Brésil : Le peuple Umutina
Publié le 7 Mai 2014
image Harald Schultz 1943/44/45 ISAem>
**
Peuple indigène qui vit dans l’état du Mato Grosso au Brésil.
Barbade : il s’agit d’un nom donné par les non indiens en raison de l’usage de barbes chez les hommes fabriquées à partir des cheveux de leur épouse ou de la fourrure du singe hurleur.
Auto désignation : balotiponé = nouvelles personnes
Umutina/omotina : nom donné après les premiers contacts
Langue : de la famille bororo du tronc macro-gê, langue éteinte
Lors des premiers contacts très violents, la population a été vite anéantie ainsi qu’avec les épidémies et la langue alors s’est perdue.
Population : 515 personnes (2014)
Dans le passé leur territoire se situait sur la rive droite de la rivière Paraguai entre les rivières Sepotuba et Bugres jusqu’à la rivière Cuiaba.
Après les contacts, ils migrent au nord pour s’installer sur la rivière Bugres.
Aujourd’hui il existe deux villages : Umutina (420 personnes) et un autre qui est plus récent Balotiponé (25 personnes = 5 familles). Les deux villages sont situés sur le territoire indigène Umutina, une zone de 28.120 hectares ratifiée en 1989 (dans les municipalités de Barra do Bugres et Alto Paraguai).
/image%2F0566266%2F20200912%2Fob_8afc82_800px-umutina.jpg)
Brésil - Peuple Umutina - Historique des contacts - coco Magnanville
cacique Creusa soipa By Valter Campanato/ABr - http://www.agenciabrasil.gov.br/media/imagens/2007/11/30/1510VC371a.jpg/view, CC BY 3.0 br, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3187534 ...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2020/09/bresil-peuple-umutina-historique-des-contacts.html
Avant les premiers contacts avec la société, les umutina étaient décrits comme un peuple agressif et violent utilisant la force pour empêcher l’invasion de leur territoire tribal. Ils utilisaient comme armes les arcs, les flèches et une sorte de massue. Leurs ennemis indiens d’alors étaient les parecis.
On connait mieux ce groupe grâce aux écrits du chercheur ethnologue Harald Schultz qui a vécu parmi eux à plusieurs reprises.
Les victoires étaient célébrées par une fête louant les vertus guerrières du peuple.
-Fin du XIXe siècle : premiers contacts avec la société nationale, de nombreux affrontements, morts violentes des 2 côtés. Le gouvernement du Mato Grosso avait prévu selon les dires d’un prêtre salésien, d’organiser une expédition d’extermination en raison de la résistance ardue de ce peuple.
-1911 : période de pacification. Les terres sont envahies par les récolteurs de caoutchouc qui les agressent.
-1919 : épidémie de rougeole, affaiblissement conséquent de l’ethnie.
- 1862 : ils sont environ 400 personnes
- 1911 : après la pacification : 300 personnes
- 1919 : épidémie de rougeole : 200 personnes aux conditions de vie très difficiles.
- 1923 : le SPI dénombre 120 personnes
- 1943 : 73 indiens vivant dans un centre administratif. 23 indiens vivaient encore dans un dernier village sur le cours supérieur de la rivière Paraguai au nord du Mato Grosso.
- 1945 : après de violentes épidémies de coqueluche et de bronchopneumonie : 15 individus.
- De nos jours ils sont 445 personnes.
Les femmes :
Elles portaient les cheveux ras, des colliers de dents de singe, de coquilles de mollusques, des chaînes de cheveux humains, des pendentifs avec des becs d’oiseaux, des griffes d’animaux, des os, des plumes, des crânes et mâchoires de poissons qui servaient d’amulettes pour éloigner les mauvais esprits et protéger des maladies.
Pour vêtement, elles avaient une jupette en coton filé sur un métier à tisser rudimentaire. Les peintures corporelles représentaient des poissons cachera, pintado. Les enfants aussi étaient décorés de peintyres de motifs représentant des poissons, des papillons, des feuilles.
Les hommes
Ils utilisaient un étui pénien, portaient les cheveux longs attachés sur le haut de la tête avec un nœud comme une sorte de turban. Ils préféraient les colliers de dents de jaguar. La lèvre inférieure des garçons était percée pour y introduire un tembeta (tige d’une plante de la famille des musacées). Des peintures corporelles étaient faites avec des dessins différents selon les sexes et ce à l’aide du génipa et du roucou : les hommes portaient des représentations de fourmilier géant, loutre géante, singe hurleur entre autre.les hommes lors des fêtes portaient des peaux d’animaux sur le dos, abarika.
