Petite patrie de mouvement et de peine

Publié le 1 Avril 2015

Assise sur un volcan
Elle s’élève parfois dans un
Jet de fumée
Explose et retombe
Sur son socle
Comme si de rien n’était.

Couchée sur son matelas mouvant
Elle s’écartèle parfois
Se fissure et se soulève
Comme si elle voulait toucher le ciel
Que le ciel vienne à elle
Sur sa couche en mouvement.

Brûle le patrimoine de la nature préservée
Brûlent écailles de fer du désespoir des singes
Partent en fumée les forêts à la géographie
Unique
Brûlent les territoires mapuches
Qui ne sont toujours pas reconnus.

Le désert a décidé de transformer sa poussière
Il en avait assez de déplacer des nuées éphémères
Une belle couche de boue épaisse et ferme
Recouvre son sol désespéré
Les petites maisons de pisé emportées par la vague
Brune
Les pauvres habitants
Dotés de pauvres rudiments de confort
Voient leurs petits biens perdus
Parfois leurs petites vies perdues
Dans le marigot boueux du temps
Complice toujours complice
Du capitalisme.

La petite patrie
Bouge,
Tremble,
Crie,
S’enrage,
Eructe,
S’énerve toute rouge,
Se démène,
Se tortille,
Part en fumée,
Part en volutes volcaniques.
Le temps jamais du bon côté
Alourdit les peines
Fait peser à la misère le poids
De l’éternité.

Carole Radureau (01/04/2015)