Mexique : Le peuple Huaxtèque ou Teenek
Publié le 1 Août 2014
Peuple autochtone du Mexique, venant de la civilisation précolombienne du même nom qui vécut de 300 à 1400 après JC (époque postclassique) entre la chute de Teotihuacan et l’empire aztèque.
L’ apogée de leur civilisation se situe de 800 à 1200 près JC.
C’était la seule civilisation précolombienne à ne pas porter de vêtements.
Ils sont répartis dans les états de San Luis Potosi et Vera Cruz.
Le mot huaxtèque se prononce « huachtèque. »
Il vient de huasteca le nom de la région où ils vivent mais qui vient lui-même de cuexteca un mot nahuatl (langue des aztèques) dont la déformation donne huaxtèque = gens du cuir.
Auto désignation : teenek
Nombre de locuteurs : 66.000 personnes
Langue : huastèque qui est une langue maya
La langue proto-huaxtèque est la première à diverger du maya entre 2200 et 1200 avant notre ère.
La séparation avec la maya quoi qu’il en soit s’est produite un millénaire avant l’avènements de la culture maya classique.
Des travaux de Robertson sur les affixes des verbes des langues mayas impliquent que les huaxtèques ont été en contact avec la branche proto-tzeltale du maya.
image Limbo@MX C
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La région de la huasteca s’étend des plages calcaires à l’est de la Sierra Madre orientale par la plaine côtière et les collines d’Otontepec jusqu’à la côte du golfe du Mexique dans le nord,
de l’état de Veracruz à l’est,
de l’état de San Luis Potosi au sud-est
du Tamaulipas dans le sud,
au nord-est de Quérétaro et avec une petite partie de Guanajuato.
C’est l’une des régions les plus pauvres du Mexique avec une forte marginalisation due à l’isolement, les conflits fonciers, la répression politique. Il y a une forte migration saisonnière et permanente vers les Etats-Unis et des villes du Mexique pour y trouver du travail.
Territoire des teenek actuels
Les plus grandes communautés se situent sur un territoire fractionné et dans les zones de montagnes : Otontepc, Tantoyuca (Veracruz), Tancanhuitz, Tanlajas, Aquismon (San Luis Potosi).
image Statue huaxtèque d'un homme portant une coiffe décorée, un collier et une jupe Jastrow
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- 1500 et 900 avant notre ère : les huaxtèques arrivent dans la huasteca, des preuves linguistiques sont corroborées par les découvertes archéologiques. Leur culture est influente avant la colonisation à l’ouest du territoire et dans le nord de Quérétaro avec des colonies notables à El Tamuin, San Luis potosi, Yahualica, Tuxpan, Huejutia Hidalgo, Tzicoaxc, Temapeche, Pañuco, Tanhuijo (Veracruz). Malgré quelques centres cérémoniels et la construction de petites villes ils n’ont pas atteint la taille et la complexité des autres civilisations précolombiennes. La région était sous domination des chichimecas, elle avait aussi des enclaves où vivaient des nahuas, des tepehuas, des totonaques et des otomis. Les totonaques et les tepehuas arrivèrent dans la huasteca en même temps que les huaxtèques, les otomis et les nahuas arrivèrent plus tard.
- 1450 ap JC : ils sont vaincus par les armées aztèques sous les ordres de Moctezuma. Ensuite ils paient un tribut à l’empire aztèque tout en gardant leur autonomie. A l’arrivée des colons , le peuple était important et compatit environ un demi million de personnes.
- 1519 à 1530 : conquête espagnole, conversion de force à la religion catholique. On les contraint à porter des vêtements. Dès le début de la conquête, Gonzalo de Sandoval brûle vif 460 nobles et chefs de la région et capture environ 20.000 indigènes qu’il envoie dans les Antilles en tant qu’esclaves.
- 1530 à 1533 : ce sont les franciscains et les augustins qui se chargent de convertir les indigènes. Cela ne se fait pas rapidement et les croyances traditionnelles restent tenaces.
