Pérou : La civilisation wari (huari)

Publié le 21 Janvier 2015

Pérou : La civilisation wari (huari)

« Peru Huari Standing Dignitary 1 Kimbell » par User:FA2010 — Travail personnel. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons - FA2010

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Civilisation pré-inca qui se développe de 800 à 1100 après JC avec une apogée à l’horizon moyen dans la région d’Ayacucho, dans les Andes du sud de l’actuel Pérou. C’était un peuple religieux et guerrier.

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A son apogée, le royaume wari contrôle un immense territoire allant du nord du Ppérou jusqu’à Cajamarca et des terres du sud jusqu’à la vallée côtière de l’Ocana.

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: « Huari-with-tiahuanaco ». Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons - http://commons.wikimedia.JohnnyMrNinja

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La civilisation wari qui fut contemporaine de celle de tiwanaku –tiahuanaco) sur les plateaux boliviens, à longtemps été considérée comme fusionnelle et elles sont à présent bien différenciées pat les archéologues.

Les deux civilisations auraient été en contact pendant seulement une cinquantaine d’année durant lesquelles elles se combattirent. Certainement, la présence de mines aux limites de leurs territoires étaient-elles source de querelles. Les wari déclinent d’ailleurs au XIe siècle suite à ses querelles.

La civilisation inca qui émerge 3 siècles après est considérée comme l’héritière de la civilisation wari.

La langue de la civilisation était le quechua (d’où l’écriture wari que je privilégie dans cet article en opposition à la forme huari hispanisée).

La capitale se trouvait à côté de l’actuelle ville d’Ayacucho.

Chronologie succincte
  • A Ayacucho, présence de la culture huarpa qui est en contact économique avec la civilisation nazca. Développement de l’activité artisanale dans la cité. Présence de la culture tiwanaku attestée par la représentation d’une divinité gravées sur la porte du soleil. A partir de la culture huarpa entre 560 et 600 se déploie la culture wari. Début d’une céramique cérémonielle (Robles moqo) qui s’étend dans les régions d’Ayacucho, Ica, Nazca, la vallée du Santa et Callejon de Huaylas.
  • VII au Xe siècle : apogée de la culture wari définie par la céramique appelée wari qui comporte des variantes régionales, Viñaque, Atarco, Pachacamac, Qosqopo. Conception de la vie urbaine avec la construction de grands centres urbains caractérisés par la présence de murs d’enceinte. La fondation de ses grandes villes se fait en échiquier et reliées entre elles par un réseau routier qui permet de se déplacer facilement entre la côte et les hauts plateaux. L’économie est basée sur l’exploitation impériale expansionniste car les colonies vaincues doivent payer un tribut à l’empire wari.
  • Après le XIe siècle : déclin de l’empire. Les peuples qui lui étaient soumis deviennent indépendants et se développent.
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image « Huari pottery 01 ». Sous licence CC BY-SA 2.0 via Wikimedia Commons - http://commons.wikimedia.Haylli

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La céramique, autres formes d’art

Les motifs reprennent bien souvent l’iconographie de tiwanaku. La sculpture en pierre reste rare. Des tissus en laine de lama et alpaga existaient ainsi qu’une maîtrise de la tapisserie avec des motifs géométriques.

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« Vaso Huari ». Sous licence CC BY 3.0 via Wikimedia Commons - http://commons.wikimedia.

Manuel González Olaechea

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« Huari - Head Pot with Painted Design - Walters 482849 - Three Quarter Right » par Anonyme (Huari) —

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« Raccolte Extraeuropee - PAM01288 - Perù - Cultura Huari » par Raccolte Extraeuropee del Castello Sforzesco. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - Yiyi

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La ville des puces – Pikillaqta –

C’est un complexe construit à l’apogée de la civilisation vers l’an 1000. Le site est éloigné de 30 km de Cuzco et s’étend sur 34 km2, il est en bon état de conservation. Il comprend de nombreuses maisons, des bâtiments cérémoniels des cimetières, des entrepôts le long d’un paysage d’une flore et d’une faune variée et sur un sous-sol de pierre, d’argile et de carrières de gypse.

Centre urbain et cérémoniel, son nom de ville des puces lui vient de petites constructions ne dépassant pas les 4 m2 semblant faire partie d’une garnison militaire. La ville de forme rectangulaire est entourée d’un mur périphérique de 3 ou 4 mètres de large. Les pièces sont entourées de couloirs mais il n’y a pas de portes d’entrée et ce sont les murs et les échelles qui servent de voies de circulation. De grands entrepôts sont prévus pour stocker la nourriture.

La guerre, la religion

Les traditions militaires étaient dues aux luttes incessantes pour les ressources montagneuses. Cette civilisation guerroya avec tous les peuples alentour grâce à son armée.

Aussi bien pour la tradition culturelle que religieuse, les wari suivirent l’influence de la civilisation tiwanaku .

