Les treize roses (Las trece rosas)
Publié le 8 Mars 2015
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A la fin de la guerre civile en 1939, la répression du régime franquiste débute rapidement et cible en priorité les militants communistes et de la JSU (jeunesse socialiste unifiée).
Une attaque menée le 29 juillet par 3 militants des JSU contre Isaac Gabaldon, commandant la garde civile fait plusieurs otages qui seront jugés sommairement et condamnés à mort.
Ils sont 56 dont les treize roses.
Les treize roses sont âgées de 18 à 29 ans. 9 d’entre elles ont moins de 23 ans et sont donc considérées comme majeures par l’état espagnol.
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Cela n’empêchera pas qu’elles seront fusillées après avoir été emprisonnées et torturées avec les autres roses le matin du 5 août 1939 à côté du mur du cimetière d’Almudena à Madrid à 500 mètres de la prison de Las Ventas, une sinistre prison pour femmes dans laquelle étaient regroupées environ 4000 femmes alors qu’elle devait en contenir 450.
Une quatorzième rose sera exécutée plus tard le 19 février 1940, il s’agit d’Antonia Torres.
Elles étaient des républicaines, certaines d’entre elles étaient communistes et la plus grande partie était militante à la JSU.
La JSU est le résultat de la fusion en 1936 des jeunesses socialistes et des jeunesses communistes.
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Le 5 août de chaque année est commémorée la date du sacrifice de ses jeunes femmes ainsi que celui des autres républicaines qui laissèrent leur vie pour la liberté de leur patrie.
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Mari Carmen Cuesta
Elle était une survivante de cet évènement.
Née le 23 décembre 1922 à Madrid, elle avait 16 ans quand elle fut arrêtée avec les treize roses et elle ne sera pas fusillée. Elle sera emprisonnée et devra partir en exil mais ne cessera de se battre pour ses idéaux et porter la mémoire de ses sœurs mortes sous le feu de l’ennemi.
Elle a quitté ce monde en octobre 2010.
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Femmes au travail forcé dans la prison de Las Ventas dans les années 40
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Petit aperçu de l’univers carcéral sous la dictature franquiste.
La répression déployée par l’état meurtrier de franco est l’une des pires en Europe après l’Allemagne. Pendant la période de la guerre, franco fait exécuter loin du front 150.000 personnes.
Une fois la guerre terminée, entre avril 1939 et janvier 1940, un million de personnes sont détenues par l’état franquiste.
Un demi-million de prisonniers de guerre sont enfermés dans des camps de concentration.
90.000 sont envoyés dans des bataillons de travailleurs (BBTT).
4700 jeunes hommes dans des bataillons disciplinaires de soldats travailleurs (BDST).
300.000 hommes et femmes sont emprisonnés dans des prisons de fortune réquisitionnés à la va-vite dans d’anciens couvents ou châteaux.
L’administration carcérale est complètement dépassée par cet afflux de prisonniers, incapable de juger, d’appliquer ses propres lois, de nourrir et loger les prisonniers, de contrôler les épidémies.
140.000 prisonniers décèdent en prison entre 1939 et 1944 (un tiers seront exécutés, les autres mourront soit de faim, d’abus, de maladies ou d’épuisement).
Les chiffres officiels concernant les prisonnières politiques sont peu fiables mais selon les annuaires de l’institut national de la statistique on comptait en Espagne en 1942, 7275 femmes internées pour cause de « rébellion » et 4413 pour délits de droit commun. Six mois plus tard on comptait 5225 détenues politiques et 5055 détenues de droit commun. Ces chiffres ne sont pas cohérents car devant la dépolitisation des engagements féminins, la plupart des prisonnières politiques furent considérées comme prisonnières de droit commun.
Las trece rosas
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CARMEN Barrero Aguado
20 ans
Couturière.
Après la mort de son père, elle travaille très jeune pour aider à faire vivre sa famille de 9 enfants dont 4 plus jeunes qu'elle. Elle était militante au PCE et après la guerre à la tête des femmes du parti à Madrid. Elle est arrêtée le 16 mai 1939.
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BLANCA Brisac Vasquez
29 ans
Pianiste.
Sans affiliation politique, elle est arrêtée avec un militant du parti communiste le 16 mai 1939.
PILAR Ibañez Eh Bien
27 ans
Couturière.
Elle rejoint le PCE au sein des organisations qui recueillent les enfants orphelins.
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JULIA Conesa Conesa
19 ans
Couturière.
Elle vivait à Madrid avec ses deux sœurs. Elle rejoint la JSU fin 1937 et elle est arrêtée en 1939 sur dénonciation d'un collègue de son "petit ami".
ADELINA Garcia Casillas
19 ans
Militante de la JSU.
Fille d'un policier.
ELENA Gil Olaya
20 ans
Militante de la JSU.
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VERTUDES (Vertus) Gonzalez Garcia
18 ans
Couturière.
Elle est amie avec Mari del Carmen Cuesta (15 ans, une survivante)
Elle rejoint la JSU en 1936, sera la petite amie de Vicente Ollero.
Dénoncée par un collègue sous la torture.
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ANA Lopez Gallego
21 ans
Couturière.
Militante de la JSU.
Secrétaire du rayon Chamartin pendant la guerre.
JOAQUINA Lopez Laffite
23 ans
Secrétaire
Elle rejoint la JSU en 1936.
Elle sera dénoncée par le numéro deux de la JSU et arrêtée le 18 avril 1939.
VICTORIA Muñoz Garcia
18 ans
Militante de la JSU, groupe de Chamartin.