Avec la colonisation, les peuples autochtones se retranchent dans des régions moins hospitalières plus au sud de Tamaulipas et à Pañuco. De nombreux huaxtèques périrent dans la guerre de colonisation et par les maladies importées par les colons. Ensuite viennent contrôler leur territoire des populations métisses mises en place par les espagnols, qui vont marginaliser encore plus les indigènes des deux ethnies, nahua et huaxtèque.
A la période coloniale la région est divisée en 5 provinces, les « alcadias mayores » : Huauchinango, Huayacocotla-Chichontepec, Panuco Tampico, Huejutla et Yahualica.
1750 à 1784 : Llamatlan et Huayacocotla se soulèvent en réponse à des impôts élevés et la confiscation des terres.
Milieu du 17e siècle : système de servage par la dette qui atteindra son apogée au 19e siècle et impliquant les autochtones, les métis et les africains. Certains peuples arrivent à cette période à prendre possession des terres en avançant le régime communautaire déclarant la propriété de la vierge Marie ou d’un saint pour empêcher les propriétaires terriens de les reprendre.
- Fin du 18e siècle : 80% de la population de la huasteca est métisse ou africaine mixte.
- 19 e siècle : les dirigeants locaux sont choisis pour leur charisme et leur habileté politique et non par lignée. Des élections ont lieu pour élire les dirigeants au début du 19 e siècle. Les candidats sont choisis par les élites.
- 19e siècle : introduction des plantations de café dans les zones montagneuses. Des conflits agraires perdurent jusqu’à aujourd’hui avec des élections locales basées sur les questions d’utilisation des terres. Découverte de pétrole dans le nord de Veracruz, formation de groupes armés au cours du 20e siècle surtout le long de la frontière Hidalgo/Veracruz qui est la région la plus conflictuelle.
Les cultures traditionnelles sont maintenues , maïs, haricots, courges, coton, riz, café, banane différentes sortes de piments auxquelles il faut ajouter la cultures des agrumes, la transformation de la canne à sucre.
Ils élèvent des bovins –ils ont été introduits par les espagnols-
La majorité des terres est sous le contrôle des métis.
Autrefois les huaxtèques vivaient également de la cueillette de fruits et racines sauvages et de la pêche dans les rivières, les lacs et l’océan.
Ils ont leur propre système politique et économique indépendant.
Ils ont réussi à maintenir leur identité religieuse et leurs traditions malgré la conversion au catholicisme.
image Stavenn
Il y a eu peu de fouilles archéologiques dans la huasteca. Le site le plus connu est Tamtok.
Des structures circulaires auraient été consacrées à la culture de Quetzalcoatl.
Sur le site de Vista Hermosa à Tamaulipas on peut se rendre compte des pratiques funéraires et constater que les huaxtèques pratiquaient les déformations corporelles, du crâne en particulier.
Des statues dont le devant représente des personnages grandeur nature et dont se trouve à l’arrière une plus petite sculpture, un enfant dans un sac ou un squelette.
La sculpture préhispanique est reconnaissable dans la région avec des pièces comme « l’adolescente de Tamuin » et la déesse de la vie et de la santé Tlazolteotl.
Des sculptures sur grès fin représentent des scènes mythologiques.
Ils font des bijoux et de la joaillerie à base de coquillages.
Les céramiques sont modelées et peintes avec soin.
Les huaxtèques font partie des peuples qui pratiquent le rituel des Voladores tout comme les totonaques qui sont bien plus célèbres.
La cérémonie rituelle des voladores - coco Magnanville
image Voladores ou hommes volants C'est dans la région de Totonacapan où la cérémonie représente une force évidente renforcée par la présence à proximité du site d'El Tajin, un important ...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2013/11/la-c%C3%A9r%C3%A9monie-rituelle-des-voladores.html
Costume des femmes : quechquemil (cache-cœur) porté par-dessus un chemisier et très décoré de motifs floraux ou géométriques brodés dans les couleurs traditionnelles rouge, orange er verts.
Le putch, une sorte de mouchoir plié porté sur la tête.