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image ci-dessous Piqillacta : « Piquillacta view2 ». Sous licence CC BY 2.5 via Wikimedia Commons - Xauxa

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"Piquillacta Archaeological site - street" by I, AgainErick. Licensed under CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - AgainErick

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La cité de wari

Cette très grande cité accueillait environ 20.000 habitants. C’est le centre du premier empire des Andes avant l’avènement des incas. Le centre urbain se déploie sur un territoire de 2000 hectares. On y trouve des édifications monumentales : édifices publics, mausolées, temples, résidences. A l’apogée, la ville était parcourue de ruelles, de temples entourés de murailles, de cours intérieures, de tombeaux royaux, d’édifices d’habitation qui comprenaient parfois jusqu’à six étages. Un plâtre blanc recouvrait le tout et la ville brillait au loin au soleil des montagnes.

C’était un centre administratif et religieux qui devint aussi le siège du pouvoir impérial.

La cité était innovante en matière d’urbanisme. Il en reste environ 5 km2 de ruines. L’ensemble des constructions est enterré en majeure partie. Peu de fouilles ont été entreprises comparé aux autres sites.

Les 12 secteurs répertoriés par les chercheurs (quelques détails de ce qui a été trouvé) :

  • Monqachayoc : galeries souterraines avec des toits formés de blocs de pierre d’une seule pièce. Tubes en pierre qui servaient à transporter l’eau à la cité.
  • Capillapata : grands murs doubles (8 à 12 m de haut). Sur 400 mètres de long, le mur s’affine au fur et à mesure, la base est épaisse de 3 mètres et le sommet de 0.80 à 1.20 m.
  • Turquesayoc : restes de turquoises en grande quantités provenant de colliers ou de petites sculptures. C’était certainement des ateliers de façonnage de ce matériau.
  • La maison de Blas : de nombreux outils lithiques : pointes de projectiles, poinçons, silex taillés dans plusieurs matières (obsidienne, silex, os du bassin de cuy)
  • Canteron : on suppose que c’était une carrière.
  • Ushpa Moqo : ensemble d’édifices divers proches d’une place. 3 grandes murailles construites en parallèle.
  • Robles Moqo : pots de céramique, ouvrages lithiques fragmentés. Une céramique porte le nom du secteur.
  • Campanayoq : enceintes circulaires et trapézoïdales, détruites.
  • Trankaqasa : 16 pétroglyphes gravés dans la pierre : lignes concentriques, volutes, serpents, cercles…
  • Ushpa : modelages de représentations humaines, peut-être était-ce l’endroit d’ateliers et de magasins.
  • Galvezchayoq : cavité de 11 mètres de diamètre et 10 mètres de profondeur creusée par l’homme. S’y trouve un tunnel orienté vers le nord et un second tunnel orienté vers le sud.

* Churucana : murs similaires à ceux de Capillata formant des enceintes triangulaires et trapézoïdales

A côté des centres urbains, pour pallier au manque de productivité des terres, les wari avaient contruit d’importants ouvrages de canalisation et de drainage. Des terrasses agricoles permettaient d’augmenter les surfaces à cultiver et la proximité des villes permettaient de pourvoir facilement aux besoins des populations.

En 2013, une équipe d’archéologues de Pologne découvrent une tombe royale intacte située ) El Castillo de Huarmey et contenant les restes de 63 personnes dont 3 reines wari. Autour d’elles, plus de 1000 artéfacts (bijoux sophistiqués en or et en argent, haches de bronze, outils en or).

La pyramide de Huaca Pucllana (empire wari construite en 800/1000 ap JC)

Elle est située dans la zone résidentielle de Miraflorès à Lima. S’étendant à l’origine sur 20 hectares, il n’en reste plus à présent que 6.

C’était une grande pyramide faite en adobes placés verticalement et no horizontalement comme pour les autres constructions. Cela permettait aux édifices de mieux résister aux tremblements de terre.

En octobre 2013 sont découvertes deux momies, celle d’un enfant et celle d’un adulte.

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« Huaca Pucllana 1 » par Manuel González Olaechea y Franco — Travail personnel. Sous licence CC BY 3.0 via Wikimedia Commons - Manuel González Olaechea

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La dame au masque

En août 2008 est découvert le corps momifié d’une femme nommée la dame au masque (dama de la mascara) dans la pyramide de Huaca Pucllana (5e plate-forme).

La culture wari enveloppait les morts dans des vêtements faits de cordes et fibres naturelles.

Les morts de la classe dominante portaient un masque funéraire. Celle-ci devait être une personne importante, en effet , elle portait un masque funéraire spectaculaire avec deux énormes yeux bleus fabriqués en coquillages.

Sources : wikipédia

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fardo funéraire wari : « Fardo Wari » par Toño Zapata — MNAAHP. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons - HAZapata

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Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #indigènes et indiens, #Pérou

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