Valparaiso en feu

Publié le 16 Avril 2014

.....Poésie à deux mains....

La Sebastiana observe, altière

de la cabine du capitaine

la fiancée du Pacifique dévorée par les flammes.

image MD (merci à lui)

image MD (merci à lui)

(..) Que nul ne vienne avec un marteau équivoque

frapper cela que j’aime, te défendre (..)

Les larmes orangées puisées dans les entrailles de la terre

ont été façonnées sur les forges de Vulcain,

elles n’attendaient qu’un signe, cruel :

le sacrifice de la petite patrie là, figée au bout de ses doigts.

(..) J’aime ta lumière si crue quand tu accours

au-devant du marin dans la nuit de la mer :

tu es alors – rose aux pétales d’oranger-

radieuse nudité, tu es feu et brouillard (..)

Les mains de feu saisissent une à une les petites maisons de bois peintes aux couleurs de l’océan,

les mâchoires infernales croquent à toute allure

les côtes au dénivelé plongeant au cœur du Pacifique d’un grand saut d’inconnu.

(..) J’aime tes ruelles criminelles,

ta lune de poignard au-dessus des coteaux (..)

Valparaiso en feu

image

Le paysage d’apocalypse à jamais dans les mémoires

rongera les cœurs des hommes comme ceux des bâtiments.

Des cendres encore chaudes de Valparaiso la sacrifiée,

des cendres criminelles qui ont allumé

l’incendie qui tua des innocents,

renaîtront la beauté et l’histoire revenue d’outre-tombe.

La cloche verte sonne la fin des combats,

la pierre dure affiche sa figure nue aux pleurs figés

et la lame plus haute que la flamme éteint la dernière

flammèche de l’infamie au souffle court.

(..) Qu’on sache, port, mon port, écoute-moi,

que j’ai le droit

de t’écrire au sujet du meilleur et du pire,

moi qui ressemble à ces lampes amères

éclairant les tessons des bouteilles brisées.

Carole Radureau (16/04/2014) et extraits de Le fugitif VIII de Pablo Neruda (Le chant général)

Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

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Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #Chili, #Fragments de Neruda

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