Pour les teenek, la fécondité, l’eau, la mort et le maïs sont liés et ils vont prier Dhipaak le dieu du maïs lors de processions à Tamtok.
Le cycle agricole est célébré par 3 fêtes, à la plantation au printemps lorsque Dhipaak renait et retourne à la terre, une autre quand il réapparait avec les premières pousses vertes et à la récolte lorsque les épis mûrs sont réunis et que Dhipaak repose pour l’hiver.
Xantolo a lieu en novembre et de nos jours cette fête se déroule avec une procession au site archéologique Tamtoc où sont enterrés les morts teenek.
Tamtoc est un site préhispanique de 330 ares et vieux de 2300 ans sur lequel les teenek vénèrent une dalle de pierre sculptée .
images ci-dessous Carrerarace
Avec les autres peuples de la région, les teenek subissent les discriminations des métis (ejek) et sont forcés de se protéger en s’isolant. Les métis dominants se disent « gente de razon » (gens de raison) et prennent souvent les indigènes pour des « enfants (compadritos ou cuitoles).
Les descendants du peuple huaxtèque sont les gens pacifiques qui n’utilisent pas les luttes armées pour répondre aux violences qu’on leur inflige. Leur retranchement les isole encore plus et la méconnaissance de leur culture y compris dans les médias et comme c’est le cas pour les autres peuples voisins ne participe pas à une prise de conscience nationale et internationale de leur problématique.
Et c’est bien dommage.
Un site en espagnol
Sources : wikipédia en français et en espagnol
Une traduction
HUAXTEQUES
Traduction carolita de l'article de l'INPI
Auto-dénomination et tronc linguistique
Ils s'autodésignent teenek, ce qui signifie "ceux qui vivent dans le pays avec leur langue et partagent la coutume". Leur langue appartient à la famille maya, dans laquelle on distingue trois variantes linguistiques. Il est à noter que c'est la seule langue qui est géographiquement séparée du reste des langues mayas.
Langue
Le huasteco est une langue appartenant à la famille maya. Géographiquement, elle est loin des autres langues mayas. La langue la plus proche du huasteco, génétiquement parlant, est l'Erachicomuselteco, mais elle n'est plus parlée. En 2010, 166 952 locuteurs d'une certaine variété de huasteco ont été enregistrés. Le huastèque est parlé en trois variantes, la première à San Luis Potosi et les deux dernières dans l'état de Veracruz. Les locuteurs du huasteco nomment leur langue Teenek ou Tenek, et reconnaissent que c'est la bonne façon de s'y référer :
- huasteco de l'ouest / teenek (de l'ouest)
- huasteco du centre / teenek (du centre)
- huasteco de l'est / teenek (de l'est)
Localisation et zone écologique
Les Huastecos vivent au nord-est du Mexique dans une région appelée La Huasteca, sur la plaine côtière qui s'étend au nord de Veracruz et à l'est de San Luis Potosi. La plupart des Huastecos de San Luis Potosi vivent dans la partie orientale de l'État, dans le bassin du rio Pánuco. Ils sont principalement concentrés dans onze municipalités, parmi lesquelles Aquismón, Tanlajás, Ciudad Valles, Huehuetlán, Tancanhuitz de Santos, San Antonio, Tampamolón et San Vicente Tancuayalab se distinguent. Ils partagent l'espace avec les peuples non indigènes et Nahua qui occupent le sud de la région.
À Veracruz, ils sont situés dans deux centres principaux : l'un autour de la ville de Tantoyuca et l'autre dans les municipalités de la sierra Otontepec. Ils sont situés dans les municipalités de Tantoyuca, Tempoal, Tantima, Chinampa de Gorostiza ; à Tancoco, ils vivent avec les communautés Nahua. Dans cette population, ainsi qu'à Chinampa, Chontla, Tantoyuca, Tempoal et Tantima, la population huastèque dépasse les 50%, alors qu'à Cerro Azul et Naranjos, seul un cinquième de la population appartient à ce peuple.
