La vie : Le cri

Publié le 27 Mars 2014

La vie est un cri
Le premier de l’homme qui jaillit
Puisé au fond de la matrice
Il a armé son pouvoir
Il a coloré son expression
Et fuselé sa puissance.

La vie est ce cri
Qui parfois reste muet :
Bouche grande ouverte, le souffle court
L’horreur coupe le son et nul
Echo ne répondra au silence
Signe de toutes les réticences.

La vie est un cri de guerre
Puissamment propulsé de l’enfer
Il glace le sang d’effroi
Fige le cœur du message si fort
Après le cri le sang ne fait qu’un tour
Les forces se décuplent au cent au mille au quart de tour.

La vie est un cri de joie
Celui qui jaillit tel le geyser
Chaud, vibrant, joyeusement diffus
Il part des tripes et fuse libéré et heureux
Son message rossignol et rose épanouie
Sur la branche du monde renvoie une embellie.

La vie est un cri
Le dernier de l’homme qui se meure
Muet par manque de souffle
Il signe au bas d’un parcours
L’ultime son de celui qui n’avait pas eu le temps
De crier à corps et à cri
Sa rage de vivre sa rage d’aimer
Sa rage de mourir sans avoir tout dit.


Carole Radureau (10/03/2014)

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #Ferrat

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H
Bonsoir Caro<br /> <br /> &quot;Un réveil d'enfants, c'est une ouverture de fleurs; il semble qu'un parfum sorte de ces fraîches âmes (...) Ce qu'un oiseau chante, un enfant le jase. C'est le même hymne. Hymne indistinct, balbutié, profond. L'enfant a de plus que l'oiseau la sombre destinée humaine devant lui. De là la tristesse des hommes qui écoutent, mêlée à la joie du petit qui chante. Le cantique le plus sublime qu'on puisse entendre sur terre, c'est le bégaiement de l'âme humaine sur les lèvres de l'enfance. Ce chuchotement confus d'une pensée qui n'est encore qu'un instinct contient on ne sait quel appel inconscient à la justice éternelle; peut-être est-ce une protestation sur le seuil avant d'entrer; protestation humble et poignante; cette ignorance souriant à l'infini compromet toute la création dans le sort qui sera fait à l'être faible et désarmé. Le malheur, s'il arrive, sera un abus de confiance.<br /> Le murmure de l'enfant, c'est plus et moins que la parole; ce ne sont pas des notes, et c'est un chant; ce ne sont pas des syllabes, et c'est un langage; ce murmure a eu son commencement dans le ciel et n'aura pas de fin sur terre; il est d'avant la naissance, et il continue; c'est une suite. Ce bégaiement se compose de ce que l'enfant disait quand il était ange et de ce qu'il dira quand il sera homme; le berceau a un Hier, de même que la tombe a un Demain; ce demain et cet hier amalgament dans ce gazouillement obscur leur double inconnu; et rien ne prouve Dieu, l'éternité, la responsabilité, la dualité du destin, comme cette ombre formidable dans cette âme rose&quot;.<br /> <br /> Victor Hugo<br /> <br /> Bisouxx<br /> <br /> Serge
C
Bonjour Serge<br /> <br /> Merci beaucoup pour ce magnifique texte d'Hugo. Il me touche particulièrement, évoquant en moi des échos qui étaient enfouis dans une petite bogue de velours bien camouflée sous ses piquants de vie.<br /> Ce grand homme, grand écrivain prolifique avait une réelle connaissance de l'homme et de l'Humanité, et je suis contente que tu nous fasses partager ici cet écrit que je ne connaissais pas .<br /> Je te souhaite une belle journée ensoleillée et t'envoie plein de bises<br /> <br /> caro