Olé, l'Espagne!

Publié le 26 Mai 2015

Olé, l'Espagne!

Les partisans de la coalition Ahora Madrid célèbrent leur score, le 24 mai 2015 à Madrid (Espagne). (CITIZENSIDE / CÉSAR DEZFULI / AFP)

Cette terre que mes grands-parents ont quitté, sans papier à cette époque, pour fuir la misère et subir l'exploitation du patronat français, je l'ai au coeur. Cette République aux couleurs rouge jaune et violette, que mon grand-père défendit en 1936 corps et âme contre Franco et ses amis Hitler et Mussolini, chante toujours en moi. Alors, même si la monarchie des Bourbons n'est pas abolie en Espagne, que le capitalisme, aidé par la droite et la section espagnole de l'Internationale, ne baissera pas sa garde, permettez-moi de me réjouir du résultat des élections électoraux de ce dimanche.

D'abord, je me félicite que la droite héritière du franquisme et le PS, se partageant le pouvoir légué tranquilement par la dictature franquiste, aient pris une avoinée.

Les médias français, à la remorque des hors-sol qui nous régentent, eux, ont bien pris la mesure de cet évènement historique. Le Monde, journal de référence des bobos qui ne connaissent surtout pas le mal-vivre, répercute le résultat des élections dans un sous-titre. Dans Libération, porte-voix le plus fidèle de François, le socialiste de l'Elysée, pas un titre sur la chute du PS espagnol, lequel hier encore imposait l'austérité et le chômage au pays tout entier. A droite, le Figaro dit que la droite au pouvoir reste en tête au niveau national. Mais avant ce dimanche, elle gouvernait la quasi-totalité des régions. Lundi, elle ne pourra plus le faire.

Comme en Grèce, les citoyens espagnols ne sont pas encore devant des lendemains de justice et de progrès social. Mais comme en Grèce, les citoyens espagnols ont foutu un formidable coup de pied dans la fourmilière dans laquelle s'assemblaient tous les partis politiques sans exception. Sur une base populaire, ils se sont levés contre l'affairisme et la fraude, contre les scandales de tout bord à gôche comme à droite, contre la spéculation immobilère et les majors de la Bourse.

Il reste qu'en Espagne, comme en Grèce, l'UE et le FMI, outils du capitalisme, feront tout pour entraver cet élan démocratique. Il reste qu'en Espagne comme en Grèce, le peuple doit se doter d'un parti politique populaire, conquérant, internationaliste et de lutte de classes. Mais ce sont aux citoyens grecs et espagnols d'en décider. Pour des lendemains qui chantent vraiment un jour.

Allez, la Quinta brigada avec les volontaires irlandais lors de la guerre civile d'Espagne

Rédigé par caroleone

Publié dans #Espagne

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T
Certes, nous ne devons pas nous priver de nous réjouir du massacre de la pyramide politique mise en place depuis la mort du Caudillo.<br /> Cependant, je reste beaucoup plus réservé sur les intentions de Podemos et Ciudadanos. Pour le moment et, jusqu'à preuve du contraire, je persiste à voir en eux des contrefeux allumés par, respectivement, le PSOE et le PP... Pour détourner la colère des populations et canaliser les voix des électeurs vers des "positions de repli" contrôlées... Contrôlables? Nous verrons... En tous cas, en Catalogne et au Pays basque, ils ont atteint leur objectif: <br /> - En Catalogne, plus particulièrement à Barcelone, ils empêchent les indépendantistes de gauche d'arriver en tête du scrutin.<br /> - Au pays basque, ils siphonnent également des voix qui s'étaient portés il y a 4 ans sur la Gauche basque radicale; ceci, ajouté au fait que beaucoup de voix du PP se sont portés "en représailles" vers le PNV, branche réformiste/réactionnaire des régionalistes basques, fait que la Gauche radicale basque perd des municipalités importantes, des élus et la majorité à la Diputacion du Gipuzkoa.<br /> Vous comprendrez mes doutes sur le jeu de ces mouvements aussi récents que miraculeux....
C
Oui, Txakal, je suis bien d'accord avec tes inquiétudes, je pense que c'est un raisonnement sensé. Pour autant, je voulais quand même parler de cette victoire et avec les mots de Roger, ça m'a semblé bien. Tu sais, je ne suis pas dupe de toutes ses magouilles politiciennes, j'aimerais qu'un jour les peuples puissent sortir de cela pour se donner une réelle chance d'évoluer enfin sans ces boulets de politiques.<br /> <br /> Bises et merci pour ton témoignage<br /> <br /> caro