Le climat qui prédomine dans le territoire Huastecan est chaud et humide avec des pluies en été. La température moyenne annuelle oscille autour de 23,5 °C, avec un minimum de 0 °C et un maximum de 45 °C, et des variations quotidiennes drastiques de novembre à février. Les précipitations varient d'année en année dans différentes zones du territoire, allant de 800 à 4 000 mm en moyenne par an. Les terres Teenek sont dotées d'un vaste réseau hydrologique, composé principalement d'un grand nombre de cours d'eau saisonniers qui alimentent diverses rivières, parmi lesquelles se distinguent les rios Moctezuma, Valles, Huichiuayán, Koy, Puhal, Tempoal, Tamuín et Pánuco.
La variabilité des conditions climatiques et altitudinales dans la Huasteca explique l'existence d'une diversité d'associations végétales. Dans les régions situées entre 50 et 800 mètres d'altitude, les forêts tropicales prédominent, où les éléments caractéristiques des arbres sont le ramón, palo mulato, ceiba, palo santo, copal, frijolillo, zocohuite, jobo, sabino et palo de rosa, parmi beaucoup d'autres. À des altitudes de 600 à 2 000 mètres d'altitude, la végétation correspond à des forêts tempérées avec diverses associations de pins, de chênes et de lichens. Dans une petite zone au nord-est du territoire Teenek pousse une forêt épineuse dans laquelle l'ébène et le gabilla sont les espèces prédominantes.
Histoire
Les Teenek préhispaniques habitaient une bande côtière allant du rio Soto la Marina au rio Cazones, d'où ils se sont étendus pour occuper une partie de San Luis Potosi, Queretaro, Veracruz, Hidalgo et peut-être quelques parties de Puebla. La Huasteca avait alors la présence de plusieurs peuples indigènes, tels que les Nahuas, les Pames, les Chichimecas et les Tepehuas. Leur présence a répondu à différents processus migratoires et d'expansion comme celui de l'Empire Teotihuacan. La région a également subi l'influence des Toltèques et des Chichimèques au XIIe siècle, et peut-être des migrations de groupes Nahua au XIIIe siècle. À l'époque de Moctezuma Ier, une partie de ce territoire fut conquise et soumise à l'empire Mexica dont la domination se poursuivit jusqu'en 1506.
En 1519, les premiers espagnols sont arrivés, mais les détachements qu'ils ont établis ont été exterminés par les Huastecos. C'est jusqu'en 1525 qu'ils ont réussi à s'établir grâce à une colonisation violente et à des politiques telles que la création de latifundios, encomienda et l'introduction de l'élevage de bétail, de sorte que la population indigène s'est concentrée dans les zones de la sierra.
Vers la fin du XVIe siècle, la pression des latifundistas sur les communautés indigènes s'est accrue. La dépossession des terres s'est accélérée en raison des lois de désamorçage qui ont éliminé la propriété communale, de sorte que les communautés indigènes ont largement perdu le contrôle de leur territoire.
La révolution de 1910 dans la région de la Huasteca a été une affaire de rivalité entre les groupes de caciques qui ont forcé les indigènes à se battre pour eux. La Révolution n'a pas modifié les structures agraires et ce n'est que dans les années 1930 que les communautés indigènes ont récupéré certaines terres et ejidos dans les hautes terres, tandis que les non-indigènes ont conservé les plaines et les vallées.
Organisation sociale
L'unité sociale de base des Huastèques est la famille, qui est principalement regroupée par les liens du sang et se compose donc du père, de la mère et des enfants. La famille élargie comprend les grands-parents, les gendres, les belles-filles et les petits-enfants. Mais les réseaux d'entraide comprennent également des amis et des parents rituels. Les liens familiaux et de voisinage sont la base de l'organisation de la production et du travail.
Le travail est une stratégie d'une grande importance pour la cohésion communautaire. La participation à ce programme implique des individus dans la communauté dès leur plus jeune âge dans des travaux d'intérêt collectif, ainsi qu'au niveau familial. Le travail communautaire est organisé par les juges.
Autorités
Le gouvernement est lié à un système de normes et de valeurs associées à leur conception du monde, qui régissent, à la manière de lois internes, les positions, les exigences, les fonctions et les formes d'élection des autorités.
