Leaders indigènes : Sônia Guajajara

Publié le 14 Mars 2014

Leaders indigènes : Sônia Guajajara

image

Ethnie : guajajara (Brésil, état de Maranhao)

Leader du mouvement indigène brésilien

Coordinatrice de l’APIB (articulation des peuples indigènes du Brésil)

Sônia est née en 1975 au sein du peuple guajajara (article sur ce peuple à venir)

Son surnom : Soninha

Elle est l’une des indigènes les plus combatives du Brésil.

Son parcours

Elle a été pendant 5 ans la coordinatrice de la COIAB (coordination des organisations indigènes d’Amazonie)

Elle affronte ses adversaires à Brasilia sur les bancs ruraux du congrès national.

Leaders indigènes : Sônia Guajajara

image © Survival International

2014 Coupe du monde de football au Brésil ….et les indiens dans tout ça ?

En 2014, le Brésil est sous le feu des projecteurs avec l’organisation de la coupe du monde de football du 12 juin au 13 juillet.

Le Brésil indigène , lui, reste l’oublié de la fête alors qu’il porte au monde le cri de son combat et de ses revendications.

Mais c’est sans compter sans la combativité et l’immense volonté des peuples originaires qui se battent depuis des décennies pour grappiller par-ci, par-là, des bribes de démarcations, des interruptions de projets.

Leur lutte s’internationalise.

Nous les voyons à présent porter le feu de leur colère et les couleurs de leurs ethnies juste devant les représentants de ses méga projets qui veulent leur pourrir la vie, la santé et la dignité.

A cette occasion de son passage en France, Sônia interpelle les grands groupes responsables des méga projets du Brésil, par exemple GDF SUEZ et ALSTOM impliqués dans les barrages de Jirau, San Antonio et Belo Monte et EDF impliqué dans le complexe hydroélectrique sur la rivière Tapajos.

Mais aussi elle interpelle notre pays car il est l’un des plus grands importateurs de bois tropical au monde tout en sachant que 60% du marché international est de provenance illégale !!

Appel à mobilisation

En septembre /octobre 2013, l’APIB appelle les peuples indigènes et leurs organisations à se mobiliser pour la « défense de la constitution et des droits des peuples indigènes à la terre »

La "Déclaration" publiée le 3 octobre par l'APIB résume les revendications des peuples indigènes du pays : "Nous déclarons que si les ruralistes arrivent à changer la Constitution, ou si le pouvoir exécutif modifie les processus de démarcation de nos terres et continue la paralysie de démarcation de nos territoires, pour nous, ces mesures seront nulles. Nous continuerons à résister et à risquer nos vies pour ce que prescrivent la Constitution de 1988 et les traités internationaux signés par le Brésil… Nous exigeons la fin de toutes ces attaques contre nos droits…" Le document se termine par des demandes plus précises : le classement immédiat et définitif de toutes les initiatives qui portent atteintes aux droits indigènes; la création du Conseil National de Politique Indigéniste; l'approbation du Statut des Peuples Indigènes et de la Proposition d'amendement constitutionnel No 320/2013 qui veut la création de quatre sièges pour des députés fédéraux indigènes… "Enfin, nous réitérons notre détermination à rester unis et en alliance avec les mouvements et organisations sociales qui, comme nous, luttent pour la construction d'une société véritablement démocratique, juste et plurielle".

Leaders indigènes : Sônia Guajajara

imag© Survival Internationale

Qu’à fait Dilma pour les indigènes ?

C’est sous la présidence de Dilma Roussef que les projets ont rapidement pris forme poussant les peuples indigènes à toujours plus d’unité.

Les projets industriels, énergétiques, la déforestation de l’Amazonie qui reprend de plus belle suscitent de la part des indiens une forte mobilisation.

