La clé des champs

Publié le 8 Janvier 2014

La clé des champs

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Le grand chariot du ciel

tiré par la mère ourse, flotte délicieusement……

A son bord les petits gitans qui fuient

sur la traîne d’une étoile filante jolie.

Des galets plats à la rondeur de demain

pour faire des ricochets sur l’étang du destin,

un oiseau sur la branche s’est évadé,

je l’avais dessiné sur le cahier de devoirs.

Il est tout strié et multicolore,

il siffle la chanson du bonheur.

Une portée musicale sur laquelle la clé de sol

est ronde, fleurie et souriante.

Elle envoie balader les notes

qu’elles aillent s’exprimer en liberté

si l’envie leur en dit,

car la portée les enferme et les airs sont coincés.

La LIBERTE(E) ?

Comment ça s’écrit ?

Comment ça se lit ?

Comment ça se vit ?

Existe-t-elle au moins ?

Pour qui, pourquoi, pour quand ?

Je veux écrire sur mon cahier aux doubles interlignes

dix pages du mot LIBERTE

sans faire de faute,

c’est important pour la suite.

Le chien toujours attaché à sa niche,

tire et tire toujours, il veut s’enfuir.

Il voit le chat qui lui est libre.

Pourquoi le chat est-il libre et pas lui, le chien ?

Pourquoi le chien a-t-il un collier

et non le chat ?

Je dessine la pince coupante

qui sectionne toutes les chaînes de la terre,

celles des chiens au bout de leur niche,

au bout de leur maître,

et celle des hommes,

au bout de leur niche,

et au bout de leurs maîtres.

Sur un grand radeau insubmersible

je fais monter tous les épris de liberté,

et vogue le radeau vers l’îlot des jours heureux.

La mer est d’huile.

Sur le radeau les roulottes ne tanguent pas,

les chiens sourient,

les gens aussi,

l’embellie pointe son petit museau à l’horizon :

c’est l’îlot des anarchistes

celui qui veut vivre l’autonomie,

c’est l’îlot au nom de sandwich

sur lequel jamais les gens n’ont faim.

……..on me secoue.

Je sursaute, les yeux brillants !

Quel beau rêve j’ai fais.

C’est drôle car je m’y croyais,

je tanguais,

je souriais,

on me répondait d’un sourire,

je caressais le chien libéré,

puis le chat mon compagnon,

l’oiseau multicolore continuait sa chanson.

Puis d’un coup la maîtresse m’a réveillée :

« Carole, tu as suffisamment dormi pour aujourd’hui.

Comment feras-tu dans la vie

si toujours tu dors en classe ? »

J’ai fais,

et ne m’en sens pas plus mal.

Tout ce que j’ai raté en dormant en classe,

je l’ai vécu au centuple dans mes rêves.

Dans mes rêves se sont construits la liberté,

l’autonomie et le pays des gens heureux.

Me suivrez-vous si je vous invite

à bord de mon radeau ?

Carole Radureau (07/01/2014)

Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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