Parmi les principales charges figurent celle de juge ou de délégué, qui s'occupe des affaires civiles et rend la justice. Il a notamment pour fonction de rechercher une conciliation entre les parties lorsqu'elles ont des problèmes considérés comme mineurs, comme des poursuites judiciaires ou des petits larcins. À cette fin, ils ont comme assistants les premier, deuxième et troisième juges. Les infractions les plus graves sont traitées par le curateur ou par le bureau du procureur ethnique de l'État.
Un autre type d'autorité est le commissariat ou le président des biens communaux chargé des affaires agraires. Il existe également divers comités pour les affaires scolaires, routières et sanitaires, entre autres.
Les autorités sont élues en assemblée, où les personnes considérées comme les meilleurs citoyens sont prises en compte.
Religion et cosmovision
Leur religion est un mélange de leurs anciennes croyances avec des éléments du catholicisme. Parmi les idées qui composent leur religion actuelle, il y a la croyance que la terre est un être vivant dont la capacité principale est d'être la source de toutes les formes de vie. Parmi leurs divinités figurent Dhipak, l'âme du maïs, Maamlaab, Grand Seigneur de la pluie et de la musique, Muxi, Seigneur de la mer, et Kiichoa, Grand Seigneur du soleil. Alors que l'eau, les grottes et d'autres éléments de la nature sont habités par des esprits qui peuvent être bénins ou nuisibles pour l'homme. Dans leur mythologie, le tonnerre est attribué à l'origine de l'agriculture et en général de la culture humaine.
Activités productives
La base de l'économie familiale est l'agriculture, pratiquée sous la forme traditionnelle de la culture sur brûlis. Ils cultivent principalement le maïs, les haricots, les courges, le manioc et la patate douce. Parmi les cultures commerciales, la canne à sucre, le sésame, le riz et les arachides se distinguent, ainsi que les arbres fruitiers tels que l'oranger, le bananier, l'ananas et la manguier. Dans les contreforts des montagnes, la culture du café représente une importante source de revenus pour l'économie familiale. D'autres revenus complémentaires sont obtenus par la vente d'objets artisanaux.
Il y a quelques années encore, l'activité principale était la culture de la canne à sucre pour la production de piloncillo et la plantation de maïs pour l'autoconsommation. A partir des années 70 du siècle dernier, la production d'oranges a été introduite, dont la production est devenue très importante dans la région.
Ils disposent d'un terrain où ils cultivent des plantes médicinales, des aliments et d'autres usages. L'accès à la terre est limité, ils disposent en moyenne de deux hectares. L'agriculture n'est qu'une partie de l'économie familiale, elle est complétée par les revenus tirés du travail salarié d'un ou plusieurs membres de la famille.
Certains membres de ce peuple indigène ont une formation professionnelle qui leur permet de travailler dans leur spécialité.
Fêtes
Parmi leurs célébrations religieuses, on trouve les fêtes patronales au cours desquelles sont exécutées diverses pratiques rituelles telles que la musique, les danses et les pèlerinages. Une autre célébration qui se distingue est le Xantolo, un rite collectif dédié aux morts, qui comprend la célébration d'une messe, l'exécution de danses et de musique, l'échange de nourriture, la visite du cimetière, la décoration des tombes et l'offrande de nourriture aux parents des défunts.
Il convient également de souligner la célébration du carnaval, l'une des festivités liées à l'agriculture, dont le contenu préhispanique se manifeste dans les demandes pour la pluie et l'action de grâce pour une bonne récolte. La fête est accompagnée de danses, de plats et de boissons spéciales comme la bière et l'aguardiente.
Gastronomie
L'un des plats représentatifs des Huastecos est le zacahuil, un tamale préparé avec de la pâte de maïs, rempli de poulet, de porc ou de bœuf et de chili, enveloppé dans des feuilles de banane ou de pomme de terre et cuit au four, qui est consommé dans les réunions, les fêtes ou les jours de tianguis ; Les bolimes sont un autre type de grand tamale, enveloppé dans des feuilles de bananier, que l'on mange pendant les fêtes ; et les bocoles, pâte grasse, remplie de viande, de fromage ou de haricots.
