Dans une France meurtrie, endeuillée, pillée, dévastée et affamée, naissait pourtant la Sécurité sociale
Publié le 21 Août 2014
La libération de la France fut aussi faite de douleurs et de larmes. Déportés, assassinés dans l'urgence par les nazis ou la Milice de Pétain, des dizaines de milliers de Français furent tués dans les ultimes instants de l'Occupation. A cela, s'ajoutèrent les bombardements alliés sur des populations civiles. Dans leur retraite, les Allemands rasèrent aussi force maisons. La France aura perdu quelque 620 000 personnes dont 200 000 soldats, 160 000 victimes civiles, 240 000 déportés ou fusillés morts dans les camps nazis. Et ces miliers et ces milliers fusillés, pendus, décapités ou morts sous la torture sur le sol français.
Au lendemain de la Libération, le pays est anéanti: 5 millions de Français sont sans-abri, 100 millions de m3 de décombres sont à déblayer, 2 600 000 immeubles et 100 000 ponts sont à reconstruire comme l'ensemble du réseau ferré, seul moyen de transport à cette époque. Des millions de mines restent à désamorcer. Les usines ont été bombardées par les Alliés ou pillées par les nazis en retraite.
Les vivres manquent, mais cette pénurie ne touche pas que les dernières zones de combat. Du fait des difficultés d'approvisionnement, dans une France ravagée, se nourrir devient plus que jamais une terrible bataille quotidienne.
Et pourtant, découlant du programme politique du Conseil National de la Résistance, va naître la Sécurité sociale. C'est l'ordonnance du 4 octobre 1945 du ministre communiste Ambroise Croizat qui la met en place.
En son article premier, il est institué une organisation de la sécurité sociale destinée à garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de famille qu'ils supportent.
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"La sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu'en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l'incertitude du lendemain, de cette incertitude constante qui crée chez eux un sentiment d'infériorité et qui est la base réelle et profonde de la distinction des classes entre les possédants sûrs d'eux-mêmes et de leur avenir et les travailleurs sur qui pèse, à tout moment, la menace de la misère".
"La sécurité sociale appelle l'aménagement d'une vaste organisation nationale d'entraide obligatoire ".
"Le but final à atteindre est la réalisation d'un plan qui couvre l'ensemble de la population du pays contre l'ensemble des facteurs d'insécurité".
- Les 3/4 des administrateurs sont élus par les "travailleurs", 1/4 par les "employeurs".
Et aujourd'hui, dans la France, 5e puissance économique mondiale, dirigée par la gôche de François Hollande, où en est-on?