Bolivie : La civilisation tiwanaku
Publié le 1 Septembre 2014
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Tiwanaku en langue aymara, mot qui vient de « titiwawa » = puma-bébé-homme pour dire « l’homme, fils du puma ».
Ou Civilisation tiahuanaco, selon : c’est l’appellation espagnole des colons.
Le puma, présent dans la cosmovision andine ainsi que le condor et le serpent, symboles toujours présents de la tradition qui est dite venant des incas mais dont eux-mêmes avaient hérité des civilisations les précédant dont celle-ci qui n’est pas un vain mot dans la transmission des savoirs.
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image ci-dessous Bin im Garten
C’est une civilisation pré-inca qui a dominé la moitié sud des Andes entre le Ve et les XIe siècles, qui prend naissance sur la rive sud du lac Titicaca à 3800 mètres d’altitude aux environs du site archéologique de la cité du soleil.
Province d’Ingavi et département de La Paz.
Langue : aymara
Territoire : Bolivie mais de nos jours elle correspond aux territoires boliviens, chiliens et péruviens.
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A son apogée la ville comprend plus de 20.000 habitants et s’étend sur 2.6 km2 au-delà du lac Titicaca.
Le peuple devient conquérant pour élargir son territoire.
Mais en 1200 de notre ère, une grande sécheresse amène l’éclatement de la population qui se réfugie dans différentes ethnies du coin.
Aucune trace de la langue et de la religion ne persiste réellement de cette civilisation.
Le site est classé au patrimoine mondial sous le titre : Tiwanaku : Centre spirituel et politique de la culture tiwanaku.
Dès sa découverte les trésors du site sont pillés et dispersés dans le monde entier. Les espagnols pillent l’or, les pierres et les poteries sont brisées par des religieux fanatiques comme idoles païennes.
Des œuvres se trouvent en Europe suite au pillage de cette époque. Les ruines furent tellement pillées que les données pouvant permettre une lecture de la civilisation ont disparu à jamais.
Dans le musée néanmoins on peut trouver encore des témoignages, poteries, céramiques, crânes déformés.
Le musée
Dans le musée régional de la culture tiwanacote, construit en 1993 on peut voir une collection de 3500 pièces : objets de céramique, métaux et pierreries.
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image pyramide de Akapana en restauration DeFries
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Histoire
Quatre époques sont retenues :
- Xe av JC au IIIe s : époque formative
- IIIe au VIe s : époque intermédiaire
- VIe à fin du Xe s : époque classique
- Xe au XVe s : époque tardive même si les études archéologiques démontrent que la civilisation était sensée avoir disparu dès le XIe siècle.
L’histoire de la civilisation débute à partir de 1500 avant notre ère dans un petit village de maisons rectangulaires dont les habitants savaient fondre le cuivre, laminer l’or et fabriquaient des poteries aux dessins rouges sur fond ocre. La technique évoluée de la céramique était certainement empruntée à d’autres civilisations de l’Altiplano (pucaras ou paracas au Pérou).
- 500 av JC à 350 après JC : Tiwanaku devient une ville sans doute un centre religieux. Apparaît aussi un système politique puissant avec une organisation pyramidale de la société, au sommet se trouve la classe politique des nobles et des religieux. Des travaux sont réalisés à cette période : la construction du temple de Kalasasaya, de Puma Punku, la pyramide d’Akapana.
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une chullpa à Sillustani Alfredobi
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- 350 à 750 après JC : conquêtes militaires. Perfectionnement de l’art (apogée) : monolithes, sculptés Ponce et El Fraile, céramique ornée d’animaux (condor, puma), tissage et orfèvrerie se perfectionnent.
- 750 à 1100 : expansion. Il existe 3 classes : l’aristocratie, les artisans et les paysans. La ville s’étend sur plus de 400 hectares, au centre se trouvent les temples et les palais, en périphérie les habitations partagées par de larges rues. Les monuments importants sont tous construits en pierre, les autres en torchis. La ville a une orientation astronomique et des canaux d’écoulement. Ils connaissaient le mouvement des astres grâce aux « tornos » des pierres pour faire des observations astrologiques. Ils rencontrent d’autres cultures ce qui donne lieu à un métissage varié. La civilisation est certainement responsable de la propagation de la culture du maïs dans toute la zone, maïs qu’ils cultivaient à des fins religieuses. La base de leur alimentation : pomme de terre, quinoa et tubercules.