Les boissons habituelles sont les atoles, le café et l'eau de fruits.
Vêtements traditionnels
Le costume féminin se compose d'un huipil artisanal rose ou bleu, orné de plis sur la poitrine, d'un col haut et de manches larges. La jupe, appelée "lacbé", est noire et s'attache avec une ceinture. Sur la blouse, elles portent généralement un quexquémitl, un vêtement qui consiste en deux rectangles de tissu cousus ensemble pour former une sorte de cape fermée qui, lorsqu'elle est introduite par la tête et placée sur le torse, laisse une pointe vers l'avant et une autre vers l'arrière. Il est réalisé dans une toile blanche sur laquelle sont brodés des étamines de couleur.
Les vêtements masculins se composent uniquement d'une chemise et d'un pantalon de toile, ajustés à la taille par une ceinture, portés uniquement par les personnes âgées.
Activité artisanale
Les Teenek de San Luis Potosi fabriquent des paniers de feuilles de palmier tressées avec des lianes. La poterie est une activité féminine par excellence ; elles fabriquent des pots, des comales, des cruches et des récipients de formes et de tailles diverses. Ils produisent des textiles, des objets en palmier, des souffleurs, des masques et des chaises en bois. À Ciudad Valles, on fabrique des produits tels que la sellerie, la poterie, la menuiserie, le travail du bois, les fleurs et la vannerie. Ils fabriquent des tissus à mailles, des tapis, des couvre-lits, des nappes et des couvertures en fil, des chaises de palmier et des harnais tressés. À Tampamolón, ils fabriquent des bijoux fantaisie, des sacs à dos, des éventails, des petates, des sacs de palmiers et des henequen. La production artisanale de Tancanhuitz consiste en des enchevêtrements et des huipiles de fils colorés, des sacs à dos décorés de fleurs, des motifs végétaux sur de la toile blanche et des masques en bois. Les articles en osier sont fabriqués à Tamuín.
Les Teenek de Veracruz fabriquent différents objets avec de la vraie palme et de la zapupe (henequén), parmi lesquels : des sacs à dos, des cordes, des cordages, des récursoires, des ceintures et des filets.
À Chijolar, ils fabriquent des souffleurs, des éventails, des chapeaux et des tapis. Les habitants de Chopopo fabriquent des pots, des casseroles et des comales en argile. En général, chaque communauté se spécialise dans un ou plusieurs métiers d'artisanat.
Musique ou danse
Certaines des danses exécutées sont le tzacamtzon ou tzacam-son, qui se joue sur de petits instruments, avec lesquels plus de 70 sones sont joués. L'exécution de cette danse varie dans chaque communauté, mais en général elle est dédiée à la terre mère et aux quatre vents, en reconnaissance des biens qui sont obtenus d'elle ; La danse est "las varitas", qui a comme fonction de demander des faveurs ou d'être reconnaissant pour celles qui ont déjà été reçues. Dans cette danse, les danseurs portent des chemises et des pantalons blancs et sont décorés de bandanas rouges, d'un panache en forme d'éventail et de clochettes sur leurs jambes. La danse de la Malinche, liée à la conquête ; entre autres.
La variété des genres musicaux et de danse actuellement enregistrés dans cette région va de la musique et de la danse rituelles à la cumbia du nord, en passant par le célèbre Huapango Huasteco.
Médecine traditionnelle
Certaines maladies s'expliquent par l'intervention d'êtres surnaturels. Ces affections sont traitées par les guérisseurs par le biais de la purification, d'offrandes, de chants et parfois de danses et de musique, dirigés vers les lieux sacrés. Ils régulent ainsi l'équilibre entre l'âme affectée et la nature.
Dans le cadre de la médecine traditionnelle, la médecine à domicile basée sur les tisanes et autres préparations issues de la connaissance des plantes est également importante. Mais en cas de gravité plus importante, on a recours à un médecin traditionnel ou à la médecine institutionnelle.