6 femmes migrantes sur 10 sont victimes de violences sexuelles en traversant le Mexique

Publié le 3 Septembre 2014

Amnesty international

29 Août 2014

México, DF. La violence sexuelle contre les femmes migrantes qui traversent le Mexique en direction des États-Unis est une pratique commune des trafiquants et des policiers, dont les agressions affectent six sur dix de celles qui voyagent clandestinement, a annoncé ce vendredi Amnesty International (AI) dans la capitale mexicaine.

La violence sexuelle, qui peut aller jusqu'au viol et l'assassinat, s'est normalisée comme une partie du paiement exigé des migrants par des bandes criminelles, a dit au cours de sa conférence de presse Chasel Colorado Piña, coordinatrice d'"Incidence sur les Politiques Publiques" d'AI pour le Mexique, pendant la présentation de la campagne "le Passage Migratoire", qui cherche à mettre fin aux atteintes aux droits sexuels et reproductifs des petites filles, des petits garçons et des femmes migrant.e.s.

Les femmes qui émigrent savent déjà, avant de voyager, qu'elles ont à prendre un contraceptif qu'elles appellent la "piqûre anti-Mexique", a ajouté l'activiste.

Selon le dernier rapport sur des violations aux droits des migrants d'AI, six femmes sur dix qui passent par le Mexique en quête du rêve américain souffrent d'un type d'agression sexuelle.

Ces femmes vivent une double tragédie puisque, en plus des abus dont elles sont victimes, elles sont dans l'impossibilité d'accéder à la justice, faute d'un personnel formé dans les agences du Ministère public.

Le manque d'accès à des services de santé est aussi une constante, surtout pour les femmes qui sont enceintes du fait d'un viol, a indiqué Colorado Piña.

Mirta, une Hondurienne de 29 ans, a raconté qu’à Aguas Blancas, l'un des lieux les plus dangereux du Veracruz, quatre hommes armés de machettes et de pistolets l'ont descendue, avec d'autres femmes, du train de marchandises connu sous le nom de La Bestia. Ils les ont toutes violées, mais ils se sont sauvés (...) parce que l'une d'elles a réussi demander de l'aide. "Les autorités ne m'ont jamais donné de réponse et j'ai décidé de poursuivre mon chemin", dit-elle dans l'un des témoignages diffusés par AI.

Sara, 23 ans et, elle aussi, Hondurienne, était enceinte quand elle a été séquestrée. "Pendant ce temps mon bébé est né ; les hommes qui nous soignaient ont commencé à me frapper pour que je ne me plaigne pas. Ils ont emporté mon bébé et je ne sais toujours pas où il se trouve", a-t-elle dit.

Les femmes sont séquestrées par groupes, vendues à des trafiquants un peu plus de 300 dollars, "selon qu'elles sont plus ou moins jolies", comme a dénoncé l'une d'elles, après avoir expliqué qu'elles sont assassinées si elles refusent d'obéir.

Une grande partie des 200 000 étrangers qui entrent chaque année illégalement au Mexique pour tenter d'atteindre les États-Unis sont victimes d'extorsion, de séquestration ou d'assassinat.

La Commission Nationale de Droits de l'Homme a recensé environ 20 000 séquestrations de migrants entre 2009 et 2011.

(Traduit par hg)

http://www.jornada.unam.mx/ultimas/2014/08/29/seis-de-cada-diez-mujeres-migrantes-sufren-violencia-sexual-en-su-paso-por-mexico-ai-2425.html

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique, #Migrants, #Droits des femmes

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