Emmanuel Giboulot 1000€ d'amende : Une peine symbolique mais une condamnation quand même !

Publié le 7 Avril 2014

Emmanuel Giboulot 1000€ d'amende : Une peine symbolique mais une condamnation quand même !

Emmanuel Giboulot, victiculteur bio en Côte d'Or vient d'être condamné à 1000€ d'amende (dont 500€ avec sursis) par le tribunal correctionnel de Dijon pour avoir refusé de polluer notre terre et son vin.

Le verdict est tombé pour Emmanuel Giboulot, le viticulteur bio de Côte d'Or qui a refusé de traiter ses vignes contre la flavescence dorée. Il vient en effet d'être condamné à une peine de 1000€ d'amende dont 500 euros avec sursis par le Tribunal correctionnel de Dijon.

Même si cette peine reste symbolique, alors que le viticulteur encourait jusqu'à six mois de prison pour avoir refusé de traiter ses vignes à l'aide de pesticides, le Tribunal correctionnel de Dijon a néanmoins condamné le viticulteur pour un acte qui mériterait au contraire un ban bourguignon. Pour Sophie Bordères d'Agir pour l'environnement « Il est aberrant qu'un viticulteur soit condamné, même à hauteur de 1 000 € pour une faute qui n'en est pas une. Sur le principe, l'Etat devrait plutôt aider les viticulteurs qui s'attachent à produire dans le respect de l'environnement et de la santé. »

Derrière ces arrêtés préfectoraux se cachent également un enjeu économique d'ampleur insoupçonnée. A raison d'un à trois traitements par an pour un coût avoisinant les 15€/hectares (62€/ha en bio !), ce traitement contre la flavescence imposé par les préfectures de Saône-et-Loire et de Côte d'Or auront accru le chiffre d'affaire de l'industrie pesticide d'environ 1,5 million d'euros ! Et collatéralement détroussés les viticulteurs d'une somme équivalente !

Sous couvert d'une lutte contre la flavescence dorée, l'intérêt bien compris de l'industrie des pesticides sort largement bénéficiaire de cette fuite en avant.

A l'heure où le projet de loi d'avenir agricole pour l'alimentation et la forêt est en passe d'être examiné au Sénat, il serait grand temps de se tourner vers une agriculture paysanne et biologique, protectrice de la santé et de l'environnement des paysans comme des consommateurs.

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Rédigé par caroleone

Publié dans #pilleurs et pollueurs

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M
Honteux ! J'ai mené la même lutte contre les vignerons banyulencs en 2003, dénoncé le traitement par hélicoptère de la flavescence ciccadelle dorée, organisée 3 conférences sur l'air, l'eau la santé (avec le Pr Sultant qui s'est déplacé avec TF1 qui faisait un reportage sur son travail) et aucun responsable des vignerons n'a osé déposer plainte ni contre moi ni contre le seul et unique vigneron bio qu'il y a à Banyuls-sur-mer et qui d'ailleurs continue, tant bien que mal faire du vin bio, par contre en 11 ans les vignerons banyulencs semblent avoir pris conscience des dangers auxquels on les expose directement avec les produits phytosanitaires qu'on leur "conseille" et ils essayent autant que faire se peut d'améliorer le traitement des vignes de façon à ce que cela nuise moins à l'environnement .... mais il y a encore bcp de progrès à faire c'est pour çà que nous ne devons pas baisser les bras !!! Qu'est-ce qu'on peut faire de concret pour ce courageux viticulteur ?
C
Bonjour,<br /> <br /> En effet c'est honteux et ça fait réagir. Je crois que la mobilisation a été très importante pour le soutien à Emmanuel (au niveau des pétitions) et ça doit déjà être réconfortant pour lui . Voir que notre cause ne passe pas à la trappe dans une société où l'individualisme est roi, c'est quelque chose.<br /> Je comprends bien que les viticulteurs aient envie de passer à un produit plus naturel. J'ai eu l'occasion d'en parler cet été avec mes proches quand on a visité une cave de tonnerrois bio, le viticulteur nous a raconté qu'au départ il était le seul à travailler ainsi puis qu'à présent, ses collègues le rejoignait. Il y a une réelle nécessité à produire du vin sans excès de traitements chimiques, je ne dis pas sans car je ne sais pas si c'est possible vue la quantité de vignobles mais il faut pour cela que consommateurs et producteurs aillent dans le même sens. Acheter du vin bio quand on en a la possibilité c'est déjà un geste pour le futur j'en suis convaincue. On peut profiter d'un produit qui nous plait sans en hériter des inconvénients ni ceux causés à l'environnement et pour la santé, c'est quand même un plus.<br /> Merci de votre intervention (vous pouvez contacter Emmanuel je pense pour lui faire part de votre soutien)<br /> <br /> Amitiés<br /> <br /> caro