La boîte aux papillons
Publié le 27 Février 2015
J’ai laissé ouverte
La boîte aux papillons
Ils volètent tout en rond
Ils emplissent la pièce
De leurs couleurs de bonbon.
Ils sont jaunes verts marrons
Rouges ou bleus avec des pois
Ils resplendissent de leurs émois
Ne s’économisent pas
Ils volent volent
Veulent être libres.
Ouvrez les fenêtres.
Ils vont disparaître
Quitter nos regards ébahis
De cette danse colorée
Ils vont partir sur un nuage
Portés par le mur du son
Se piquer sur un rose corsage
Qui n’en demandait pas tant.
Ils volent volent
Veulent trouver chaussure à leurs ailes
Ou plutôt nectar à leur goût
Y tremper une trompe d’éléphant
Longue jusqu’en Amazonie
Ils rêvent de s’épanouir sur le ventre
Fécond
D’une rose en chemise de nuit
Avec un bonnet en coton.
J’ai laissé sortir de ma boîte à foison
Des milliers de papillons
Qui rêvaient d’évasion.
Ils vivront intensément
Ils aimeront ça c’est certain
Puis dans le cœur roulé d’une feuille
Ils déposeront leurs bambins
Et mourront quelle tristesse
Quelle vie courte, oui ! Quelle tendresse.
Il faut laisser libres les papillons
Qu’ils papillonnent qu’ils tourbillonnent
Qu’ils émoustillent nos pupilles
Fassent rougir nos lentilles
Qu’ils batifolent de leurs ailes folles
Qu’ils déposent leurs cadeaux aux fleurs
Leurs valises posées sur le coussin garni
Libéreront les semences ravies
Et demain à nouveau voleront
Les milliers de papillons.
Carole Radureau (27/02/2015)