J'ai épousé la terre

Publié le 30 Janvier 2015

J'ai épousé la terre

J’ai épousé la terre un jour

Où je ne savais que faire

Elle m’avait offert un anneau de feuilles tressées

En bague de fiançailles

Et il fallu vaille que vaille

Que je me mette la corde au cou.

J’ai épousé à pleines mains

Une argile fraîche et rouge

Et dans ma bouche four à pain

J’y fis cuire la poterie culinaire.

J’ai épousé le corps noueux d’un olivier

Me suis lovée dans ses branches de fer.

Quand la cueillette fut venue

Je me suis roulée dans la meule de pierre

Fière de me rendre avec mes olives complices

Dans l’huile première pression mille frissons.

J’ai épousé les racines apparentes

D’un ceiba volumineux

Et dans la porte que je trouvais camouflée en son tronc

Je suivis le labyrinthe

Qui mène à l’autre monde des mayas.

J’ai épousé les formes généreuses d’un rocher

Aux cent grains de silice aux cent grains de mica

Dans sa pierre de calice j’y bus la minéralité

Qui fais couler dans le sang l’eau de l’humanité.

Consacrant mon union tellurique

Dans une fougère vert métallique

Je tricotais ma robe de mariée

Ma robe d’épouse comblée

Pour l’éternité.

Carole Radureau (29/01/2015)

Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #PACHAMAMA

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