Si j'avais su

Publié le 15 Novembre 2014

Ceci est un texte inspiré par le travail en duo (ou du moins ce que j'en ai aperçu) de Tardi et Dominique Grange sur la boucherie de la première guerre mondiale :

Si j'avais su (p.....de guerre)

 

P....de guerre !

Si j'avais su !!

Ben,

je serai venu.

 

Vous y croyez, vous

à ce charnier auquel on envoya

des milliers d'hommes - chair à canon ?

 

Je sors d'outre-tombe

comme un diable de Vauvert

pour vous confier entre quat'z'yeux

mon témoignage,

que ceci un jour ne se reproduise plus.

 

Ils nous avaient dit:

Il faut combattre pour la patrie.

La patrie ceci, la patrie cela,

la patrie est en danger.

Mais la patrie, qu'est-ce que c'est ?

Tout juste un concept de formatage

entré dans nos caboches enfantines

apprit par cœur telle une comptine

et qui nous mit un jour tels des couillons

sur les champs de bataille des trouffions.

 

Mourir pour la patrie ?

La belle affaire.

Qu'avait-elle fait pour nous autres

les traîne-misère

à part nous pressurer comme des citrons

nous tirer le jus puis ronger ensuite nos trognons ?

 

Ah ! ça, je vous le dis !

On y était pas préparés !

 

Et ils nous ont tout fait :

les tranchées, les rats et les poux, la famine,

les bombardements en première ligne

et les assauts pour finir en chair à pâtée

et ceux qui se sont révoltés

finirent au peloton d'exécution,

sans sommation.

 

Ah ! ça je vous le dis !

Si c'était à refaire

Je reculerais quitte à me faire

passer pour un lâche, un traître, un déserteur.

Je fuirais pour de bon

cette patrie qui fait de moi

un mort sans avant-bras,

sans jambes et sans nom,

enterré dans un trou d'obus et sans façon.

 

Ils nous avaient appris

qu'il faut mourir pour la patrie,

mais à présent l'on sait

que ce sont les industriels, ces pourris

qui on fait tous les profits.

 Guerres gagnées sur nos couennes

et sans merci !!

Fabricants d'armes de destruction massive

ensuite,

bâtisseurs de vies détruites par leurs soins.

 

Ah ! ça je vous le dis !

Fuyez, fuyez

toutes les guerres les conflits !

L'homme libre n'est pas chair à canon,

il n'est pas plus chair à patron,

il a le droit à la révolte

et ne doit plus lécher les bottes

du capital, de ses valets et de tous

les politiques mauvais.

Pour ces gens les hommes ne sont

que chair sanglante empaquetée sans âme ni pardon.

Profits,

Canons,

Sang à profusion,

Amputations,

Pleurs et vies brisées à foison

Générations volées et vos mouchoirs

N'en pourront plus d'éponger nos malheurs

Avant que ne recommence la guerre

Pour un oui

Pour un non

Pour leurs fortunes,

Leur nerf de la guerre,

 Non de Non !!!!

P.....de guerre !!

Si j'avais su !!

 

Carole Radureau (14/11/2014)

 

Ce texte ci-dessous est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #Commémoration de la grande guerre

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P
bonjour caro,<br /> bel hommage à mon grand père victime du gaz pendant la première guerre....achevé par les privations de la seconde....je pense à lui et aux gens de sa génération à chaque onze Novembre....<br /> merci.
C
Bonjour Pierre,<br /> <br /> Cela a dû être très dur pour votre famille, que de vies brisées car les traumatismes se transmettent forcément aux générations futures. On a de quoi leur en vouloir et continuer de dénoncer cet abus, ces tueries pour leur fric, leur capital. L'homme vaut bien mieux que ça.<br /> <br /> Amitiés<br /> <br /> caro
L
Bonjour Caro.<br /> <br /> Bravo pour cet hommage aux gens du peuple qui sont tombés pour défendre les intérêts des capitalistes de l'époque croyant défendre la patrie.<br /> <br /> Toutes mes meilleures pensées<br /> <br /> Lucien
C
Bonjour Lucien,<br /> <br /> Je suis contente que ça te plaise, je n'ai pas eu à forcer les mots sont sortis tels quels.<br /> <br /> Toutes mes amitiés et bon week-end<br /> <br /> caro
M
oui !
C
Merci Monique (c'est sorti d'un trait comme ton Oui)<br /> <br /> Bises<br /> <br /> caro