- 12e siècle : l’empire s’écroule de façon soudaine, il se fracture en petites seigneuries. Au sud du lac Titicaca, les colas construisent les « chullpas », des maisons-tombeaux de pierre pour y enterrer les morts momifiés. Les lupacas construisent des forteresses de pierre (Tiquina, Inca Chiquipa). Ces petites seigneuries qui ont gardé le même système politique que Tiwanaku sont en lutte continuelle. La cellule familiale de base est l’ayllu, une forme familiale qui se réclame d’un ancêtre commun. La religion vénérée est celle des astres, des montagnes, des lacs et des fleuves. Ils connaissent l’utilisation des plantes médicinales et de la coca pour se soigner et pratiquent les trépanations crâniennes. La culture décline peu à peu pendant que les seigneuries s’épuisent dans les combats.
Une civilisation avancée
Ils possédaient même un port sur le lac Titicaca.
Ils connaissaient l’élevage des camélidés dont ils tiraient la laine.
Leurs ressources provenaient de l’agriculture, de l’artisanat et de l’élevage.
Ils faisaient commerce avec les huaris (waris) qu’ils ont d’ailleurs fortement influencés.
C’est la maîtrise du bronze qui permettra l’expansion du peuple en lui donnant une supériorité militaire sur les peuples voisins.
Ils étaient d’habiles artisans aux connaissances et pratiques avancées.
Leurs connaissances en architecture et dans la taille de la pierre étaient avancées également et préfigurent la civilisation inca.
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Viracocha sur la porte du soleil André Koehne
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Leur dieu créateur était Viracocha, un culte qui sera repris par les incas. Les rites religieux étaient complexes et associés à la prise d’hallucinogènes.
Ils avaient un système d’irrigation pour récolter les légumes et les céréales dans un climat froid. Le soleil chauffait l’eau dans les canaux et provoquait ainsi un microclimat.
Il semble que le système politique était un archipel de cités fédérées par la reconnaissance de la prééminence religieuse. La capitale du même nom serait le rouage majeur décisif.
Les structures
Une partie de la ville qui était construite en adobe est effacée de la ville moderne.
L’espace public-religieux est représenté par les constructions architecturales :
La porte du soleil
Ses mensurations : 4 m de large, 3m de haut.
Elle est taillée dans un seul bloc de pierre volcanique (andésite) et devait certainement être recouverte d’or. Elle était certainement utilisée pour des offrandes au dieu soleil. Pour les chercheurs elle peut représenter également un calendrier dont les 52 semaines sont gravées sur le sommet. Sur la partie supérieure il y a un personnage sculpté qui est peut-être Viracocha, le dieu soleil. 32 hommes soleil et 16 hommes condors entourent le dieu soleil.
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Il existe aussi la porte de la lune qui est moins travaillée.
image Daniel Maciel
Le temple de Kalasasaya (pierres dressées)
Ou El templo de las piedras paradas.
Il mesure 126 mètres sur 117 mètres, sa forme est rectangulaire et s’étend sur deux hectares. Il était sans doute un observatoire. Tout le temple est organisé en fonction du cycle solaire. A chaque équinoxe , le soleil apparait au centre de la porte d’entrée principale.
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image ci-dessous Dennis Jarvis
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image Bgabel
Le grand mur mesure 3 mètres de haut et il est constitué de blocs de grès rouge et d’andésite. Les pierres sont totalement lisses. Des entailles étaient faites dans les blocs pour y couler du bronze qui en durcissant soudait les blocs entre eux. De grandes pierres se dressent comme des menhirs.
Dans l’enceinte du temple se trouvent d’énormes monolithes.
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image Stefan Knauf
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Le monolithe de Ponce
Du nom de l’archéologue bolivien qui l’a découvert en 1957, Carlos Ponce.
Le personnage a la main sur le cœur ou sur le ventre ce qui est un symbole de fécondité. Il mesure trois mètres de haut et représente un prêtre ou un personnage important de la culture tiwanaku. Il est couvert de fines gravures représentant l’iconographie aymara : personnages ailés, poissons têtes de pumas, camélidés, aigles, condors…
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image KLOTZ
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Temple semi souterrain
On y descend par un escalier dans une fosse acoustique en grès rouge avec une cour rectangilaire.
