Venezuela : Le peuple Mapoyo

Publié le 16 Décembre 2014

 

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Peuple indigène du Venezuela qui vit dans l'état de Bolivar en Guyane vénézuélienne.

Population : environ 400 personnes

autres noms : wanai, mopoi, nepoye

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Territoire : le long du fleuve Orénoque, municipe de Cedeño état de Bolivar.

Le paysage est composé de terres basses avec des plaines interrompues par des bancs de sable, des lagunes, des régions boisées, de grandes collines de granite.

Langue : mapoyo ou mopue quasi éteinte il resterait moins de 10 locuteurs.

C'est une langue caribe qui vient d'être classée en urgence et sous la demande du gouvernement vénézuélien au patrimoine culturel et immatériel de l'Unesco en 2014.

Revitalisation de la langue et des coutumes

Depuis environ dix ans, les mapoyos s'efforcent de revitaliser leur langue et leurs coutumes apprises uniquement à l'oral avec la transmission des anciens qui vieillissent.

Ils font des recherches sur l'intégralité de la culture et de la langue et avec le soutien de l'école nationale des cultures populaires, ils créent des maitres des savoirs ancestraux (un maitre par sujet). Ces sujets sont : la langue, l'histoire, les tissus et les jeux, l'élaboration de la pirogue et des pagaies, l'architecture (construction de la hutte), la médecine, le travail de la poterie domestique, l'agriculture, l'élaboration du casabe et de la farine de maïs.

L'état vénézuélien contrairement à de nombreux états aide de son mieux les peuples originaires pour protéger leur territoire et revitaliser leur culture.

La page unesco du bien inscrit sous le nom : La tradition orale mapoyo et ses points de référence symboliques dans leur territoire ancestral

L'histoire de leurs terres

Le territoire ancestral fait 230.000 ha s'étendant du fleuve Suapare au fleuve Parguaza, avec le fleuve Orénoque à l'ouest et la région montagneuse de Barraguan à l'est.

Le territoire est lié à l'histoire de la bataille de Cerro Castilito

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Un récit narré par les anciens raconte que les mapoyos ont lutté auprès des troupes patriotiques de libération de Simon Bolivar le libertador.

Dans le village de Villacoa, le cacique Paulino Sandoval reçoit l'épée du libertador, la dague de José Antonio Paez et la titularisation des terres occupées.

Bolivar leur aurait proposé au choix comme récompense de l'argent, l'autorisation de devenir marchands et l'octroi de titres officiels pour leurs terres ancestrales. Les ancêtres choisirent la terre.

Mais le titre donné par le libertador est égaré lors d'un incendie et Simon Bastidas le chef de la communauté de Murucuni s'est mis à sa recherche et le retrouve enfin en mars 2013. L'état alors reconnait le territoire de fleuve à fleuve comme cela était écrit dans les titres.

Vie sociale et politique

L'organisation politique est composée d'un chef qui choisit à capitaine qui est un poste héréditaire. Le conseil communal se met d'accord avec les autorités légitimes de la communauté et travaille main dans la main avec le chef et le capitaine avec un pouvoir de la base qui se réalise dans le dialogue et le consensus. Il y a un grand respect du collectif. La structure est horizontale et égalitaire, les rôles se différencient par genre et âge.

Ils admettent de manière consensuelle et harmonieuse l'adhésion d'individus appartenant à d'autres origines ethniques et culturelles.

La cité principale se nomme El Palomo, autour se trouvent de petites habitations.

 

Le mode de vie

 

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Les activités économiques sont traditionnelles : chasse, pêche, élevage domestique, agriculture. Ils participent également à des réseaux d'échanges.

L'extraction minière

 

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Les mapoyo jusqu'aux années 60 n'entretenaient des échanges qu'avec les indiens piaroa pour faire du troc et des familles venues de Coro. La découverte de bauxite et son extraction en 1985 par l'entreprise Bauxiven (aujourd'hui Bauxilum) avec la fondation d'un village et la création d'une route apportent en une trentaine d'années des changements considérables sur le territoire : fleuves pollués, décharge à ciel ouvert, profanation des sites sacrés sur lesquels l'entreprise enterre des ordures.

Les mapoyo ont fait des propositions à l'entreprise afin de pallier cet état de fait mais pour l'instant c'est lettre morte.

Le cerro Las Piñas et le suicide collectif

Cette montagne sacrée et plus précisément les cerros Caripito et Perro Enrollado est la demeure d'êtres extra mondains liés au mythe fondateur des mapoyo, leur impulsant leurs rituels chamaniques et funéraires.

Dans ce lieu-ci selon les récits des anciens, se déroula un suicide collectif, conséquence de la transgression des normes sociales durant les rituels.

 

image centro de la diversidad 2013 unesco

Sources : le site de l'unesco

L'excellent article de Venezuela infos : Napa mopue : Nous sommes mapoyos

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Venezuela, #Patrimoine mondial, #Mapoyo, #Peuples originaires

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