Le berger a égaré son troupeau

Publié le 2 Décembre 2014

Le berger a égaré son troupeau

Il dessinait des moutons à la craie

Sur une ardoise sauvage noir de jais

Il était si occupé que soudain

Il leva la tête :

Les collines résonnaient d’un calme serein

Où étaient passés ses moutons ?

Ses blancs agneaux ses brebis de coton

Se sentant bête comme ses pieds

Il se dit qu’il était négligeant

pourquoi pensait-il naïvement

Que ses animaux avaient le lien du sang

Un lien invisible qui permet d’oublier

Les regards insistants, les liens, les lacets

Il ne pensait pas qu’un jour l’oiseau

Quitte son nid pour aller voir là-haut

Si l’herbe est plus tendre et si le loup existe.

Il se sentait bête car du chien il aimait se passer

Lui si zélé dont le regard ne rate jamais rien

Il se disait moi mes agneaux sont comme la prunelle des mes yeux

Je peux baisser la tête la relevant de peu

Les tendres choses bêlantes sont là encore broutant

Le berger du dessin qui pensait bien faire

En omettant de mettre des gardes-barrières

Avait propulsé ses ouailles droit dans le feu

Car sans bouclier elles y allaient deux par deux.

Le berger a égaré son troupeau

Il dessinait de blancs moutons de craie

Sur l’ardoise sauvage noire du noir de jais

Il ne lui restait plus que ses yeux

Pour pleurer sur ses moutons perdus

Et ses yeux regardaient sans y croire

Les moutons du dessin qui l’avait attrapé.

Carole Radureau (02/12/2014)

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Ce texte ci-dessous est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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