J'entends
Publié le 22 Mars 2014
J’entends crépiter le pain chaud
Quand il sort du four embaumant l’alentour
J’entends le son des pas
Qui me disent que derrière mon dos
La vie existe et vie sa vie.
J’entends pépier le chant du monde
Dans sa bogue de velours et d’épines
J’entends le ru de l’amour
Qui coule sans se soucier du temps qui file.
J’entends des mots qui veulent dire quelque chose
Des sons que je croyais perdus
J’entends dans la bouche de mes enfants
Des paroles que je n’entendais plus.
J’entends fort sans écho
J’entends trop, je ne savais plus
J’entends cette vie sans quiproquo
Pour laquelle je me retirais sans un bruit.
Je goûte à nouveau le sens retrouvé
Celui qui depuis l’âge de 6 ans était parti
J’entends seulement qu’à moitié
Mais à moitié pour moi c’est bien.
Je n’ai jamais su entendre des 2 oreilles
Je ne m’en étais jamais douté
Mais ce qu’on m’offre n’a pas sa pareille
Pour continuer à vos côtés
D’écrire de parler d’écouter
Des sons qui tel le son du blé
Bruisse dans l’onde du champ du monde
Brisant les bruits de la ville
Bruisse dans l’ondulation de la blonde fournée qui bientôt cuit
Brisant les barrières du conformisme
De tous ses blonds épis ravis.
J’entendrais peu à peu des mots aux substances interdites
J’entendrais de petits bruits que mon cerveau avait rangés
J’entendrais de mauvaises choses comme les hommes parfois les disent
Je les laisserais dans le cagibi de ma muse avertie.
Je vous entends, amis, méfiez-vous
Ma vie coule dans le sens du tournant joli
Pour vous réserver de jolis tours
J’entends, oui, c’est vrai, c’est beau, merci.