Brésil : Le peuple Mehinako ou Mehinaku

Publié le 12 Décembre 2013

imageLes mehinaku

Peuple autochtone qui vit dans l’état du Mato Grosso au Brésil

C’est l’une des ethnies qui vit dans le parc indigène du Xingu (PIX)

Autres façons d’écrire le nom : meinacu, mehinaku, meinaco

Population : 286 personnes (2014)

Langue : arawak

Ils ont toujours vécu dans le bassin du Xingu dans la région des rivières Tuatuari et Kurisevo.

Le village actuel s’appelle Uyapiyuku.

Le poste de garde de Kurisevo est gardé par un mehinako qui y vit avec sa famille.

Terre indigène

  • T.I Xingu - 2.642.003,93 hectares, 6090 personnes, réserve homologuée dans l'état du Mato Grosso. Villes principales : Feliz Natal,  Gaúcha do Norte, Querência, São Félix do Araguaia, São José do Xingu. 16 peuples y vivent : Aweti (langue aweti), Ikpeng (langue karib), Kalapalo (langue karib), Kaiabi (langue tupi), Kisêdjê (langue jê), Kuikuro (langue karib), Matipu (langue karib), Mehinako (langue arawak), Nahukuá (langue karib), Naruvotu (langue karib), Tapayuna (langue jê), Trumai (langue trumai), Waujá (langue arawak), Yawalapiti (langue arawak), Yudja (langue juruna).

Le premier village est Yulutakitsi habité il y a environ 150 ans ou plus. A l’époque le groupe est divisé en fragments et vit dans des triples rangées de maisons sur les côtés opposés de la place centrale.

Ils reviennent chaque année sur les lieux de leur ancien territoire pour y cueillir du pequi et faire du sel avec une espèce de jacinthe d’eau que l’on trouve dans les lacs de la région.

En 1884 quand arrive l’allemand Van Den Steinen ils ont 3 villages distincts.

Dans les années 1950, l’arrivée des ikpeng provoque des conflits et les frères Villas Boas encouragent alors les mehinako à abandonner leur territoire et à se déplacer proche du poste de surveillance de même que les yawalapiti.

Dans les années 60, les épidémies de rougeole tuent 15 personnes, ils s’installent dans un autre lieu.

Les relations entre les tribus apportent une harmonie et des mariages se font avec les yawalapiti dont ils partagent aussi les rituels. Les mariages entre ethnies se font entre groupes de parenté linguistique arawak et n’ont lieu que lorsqu' il n’y a plus d’autre solution pour avoir des enfants.

Le village

Il reste bâti sur le même modèle que les villages d’antan et se distingue de ceux des autres ethnies du parc du Xingu.

Il doit se situer entre deux rivières (la Tuatuari et la Kurisevo en l’occurrence). Lorsque le soleil se lève, son chemin traverse le ciel en parallèle à la grande voie qui va du port de la Kurisevo au centre du village. La maison des hommes soit diviser le chemin du soleil en deux, le banc en face de la maison des hommes doit fournir une vue dégagée sur la route à l’est à travers la forêt.

En passant au-dessus de la maison des hommes, le soleil doit suivre la grande route de l’ouest à l’endroit où les gens se baignent et où il se définit enfin. Le village est le reflet de l’architecture du ciel.

La place sert de lieu de réunions, pour les discours, les rituels, la vie sociale.

La place : wene kutaku : lieu souvent utilisé

Le champ de lutte : kapitaku : pour les séances de lutte de l’après-midi

Le cercle des chamans : yetema : endroit où se réunissent les chamans pour fumer ou discuter.

Image d'un village sur le site de l'ISA

La maison

Les femmes travaillent dans les maisons et restent au village alors que les hommes eux s’occupent d’activités extérieures. Dans la maison il y a des aires de repos avec des hamacs. Les familles nucléaires disposent leur hamac côte à côte et partagent l’espace commun. Leurs objets sont gardés sur des tablettes communes ou accrochés à des poutres avec des cordes.

Mode de vie

C’est un peuple d’horticulteurs et pêcheurs comme les autres peuples du haut Xingu.

La base de l’alimentation est celle du manioc et du poisson. La pêche est pratiquée avec des flèches, des filets et la technique du timbo et l’utilisation des canoës.

Voir ci-dessous mon article plus généraliste sur les peuples du PIX :

Division sexuelle du travail

Femmes : récolte du manioc, préparation et traitement pour en faire la farine et le pain, transport du bois et de l’eau, fabrication des hamacs et filage du coton, éducation des enfants.

Hommes : défrichage des parcelles de culture, fabrication des objets cérémoniels, des flèches, des canoës, construction des maisons, pêche, échanges.

Activités commerciales dans le système d’échange du parc

Ce peuple est spécialisé dans la production du sel de jacinthe d’eau produit à la saison sèche en août.

Chaque famille travaille à la production de ce sel qui est un élément central de leur cuisine et qui est également apprécié par les peuples du parc.

Ils produisent aussi du coton en grande quantité dépassant leurs besoins, qu’ils échangent également.

Avec les autres peuples ils obtiennent les colliers de coquillages, les plats en bois, les bols en céramique.

Ils participent aux différents rituels qui ont lieu dans cet espace : le pihika (perçage des oreilles des garçons), le deuil pour un mort récent (ata kaiumai ou kwarup)

Image d'un chaman de Serge Guiraud

Images du peuple sur le site de l'ISA

Source : socioambiantal

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Brésil, #Peuples originaires, #Mehinako

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