Le cas de Belo Monte

Ce projet est dans les tablettes de l’état brésilien depuis plus de 30 ans, les indigènes ont réussi à le faire stopper sous un gouvernement de droite, or, c’est avec le gouvernement progressiste de Dilma et du parti des travailleurs son parti que ce projet prend rapidement forme. Le gouvernement de Dilma est celui qui a le moins homologué de terres indigènes depuis 1988 !

Le plan d’expansion énergétique du gouvernement brésilien prévoit que 30 nouveaux grands barrages soient construits dans la région amazonienne d’ici 2020 (3 par an !). La France et ses multinationales sont pleinement impliquée dans ses projets.

Les projets-pièges à combattre

Le projet PEC215

Il s’agit d’une proposition d’amendement constitutionnel qui vise à faire passer le processus d’homologation des terres indigènes sous le contrôle du congrès. Ce processus, s’il passait sous contrôle du pouvoir législatif bloquerait toute homologation des terres.

Dilma s’est opposée au projet PEC215 et elle a dit qu’elle ferait tout pour empêcher son adoption.

Le projet de loi 1710

Celui-ci vise à l’autorisation de la prospection minière sur les terres indigènes.

Le projet de loi PLP227

Il viserait à autoriser au nom de l’intérêt supérieur de l’état, une série d’actes administratifs ou de grands travaux (barrages) sur les terres indigènes, sans consultation. Projet en contradiction totale avec la constitution du Brésil et la convention 169 de l’OIT que le Brésil a signé.

La mobilisation des peuples empêche pour l’instant la validation de ses projets.

Mais pour combien de temps ?

Pour en savoir plus, lire l’interview de Sônia sur le site de Raoni ICI

*******

Leaders indigènes : Sônia Guajajara

image

Programme Sonia 2014 en Europe

(c’est à l’occasion du 25e anniversaire de l’adoption le 5 octobre 1988 de l’actuelle constitution du Brésil qu’ont lieu ses évènements)

Le 10 mars : GENÈVE : Conférence lors d’un side évent au Conseil des droits de l’Homme au Palais des Nations. Aux cotes de Alex Sampaio de l’Association Interaméricaine pour la Défense de l’Environnement (AIDA) et Sophia Lakhdar de l’association Sherpa, Sonia prendra la parole sur la question du droit des peuples autochtones à la consultation préalable (FPIC), dans un contexte de fragilité juridique des populations et de développement intensif de projets d’infrastructures hydroélectrique en Amazonie.

Du 12 au 14 mars : PARIS : un ensemble de démarches soutenues par un collectif d’ONG en défense de l’Amazonie : Amazon Watch, Fondation France Libertés - Danièle Mitterand, Survival, Planète Amazone, GITPA, NatureRights, ICRA :

- mercredi 12 : rencontres avec les grandes entreprises (sous réserve d’acceptation d’entretien)lettre envoyée par le Collectif AMAZONE
- jeudi 13 matin : rencontre à l’ambassade du Brésil
- jeudi 13 après-midi : rencontres avec les grandes entreprises (sous réserve d’acceptation d’entretien)
- vendredi 14 matin : manifestation à la Défense de 11h à 14h.
https://www.facebook.com/events/1400038640257982
-vendredi 14 après-midi : conférence publique au Comptoir Général (80 Quai de Jemmapes, 75010 Paris) à l’occasion de la Journée internationale d’action contre les méga-barrages.

A l’occasion de la journée d’action internationale pour les rivières et contre les barrages elle a mené une manifestation devant les immeubles de GDF SUEZ et EDF

Les actions menées par Sônia ces dernières années :
  • Campement terre libre du sommet Rio +20
  • Avril indigène 2013 avec le coup d’éclat = irruption de 300 indigènes dans la salle plénière du congrès
  • Mobilisations d’octobre 2013
  • le mouvement a réussi à se faire entendre par Dilma qui a accepté une première réunion avec des leaders en juillet 2013, même si la présidente a accepté de signer un document présenté par la coalition indigène avec leurs revendications, les projets les concernant n’ont pas pour autant été interrompus.

sources : Raoni.com, le blog de Bernard Comoli, Autres Brésils

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article