17 octobre 1961: La France massacre des Algériens à Paris
Publié le 17 Octobre 2014
Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestent pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire que leur impose Maurice Papon, préfet de police de Paris et ancien haut fonctionnaire du régime collaborationniste de Vichy avec l'Allemagne nazie. Les Algériens veulent défendrent leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
A cette époque, le général de Gaulle est président de la République. Il a fondé la 5e République. En 1958, le Parti socialiste l'avait appelé pour qu'il prenne le pouvoir. Lui et la droite n'attendaient que ça.
Maurice Papon est préfet de police de Paris. Malgré sa collaboration notoire avec l'occupant nazi durant la Deuxième Guerre mondiale, Il a le soutien du pouvoir gaulliste. C'est la guerre en Algérie, il décrète un couvre-feu à l'encontre des Français musulmans d'Algérie dans Paris et sa banlieue.
Le 17 octobre, à l'appel du FLN, des dizaines de milliers d'Algériens bravent ce diktat. Ils sortent de leurs bidonvilles ou des hôtels meublés et miteux. Certains sont venus avec femmes et enfants. Beaucoup sont endimanchés. Pour eux, c'est une manifestation pacifique.
Mais ce soir-là, aux ordres de Maurice Papon couvert par le ministre de l'Intérieur, la mort et les violences s'abattent sur eux. 14 000 sont arrêtés, battus et parfois internés au centre de rétention de Vincennes. Le 19 octobre, 2 800 Algériens sont toujours détenus au stade Coubertin. Ils sont 6 600 au Palais des sports et 2 762 dans son hall, révèle la préfecture de police.
Simplement 2 morts et quelques blessés, assure Maurice Papon.
En fait, la Seine a charrié des cadavres, les témoignages sur cette horreur abondent et l'historien Jean-Luc Heinaudi parle de plusieurs centaines de victimes.
Le 18 octobre, la CGT qui considère légitime l'aspiration du peuple Algérien à son indépendance, exprime sa vive réprobation. Elle n'appelle pas à manifester, mais engage ses structures à organiser, dans les localités et les entreprises, "des protestations et des actions de masse pour réprouver la violence du 17 octobre" dont son journal, La Vie Ouvrière se fait l'écho immédiatement. Mais une chape de plomb et la censure gouvernementale submergent la France.
Il faut attendre le roman de Didier Daeninckx, Meurtres pour mémoire, en 1984, pour diffuser auprès du grand public la connaissance de cet évènement tragique. Mais les archives de cette époque sont toujours interdites aux chercheurs et aux historiens. Pour couvrir un crime d'Etat.
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17 octobre 1961: La France massacre des Algériens à Paris - Le blog de Roger Colombier
Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d'Algériens manifestent pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur impose Maurice Papon, préfet de police de Paris et ancien...
Merci à Roger pour cet article et que les bouches s'ouvrent