MEXICO: Des nouvelles de Mario González
Publié le 27 Mars 2014
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La magistrate Sasaki confirme en appel la condamnation de Mario Gonzalez à
cinq ans et sept mois de prison. Elle n’a tenu compte d’aucun des
arguments de la défense et s’appuie uniquement sur le témoignage des
policiers qui disent que Mario a tenté de fuir pendant l’arrestation.
Sasaki estime que cette tentative de fuite est une preuve suffisante de la
culpabilité de Mario.
D’ailleurs, coupable de quoi ?
Ce qui est criminalisé et puni c’est l’engagement politique, le fait
d’être anarchiste, jeune et de ne rien lâcher.
D’autres recours juridiques sont en cours de préparation, restons
attentifs, la lutte continue !
Courage Mario, tu n’es pas seul !
22 mars 2014,
les trois passants
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Lettre de Mario González, lue le 20 mars 2014 dans le cadre du Kafé
Disjonc’thé au Transfo, en solidarité avec les prisonnièr-e-s anarchistes
incarcéré-e-s à Mexico.
"Les liens de solidarité nous permettront de vaincre la peur pour défier
cet ordre imposé". Mario González
Bonjour compagnons et compagnonnes,
Je souhaite vous envoyer une forte accolade et vous remercier pour votre
solidarité avec moi et les prisonniers et prisonnières anarchistes d’ici.
Avant de vous donner des informations sur mon cas, je voulais vous dire
que, pour moi, ces liens qui sont en train de se construire sont très
précieux. En effet, pour en finir avec le système « globalitaire », il est
nécessaire de l’affronter depuis chaque coin de la planète, et cela
toujours dans l’esprit libertaire.
Ces liens de solidarité nous permettront de vaincre la peur pour défier
cet ordre imposé.
Au Mexique, une vague de répression s’est déchaînée contre toutes les
luttes sociales en les qualifiant de violentes et de criminelles, et en
les accusant d’attenter « aux intérêts de la société ». À chaque fois, les
puissants créent de plus en plus de mécanismes pour criminaliser et
contenir les protestations, et ils justifient auprès de la société la
nécessité de les réprimer en prétendant protéger la sécurité de cette même
société.
Je m’appelle Jorge Mario González Garcia. J’étais étudiant au collège de
Sciences humaines de l’Université Nationale Autonome du Mexique
(CCH-UNAM), une école fondée sur des principes critiques et caractérisée
depuis sa création par une tradition et un enseignement combatifs. En
effet une grande partie des étudiants et étudiantes de 1968 l’ont
inaugurée. Depuis que j’y suis entré, je mène une activité de militant à
l’intérieur et à l’extérieur de cette école.
Par exemple, nous nous sommes organisés pour ouvrir aux étudiants des
espaces que les autorités avaient fermés. Nous nous sommes aussi organisés
contre ces mêmes autorités qui voulaient en finir avec le peu qui restait
du projet originel de ces écoles, tel que le sens critique, humaniste et
social. Pour avoir entrepris cette lutte, nous, des élèves compagnons et
compagnonnes, avons été frappé-e-s, menacé-e-s, expulsé- e-s et
persécuté-e-s.
À la suite de notre dernière tentative pour récupérer notre place à
l’Université Nationale Autonome du Mexique, au moment où je m’en allais du
piquet de protestation que nous maintenions devant le rectorat et que je
me rendais à la manifestation commémorant le massacre du 2 octobre de
Tlatelolco, j’ai été arrêté dans un bus, et j’ai reçu d’innombrables coups
et décharges électriques de la part des CRS. Nous avions été ciblés depuis
la cité universitaire, pour être arrêtés.
Ensuite, ils m’ont fabriqué le délit d’attaque à la paix publique. Ils
m’ont transféré en cachette en prison en utilisant un grand déploiement
policier. Puis, alors que j’avais payé ma caution pour pouvoir suivre mon
procès en liberté, j’ai été ré-arrêté car la juge a considéré que j’étais
un danger social.
J’ai été condamné à cinq ans et neuf mois de prison. Cela fait cinq mois
que je suis emprisonné et, cette semaine, je suis dans l’attente du
résultat de l’appel. J’ai l’espoir de retrouver ma liberté dans les
prochains jours. Je vous remercie infiniment de votre soutien, qui nous a
déjà été très utile à moi et à mes êtres chers, et j’espère bientôt
pouvoir vous remercier sans être derrière les barreaux.
Salud, anarchie et révolution sociale
Jorge Mario Gonzalez, dimanche 16 Mars 2014.
Traduit par les trois passants
Correction: Valèrie
*Lettre de Mario González, lue le 20 mars 2014 dans le cadre du Kafé
Disjonc’thé au Transfo, en solidarité avec les prisonnièr-e-s anarchistes
incarcéré-e-s à Mexico.
Plus d'infos sur: http://liberonsles.wordpress.com/