En image coiffe umutina
Traditionnellement ils étaient un peuple d’agriculteurs chasseurs et pêcheurs. Vivant près des rivières, ils ne savaient pas pour autant fabriquer des canoës et naviguer sur l’eau.
Ils ne consommaient pas de boisson fermentée ni de tabac contrairement aux coutumes de nombreux peuples du Brésil. La nourriture de base était fournie par le maïs transformé sous différentes formes de bouillies, de pain, mangé cuit ou cru, transformé en chicha mais non fermentée.
Ils cultivaient avec le système de brûlis du manioc, des ignames, des fèves, du niébé (une légumineuse que l’on appelle dolique à œil noir), des bananes, pastèques, poivrons, roucou, patate douce, haricots, plantes médicinales.
Dans la forêt ils trouvaient des fruits et des baies ainsi que du miel d’abeilles sauvages.
La chasse a été un temps compromise par l’introduction de chasseurs professionnels qui venaient tuer des animaux pour le commerce de leur peau.
La pêche reste une activité importante. Elle est pratiquée de plusieurs façons : filets, arcs et flèches, pièges, barrages et liane timbo.
L’organisation familiale était la famille nucléaire et les familles vivaient dans des maisons communes entre parents consanguins. Le mariage était organisé par les parents de la jeune fille. Le futur époux devait avoir pour qualité première celle d’être un bon chasseur et un bon pêcheur. Il devait prouver ses capacités à son futur beau-père pour être accepté. Les hommes une fois mariés partaient vivre dans la famille de leur femme et devaient subvenir aux besoins de sa famille.
La maison et le brûlis appartenaient aux femmes.
Ils obéissaient à un chef uniquement en temps de guerre. Les groupes de familles semblaient être dirigées par la femme la plus âgée.
Chamane umutima en 1957. La plupart des Umutima ont été décimés en 1969 par une épidémie de grippe.
© José Idoyaga/Survival
*****
Les plantes médicinales constituaient leur pharmacie traditionnelle. Quand ont été étudiés les groupes survivants, il n’y avait pas de présence d’un chaman, ils semblaient ne pas être appréciés.
C’est un peuple qui avait des tabous dans le sens où ils ne consommaient pas de spiritueux ni certains viandes sensées transmettre des maladies comme la viande capybara et de paca.
Ils pensaient avoir 3 âmes : l’une d’elle va au ciel, la seconde est incarnée chez les animaux (oiseaux surtout mais aussi des mammifères), et la troisième âme n’a pas été identifiée.
Ils voient comme une sorte de prémonition dans leurs rêves dans quel animal leur âme va se réincarner car l’animal est alors un porteur d’âme.
La paresse et le mensonge sont soupçonnés d’être des maux qui empêchent le repos éternel de l’âme.
Les maisons autrefois étaient remplies de nombreuses espèces d’oiseaux, cigognes, hoccos, guan, ara, aigle qui devaient porter les âmes des défunts. Les oiseaux étaient enterrés avec les mêmes cérémonies que les gens lorsqu’ils disparaissaient.
Ils étaient enroulés dans une natte de paille et enterrés dans leur propre maison. Les parents du défunt dormaient sur la tombe. Ils n’aimaient pas pour une raison d’urgence ou une autre se séparer de leurs maisons-cimetières.
image Harald Schultz ISAem>
Il y avait de nombreuses danses pour ponctuer les fêtes avec des chansons, des costumes et des chorégraphies différents. Certaines danses étaient consacrées aux esprits protecteurs, d’autres au jeu, à la pêche et à la protection des cultures.
Les fibres de palmier moriche servaient à confectionner les costumes.
Source : socioambiantal
/image%2F0566266%2F201305%2Fob_a87ffceeab0593895812f81a08183b25_coumarou.jpg)
La pêche à la nivrée La méthode de pêche à la nivrée des amérindiens Elle consiste à empoisonner toute l'eau d'une section de rivière à courant lent en y battant une liane pour en libér...
http://cocomagnanville.over-blog.com/la-p%C3%AAche-%C3%A0-la-nivr%C3%A9e
articles complémentaires