Le chant de la forêt
Publié le 28 Août 2014
Par la porte ouverte
Dans le taillis profond
Par le sentier tressé de ronces
Ronciers épais
Epines lacérées hérissées et ombrageuses
J’ai trouvé mon chemin de pierre
De farine et genêt.
Les arbres ont murmuré des mots
Que jamais encore je n’avais entendu.
Ils m’ont dit :
Ecris une histoire
Qui se termine bien
Où à la fin chacun s’endort un sourire aux lèvres
Et un brin de coquelicot
Eclairant un visage aux sillons apaisés.
Dans le bois j’ai lu la fronde des épis
Dans la feuille j’ai vu la transparente vitalité
Dans la mousse j’ai rigolé avec les insectes inquisiteurs
Dans la sève j’ai puisé un kilo d’énergie sucrée
Dans la source j’ai miré la minéralité habillée
de minuscules parcelles d’aluminium
Dans la pierre j’ai croqué à pleines dents
La chair rocailleuse aux vitamines d’histoire
Et dans le fruit tombé sans un bruit
J’ai vu ton visage :
Tes yeux me demandaient de t’aimer sans chercher à comprendre
Ta bouche voulait esquisser un sourire
Et je l’encourageais
Tes sourcils froncés
La caresse d’une herbe folle effaçait son propos
Et dans ce visage lune sauvage et fruit défendu
Je savais reconnaître le paradis sur terre.
Il était là évident et prospère :
La terre pour seule maîtresse
La terre pour seule vertu
La mère nous appelait
Nous ne l’entendions plus
La mère notre terre nous indiquait le chemin :
Comment l’avions nous un jour si bien perdu ?
S’il est une politique
Elle s’appelle Terre-Mère
S’il est un horizon
Il est là sous nos yeux
S’il est un temps futur
Il s’appelle amour
S’il est un calendrier
C’est le rythme des saisons
S’il est un livre de bord
Il s’appelle la vie.
Il s’appelle la vie….
….tout simplement.
Carole Radureau (25/08/2014)
Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons
Magnifique. ************ « J’ai passé ma vie en forêt à regarder naitre, vivre et mourir les arbres… Je voudrais avant qu’il ne soit trop tard vous partager ce voyage de toute une vie, l’histoire des arbres des grandes forets des tropiques. Il y a dans chaque graine la promesse d’un géant mais il va lui falloir des siècles pour rejoindre le ciel. On les croit immobiles, mais les arbres sont de si grands voyageurs qu’ils traversent même les océans. On les croit silencieux mais ce sont de si grand séducteurs qu’ils sont même capables de séduire les nuages, mais dans leur course effrénée vers la lumière ils peuvent devenir des guerriers féroces capables de faire chuter les plus grands. Il y a des millions d’années nous sommes né là dans les plus hautes branches de la canopée… Mais nous l’avons oublié… » Francis Hallé