Ethiopie : Les kwegu
Publié le 12 Mars 2015
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Ou muguji
Peuple de chasseurs/pêcheurs/cultivateurs de la vallée inférieure de l’Omo en Ethiopie.
Population : 500 à 1000 personnes.
Langue : kwegu, une langue nilo saharienne.
Ils sont les maîtres de la rivière sur laquelle ils conduisent leurs pirogues en parfaite connaissance des courants et rapides.
Leurs cultures se font sur des terres fertilisées naturellement par les limons déposés lors des crues de la rivière, du maïs principalement.
Ils chassent les hippopotames et d’autres gibiers.
Ils récoltent le miel pour produire de l’hydromel au pouvoir enivrant apprécié sur les hauts plateaux éthiopiens.
Avec les mursis
Ils vivent en étroite relation avec les mursis dans un « partenariat » qui est fortement analysé par les spécialistes mais dont chaque groupe semble s’accommoder.
Les mursis qui sont éleveurs leur donnent du bétail pour faire les dots lors des unions, ils font pour eux également toutes les tractations en vue des mariages.
En contrepartie, les kwegu offrent le miel, du gibier et les passages sur le fleuve à l’aide de leurs pirogues.
Pour certains, cette alliance est signe de domination de la part des uns ou des autres, c’est selon, mais eux semblent y trouver leur compte.
Le seul hic à l’affaire c’est la perte de la langue kwegu par la force des choses car lorsqu’une femme se marie avec un membre d’une autre ethnie, elle abandonne sa langue (déjà parce que la langue kwegu est jugée compliquée) pour adopter celle de son époux qu’elle va transmettre à sa descendance.
La langue kwegu en cela est menacée.
Ethiopie : les mursis - coco Magnanville
Les mursis Autres appellations : Dama, Kalibong, Maritu, Merdu, Meritu, Mun, Mursis, Muruta, Murzi, Murzu, Murzus, Ngabilong. Le peuple mursi est un peuple qui vit en bordure de la rivière Omo en ...
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Une grande menace
C’est celle que fait peser sur les kwegu et les 7 autres peuples de la vallée de l’Omo, le projet du barrage Gibe III.
Les kwegu dépendent du fleuve pour vivre aussi bien lorsqu’ils naviguent et pêchent , mais aussi pour cultiver leurs champs. Le barrage va provoquer un désséchement de certaines terres, en inonder d’autres et il est prévu que l’état fasse irriguer des plantations lucratives sur leurs territoires.
Les kwegu ont déjà dénoncé que leurs ruches ont été détruites et leurs plantations de sorgho n’ont pas pu être irriguées par les crues annuelles.
Ils dépendent donc de plus en plus de l’aide de leurs voisins et la famine est présente dans leurs tribus.
Certaines tribus ont été relocalisées de force dans des villages du gouvernement dans le cadre du programme de « villagisation ».
L’ONG survival défend les droits de ce peuple et l’on peut agir à notre niveau en écrivant une lettre au premier ministre éthiopien l’exhortant de ne pas financer le projet.
Voici les consignes ICI
L a vallée de l'Omo et le projet GIBBE III
Sources : survival, halte à la mort des langues par Claude Hagège