172 têtes anthropomorphes sont sculptées dans la roche (pumas, poisson mâcheur de coca, fumeur de cigarette etc…) représentant des hommes de toutes races symbolisant un monde souterrain où vivent les morts et les êtres à venir. Il existe un système d’évacuation des eaux.
Au centre du temple se dressent des blocs monolithiques dont le plus grand est le monolithe de Barbado.
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image Clairette
Pyramide d’Akapana
C’est la structure principale qui repose sur un monticule naturel et qui était une pyramide à 7 plateformes superposées de 194 mètres de long, sur 182 de large et 18 mètres de haut. Elle est encore à moitié enterrée. Les travaux d’excavation débutés en 1957 se poursuivent encore de nos jours. Sa forme préfigure la croix des Andes, symbolique importante de la cosmovision tiwanaku.
C’était un lieu défensif. Des déblaiements récents ont permis de découvrir des ossements de jeunes enfants, sacrifices humains probablement.
Du sommet on aperçoit le lac Titicaca et le sommet de l’Illimani, deux lieux vénérés par la civilisation tiwanaku.
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monolithe El Fraile image Daniel Maciel
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Le monolithe El Fraile (le prêtre)
Il représente un personnage énigmatique et mystérieux qui tient dans ses mains une crosse : figure sainte ou élément aquatique. Il est moins orné et travaillé que les autres monolithes. Sa ceinture néanmoins est décorée de dessins de crabes en relief.
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Le monolithe de Bennett
Ou monolithe Pachamama. C’est le plus grand des monuments de Tiwanaku.
Il se trouve à présent dans le musée et porte le nom de l’archéologue qui le découvrit en 1932 dans le temple souterrain de Kalasasaya.
Il est taillé dans un seul bloc de pierre mesure 7,30 m de haut et 1.30 m de large et pèse 20 tonnes.
Il représente la pachamama avec le calendrier agricole inscrit sur son flanc. Il porte un masque cérémonial. Un condor est sculpté à la base, symbole de la culture tiwanaku. Ce monolithe fait étrangement penser aux moaïs de l’île de Pâques.
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image AlexSP
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Le monolithe Barbado
Ou Kontiki
C’est le plus petit des monolithes aux traits anthropomorphes et aux ornements zoomorphes . Il peut représenter une figure religieuse. Il a été trouvé accompagné de petites stèles à côté du monolithe Bennette.
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Pyramide de Puma punku
C’est une gigantesque structure pyramidale en forme de T. une des plus anciennement connues à ce jour qui était certainement dédiée à la lune. Les pierres sont en granite et en diorite aussi dures que le diamant. Elles sont taillées et aussi coupées de manière parfaitement droite qui implique des techniques ingénieuses. Tous les éléments en dehors de quelques gros blocs s’imbriquent parfaitement comme un puzzle.
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image ci-dessous Janikorpi (remarquer les croix andines)
L’espace politico administratif est représenté par des constructions comme le palais de Putuni et le Kantat Hallita.
Les fondements économiques de la cité sont mis en évidence par presque 50.000 champs agricoles qui possédaients un système d’irrigation.
Complexe Putini
Ou palais des sarcophages
Il était peut-être un lieu d’inhumation pour les grands personnages de la culture. On y trouve des chambres funéraires donnant sur une cour intérieure.
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Un vase cérémoniel Alfredobi
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Solstice du 21 juin
Chaque été est célébré le rite du solstice d’été le 21 juin , Willka kuti : retour du soleil.
Les objets du rituel sont la pachamama ou déesse de la terre et Inti, le dieu du soleil. Plusieurs dizaines de milliers d’indiens aymaras se rassemblent chaque année pour ce rituel.
Sources : vent de folie.net pour y voir un beau compte-rendu et des photos
ABC latina, wikipédia, bolivia exception.com
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Les civilisations pré-incas - coco Magnanville
image lignes de Nazca ( stephanie aparcana yarasca) Bien avant l'arrivée des incas dans la vallée de Cuzco au XIIe siècle, l'histoire les avait précédés plusieurs millénaires plus tôt d'une...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2014/03/les-civilisations-pre-incas.html