SEUL.

Publié le 30 Septembre 2014

Seul.
Du premier cri poussé
Lors du cordon coupé
Au dernier cri soufflé
Lors du passage pour l’autre monde.
Seul.
Dans la cour d’école le lacet défait
Devant la copie blanche
En attente de mots comme il faut
Quand les moqueries
Se font plus ardentes
Et que la différence se fait
Plus pressante.
Seul.
Dans les premières ardeurs où l’amour
Rend fou
Dans les douleurs de l’enfantement
Les grandes inquiétudes
Quand l’enfant en souffrance
Pousse de petits cris
Dirigés vers l’être aimé.
Seul.
Devant la facture à payer
Les sous qui manquent immanquablement
Et qu’il faut coûte que coûte trouver
La peur d’un avenir incertain
La crainte du lendemain
Qui souvent ne chantera guère.
Seul.
Au travail quand le capitalisme
Et son complice l’individualisme
Nous cernent et nous entourent
De leur silence mortel.
Seul au milieu de ses collègues
Qui ne savent pas s’unir
Qui suivent tels des moutons
Le bélier du sacrifice.
Seul sans ressource
Démuni sans rien connaître
Des lois des hommes et de la vie.
Seul dans son travail
Face au patron vautour
Qui chaque jour gagne sur la bête
Son empire sa fortune.
Seul dans la foule
Au milieu de millions de seuls
Au centre de l’univers qui s’est doté de barrières.
Seul.
Face à la perte d’êtres aimés
Courroies de nos transmissions
Béquilles de nos âmes seules égarées
Amour disparu tendresse envolée
Seul à jamais.
Seul près de toi
Qui ne me vois pas.
Seul près de lui
Qui est l’infini.
Seul sur le toit
L’espace est mon domaine
La poésie est son fourreau
Et la pensée chemise de nuit
De ma solitude incrustée.

Carole Radureau (308/09/2014)

SEUL.

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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