Mains brunes, cœur sec

Publié le 29 Mai 2014

On ne façonne pas les murets de pierres sèches
retenant les cultures des oliviers de la paix
....avec des mains brunes ;
on ne façonne pas dans l’argile fraîche et pure
les santons des figures de nos métiers d’antan
....avec des mains brunes.

J’entends très bien le bruit des bottes
Elles tapent fort dans le bas de nos portes
J’entends crier du haut des toits
Le corbeau noir et sa funeste voix.

On n’éponge pas le suc amer des larmes de la misère et de la pauvreté
....avec un cœur sec ;
on n’a jamais les poils des bras hérissés
quand la mort s’invite à la table de l’humanité
.....avec un cœur sec.

Je vois de près la haine qui s’approche
Elle tape très fort dans le fond de leurs poches
Je vois très bien la figure d’immondice
De ceux qui ouvriraient bien les fours du sacrifice.

On ne fabrique pas le pain de l’amitié
ni les sandales des pas perdus
on ne sentira pas le parfum des roses musquées
ni ne verrons les rouges coquelicots du futur ;
les mains brunes ne connaissent pas les gants de velours
les cœurs secs cassent comme du bois sur le dos de l’amour.

J’entends très près le bruit de mon cœur affolé
Je vois très bien mes mains au tremblement apeuré.

Sortez les barricades de l’urgence !
Marchez sur les pas de l’amour !
Cheminez à gauche main dans la main de velours !
Trempez vos cœurs à l’encre des coquelicots
afin d’y écrire sur l’ardoise de la résistance
les mots d’or d’un avenir moins sombre !

Carole Radureau (29/05/2014)

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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