Leaders indigènes : Damiana Cavanha

Publié le 3 Décembre 2013

Leaders indigènes : Damiana Cavanha

image survival

Peuple : guarani

Communauté de Pay Ka’y, état du Mato Grosso Brésil

Avec sa communauté, Damiana a décidé de réoccuper leurs terres ancestrales, le « tékoha » comme ils l’appellent. Ce mot veut tout dire de l’attachement viscéral qu’ils ont pour ces terres, qui leur ont été arrachées ainsi que toutes leurs coutumes qui en découlaient et les ont profondément déracinés.

Je ne sais pas si cela est compréhensible pour les êtres qui vivent dans des villes en béton au milieu d’une vie aseptisée de s’imaginer comme le lien à la terre, surtout pour ces communautés qui en vivent à tous les niveaux de leur vie peut être profond, grand et essentiel.

Leurs terres sont à présent occupées depuis 15 ans par des fermiers qui travaillent pour l’usine d’éthanol de Sao fernando.

Cela fait la quatrième fois qu’ils reviennent sur leurs anciennes terres. A chaque réoccupation ils sont brutalement expulsés par les fermiers ou leurs hommes de main.

Leaders indigènes : Damiana Cavanha

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Depuis environ 10 ans, Damiana et les siens vivaient sur un campement au bord d’une route sur laquelle se succèdent les gros camions à vive allure. Les campements sont des taudis à ciel ouvert, jonchés de détritus, tout simplement insalubres mais qu’à cela ne tienne personne y remédiera puisqu’à la présence des guaranis importune chacun à son niveau.

Alors, pour les obliger à partir, les fermiers alentour pratiquent le harcèlement et parfois brûlent les campements.

En 2009 le campement à déjà été incendié et encore en août 2013.

Le peu que les guaranis possèdent part en fumée.

Et les agents de sécurité qui interviennent au moment des incendies sont à la solde des fermiers de Sao fernando menacent de mort les indiens.

Damiana a perdu son mari et ses trois enfants tués par un chauffard au bord de cette route.

Tristes records

Le peuple guarani est désespéré au point de vouloir rester sur son territoire quitte à en mourir. Ils n’ont plus rien à perdre se disent-ils puisque leur dignité est partie en même temps que leurs terres et qu’à la place on leur a donné l’alcool, la misère et la malnutrition. Aucunes possibilités de travailler à cause d’une forte marginalisation.

Cette ethnie possède un triste record dans le monde :

Celui du taux le plus élevé de suicides (34 fois plus élevé que le taux de suicides au Brésil par exemple), y compris chez les enfants.

Les leaders guaranis sont assassinés les uns après les autres, ils connaissent également l’un des taux d’homicide les plus élevés au monde : En 2012, le taux d’homicide des Guarani était de quatre fois supérieur au taux national brésilien qui est l’un des plus élevés au monde, 25.8/100.00). 34 guaranis ont été assassinés en 2012 dans l’état du Mato Grosso do Sul.

Sources : survival, le jdd.international

  Il étaient mes trois guerriers, dit Damiana à propos de ses fils tués sur la route.  L’emplacement de leurs tombes a été un facteur déterminant dans sa décision de mener la retomada.  Nous avons décidé de retourner sur la terre où trois de nos enfants sont enterrés.  © Paul Patrick Borhaug / www.paulpatrick.net

Il étaient mes trois guerriers, dit Damiana à propos de ses fils tués sur la route. L’emplacement de leurs tombes a été un facteur déterminant dans sa décision de mener la retomada. Nous avons décidé de retourner sur la terre où trois de nos enfants sont enterrés. © Paul Patrick Borhaug / www.paulpatrick.net

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