Le blues du chemin de fer
Publié le 17 Février 2015
image ci-dessous « De boog in het spoor bij Loppersum » par Roepers — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons -
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Deux rails tristes
Défilent leur géographie de fer
Calée entre deux boulons compressés
Sur une voie sans but
Sans horizon ;
Deux rails abandonnés.
Sur le quai déserté
Les rails se déroulent,
Ils ne savent pourquoi ce matin
Ils se sont levés ;
Les revendications toujours les mêmes ;
A la fin, ils se sont lassés.
Ils sont les hôtes des trains de papier
Qui roulent à toute vitesse
Sans même les regarder.
Si !
On les voit quand le train déraille
Ils disent :
Tiens un rail qui défaille
Et la mort au tournant
Les toise de toutes ses dents.
Ils regardent les vaches les regarder
Les arbres défiler sous leurs dents d’acier
Ils sont numéraires
Ils sont tristes
Ils aimeraient mettre la poudre d’escampette
Sur leur dos de fer
Et briser la monotonie
Partir de guingois sur le chemin de traverse
Qui traverse le champ de coquelicots :
Ces derniers inclineraient leurs jolies têtes de soie
Devant leurs à-propos.
Ils ont le blues du chemin de fer
Le faire et le défaire est leur quotidien
Ils sont là pour des milliers d’années
C’est vrai.
C’est triste à en pleurer.
Carole Radureau (16/02/2015)
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