Bolivie : Le peuple Yampara

Publié le 5 Janvier 2015

Ou yampara –Tarabuco

Groupe d’indiens quechua

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A l’origine, les yampara représentaient une seigneurie aymara comptant environ 2000 personnes lors de l’arrivée des colons en 1540.

Ils vivaient sur l’actuelle province de Oropeza dans 4 départements de Chuquisaca dont les villes les plus importantes étaient Yotala et Quilaquila.

La culture connaît son apogée entre les XIe et XVe siècles.

 Elle est spécialisée dans la céramique et la création textile. La figure de l’Inti est une de leurs représentations.

 

Inti image http://TigerTjäder

 

Après la conquête, le territoire yampara disparaît mais l’unité culturelle se maintient dans certains domaines : le costume, les rituels musicaux, les instruments de musique et les danses, les célébrations connues sous le nom de tarabuqueñas.

De nos jours, les yampara vivent principalement dans la municipalité rurale de Tarabuco à soixante kilomètres de Sucre.

Population : 20.000 à 30.000 personnes.

Ils sont répartis dans dix communautés qui restent soudées grâce à l’expression artistique qui se révèle dans les costumes, les danses et la musique qui sont exécutées lors des évènements culturels et politiques.

Langue : quechua

Les municipalités de Chuquisaca : Icla, Presto, Supachuy, Tarabuco, Yamparaez, Zudañez.

Les vallées environnantes culminent entre 2300 et 3000 mètres et la population se concentre sur les terres les plus hautes, dans un univers sec marqué par l’érosion et reverdissant à la saison des pluies.

Les familles vivent de l’agriculture et de l’élevage.

Bolivie : Le peuple Yampara

image ci-dessus Meister

 

carnaval d'Ururo Par Yves Picq — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=25480091

Les costumes

Les vêtements très beaux sont de fabrication locale et sont parmi les plus beaux d’Amérique du sud, ils représentent les croyances, les objets et les évènements.

La coiffe traditionnelle, ticachascada est toujours portée ainsi que les ponchos colorés typiques de l’ethnie, typiques des régions andines.

Le marché permet d’admirer plus à mêmes les costumes traditionnels :

Les hommes

 

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Le poncho rayé alterne les couleurs marron, orange et rouge.

Ils portent un pantalon assez court blanc.

Sur leur tête une coiffe étrange : un chapeau en feutre ou cuir noir, frangé de breloques, la montera. Ce chapeau représenterait le casque des conquistadors au moment de la conquête.

 

Les femmes

 

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Elles portent une grande cape en étoffe noire ou rouge qui cache une magnifique jupe brodée.

Elles ont également une coiffe de toile noire qui protège la nuque avec un plumet, un pompon ou des paillettes qui signifient le statut de la femme (si elle est à marier ou non).

Le chapeau rappelle une casquette de gendarme.

Les danses

Le pujillay (jeu en quechua)

C’est une danse qui a lieu le troisième dimanche de mai à Tarabuco dans le département de Chuquisaca.

Cette danse pratiquée par les seuls hommes symbolise le courage des indiens face aux colons espagnols à la bataille de Tumbate le 12 mars 1816. Grâce à leurs tenues de camouflage, ils ont pu vaincre leurs ennemis. Les hommes rythment les pas avec des éperons attachés à de lourdes sandales.

La fête est ponctuée par l’élaboration d’une pukara dans les cours des maisons,  en forme d’escalier qui sera recouvert de produits agricoles, de boissons et de pains.

C’est un symbole de renouveau et d’abondance apportée par les pluies.

Le tata Pujillay est une entité démoniaque et féconde à l’énergie débordante.

Le groupe de musiciens se compose de plusieurs flûtes pinkillo, une grande flûte tokoro et une clarinette en corne (wajra). Les danseurs tournent autour de l’autel orné de nourriture.

Interprétant le pujillay Par UNESCO — https://ich.unesco.org/es/RL/el-pujllay-y-el-ayarichi-musicas-y-danzas-de-la-cultura-yampara-00630, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=61917019

Le pujillay est complémentaire de l’ayarichi, une autre forme musico-chorégraphique des yampara.

Les deux viennent d’être classés au patrimoine culturel et immatériel de l’Unesco en 2014 sous le titre :

Pujillay et Ayarichi : musiques et danses de la culture yampara.

Les deux formes musico-chorégraphiques se trouvent en relation étroite avec le cycle des saisons construisant les relations avec les entités de l’invisible.

Si le pujillay se pratique à la saison des pluies, l’ayarichi se pratique à la saison sèche.

L’ayarichi est dansé lors des fêtes dédiées aux saints catholiques régissant l’ordre social et cosmique et agissant sur la conservation de la vie.

Le groupe est formé par les danseurs-musiciens qui jouent simultanément d’une flûte de pan et d’un tambour puis de 2 à 4 jeunes danseuses Taki, d’un personnage comique le machuk’umu qui guide l’ensemble. Les mouvements sont contenus et économes.

Sources : unesco, wikipédia, Bolivie exception

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