Brésil : Le peuple Waujá

Publié le 30 Décembre 2013

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Peuple autochtone qui vit dans l’état du mato Grosso au Brésil.

C’est l’un des peuples qui vit dans la réserve indigène du Xingu (PIX)

On peut les trouver sous d’autres noms : waura, ou wauia

Langue : maipure arawak

Dans ce groupe des langues arawak, on y trouve les ethnies yawalapiti, mehinako, pareci et enawene nawe qui représentent le maipure central.

Population : 540 personnes (2014)

Territoire : la plus grande partie vit dans un village unique nommé Piyulaga auprès du lac du même nom. Le lac est relié par un canal à la rive droit de la rivière Batovi. Le village circulaire est bâti sur le même modèle que les villages du haut Xingu.

Les autres vivent dans des localités situées dans le parc indigène du Xingu.

Terres indigènes

  • T.I Xingu - 2.642.003,93 hectares, 6090 personnes, réserve homologuée dans l'état du Mato Grosso. Villes principales : Feliz Natal,  Gaúcha do Norte, Querência, São Félix do Araguaia, São José do Xingu. 16 peuples y vivent : Aweti (langue aweti), Ikpeng (langue karib), Kalapalo (langue karib), Kaiabi (langue tupi), Kisêdjê (langue jê), Kuikuro (langue karib), Matipu (langue karib), Mehinako (langue arawak), Nahukuá (langue karib), Naruvotu (langue karib), Tapayuna (langue jê), Trumai (langue trumai), Waujá (langue arawak), Yawalapiti (langue arawak), Yudja (lanhue juruna).
  • T.I Batovi - 5158,98 hectares, 20 personnes, réserve homologuée. Villes : Gaucha do Norte, Paranatinga.
feliz natal mato grosso By Raphael Lorenzeto de Abreu - Image:MatoGrosso MesoMicroMunicip.svg, own work, CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1417262
Histoire

Les recherches effectuées dans le haut Xingu ont permis de définir et de déterminer l’occupation de la région en phase Ivapu (environ 1000 à 1600 de notre ère).

1884 : il s’agit du premier contact avec l’expédition de l’allemand Von Den Steiner qui avait entendu parler des « vaura » comme les autres peuples les appelaient et qui représentaient un grand groupe basé sur la rivière Batovi.

Les wauja et les mehinako vivant dans cette région sont les descendants des groupes qui migrèrent dans l’extrême sud ouest du bassin amazonien et qui établirent les premiers villages xinguano entre 800 et 900 de notre ère.

La poterie est l’un des domaines artistiques et technologiques qui montre le plus grand potentiel en termes d’interprétation de l’histoire. L’équipement domestique dans le haut Xingu est resté le même depuis les mille dernières années.

Ils fabriquent toujours les plateaux pour griller le pain de manioc, les supports coniques et les grandes casseroles aux bords arrondis ou aplatis.

A la fin des années 80, ils sont victimes d’attaques armées par les agriculteurs de la région du haut Batovi qui brûlent les trois uniques maisons d’un petit village nommé Ulupuene, construit pour la défense de cette zone. Les wauja avaient pour objectif de protéger un lieu sacré et un site archéologique avec des peintures rupestres appelé Kamukuwaka à 40 kilomètres au sud de l’embouchure de la rivière Ulupuene.

Malgré tout, les pêcheurs et les chasseurs continuent de demander des autorisations pour exploiter les ressources naturelles dans le sud ouest du parc, une zone sous surveillance et sous la responsabilité des wauja. La question de protection des terres qui bordent le parc est vital pour la survie de ce dernier et les habitants se battent pour obtenir la délimitation de leurs terres.

Por Ian Starr - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:D07cd11-Guarup-Xingu-2007-Sue_photos_%2822%29.jpg, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=34800523
Artisanat
La céramique

Ils sont les maîtres incontestables de la céramique dont tous les peuples du parc se servent. Les poteries participent au système d’échange intertribal mis en place dans le parc. Chaque groupe de langue à ses spécialités propres qui viennent se compléter judicieusement.

La céramique est semblable à celle utilisée lors de la visite de Van Den Steinen : l’ensemble, bassins, plaques et supports pour le traitement du manioc compose avec les bols pour cuire et servir l’essentiel du domaine culinaire.

La décoration modelée zoomorphe est abondante dans la céramique de service et elle augmente récemment pour satisfaire les demandes touristiques.

Le tissage

Ce sont d’habiles tisseurs avec un système graphique construit autour de la combinaison de 5 éléments de base : triangles isocèles, points, cercles, quadrilatères et lignes.

La vannerie

Elle est très importante et se retrouve dans la réalisation de trois sortes de paniers :

  • Mayapalu : armature ouverte et sans motifs, pour le transport du fret et du manioc
  • Mayaku : fabriqué dans le contexte d’échange comme moyen de paiement des services donnés à l’occasion des rituels
  • Tirumakana

Les deux derniers ont une armature fermée et sont ornés de nombreux motifs graphiques.

Les paniers sont fabriqués uniquement par les hommes et ils participent dans leur utilisation à la division sexuelle du travail :

Les paniers de pêche tissés sont à l’usage des hommes

Les paniers domestiques à l’usage des femmes

Ornements de plumes

Les plumes constituent leur vêtement.

Les oiseaux tués sont soigneusement plumés et chaque plume servira à fabriquer les ornements des parures.

Les hommes ne dansent jamais sans leurs parures, des décorations aux oreilles, le diadème et les brassards. Les plumes et les peintures corporelles sont des expressions de la beauté qui contribuent à la production de la joie dans les rituels.

La musique

Elle est de nature symbolique pour favoriser les relations entre les hommes et les femmes, les êtres humains et les êtres extra-humains (monstres, animaux masqués).

La notion de la joie comprend la notion de musique avec une résonance toute philosophique se fondant sur le système social indigène.

source : socioambiantal

Vous en saurez plus grâce à cette superbe vidéo en français

Brésil Pulupulu et warayumia : histoire et imagerie du trocano du Xingu supérieur

 

Aristoteles Barcelos Neto

Cet article analyse les transformations historiques, visuelles et cosmologiques d'un rare " instrument de musique " amazonien : le trocano, connu respectivement sous les noms de pulupulu et warayumia par les Wauja et Kamayurá du haut Xingu. Historiquement produit comme un corps artificiel de l'anaconda, cet " instrument de musique " est central à la création et au maintien d'un domaine de continuité spatio-temporelle entre le monde des esprits de l'eau et la maison cérémoniale du village. Absent de la vie rituelle xinguana pendant une période de 42 ans, le trocano a été réalisé, en 1998, par les Kamayurá. Les Wauja, cependant, ne l'ont pas fait depuis 1947. Bien qu'enthousiasmés par le retour du trocano, les Wauja ont préféré ne pas encourager l'idée de produire, dans leur propre village, un objet rituel aussi puissant et dangereux. La crainte de ne pas pouvoir le nourrir suffisamment a pesé lourd dans cette décision. Ces faits indiquent deux choses : que le trocano est, en fait, un objet dont le cycle rituel est très long et que des façons plus subtiles d'incarner les pouvoirs chamaniques de l'anaconda prévalent dans le système de culture matérielle Wauja. L'hypothèse principale développée dans cet article est que le trocano incorpore, par excellence, des qualités des systèmes musicaux et graphique, résultant ainsi en un hypercorps d'expressions sensorielles.

https://www.scielo.br/scielo.php?pid=S1981-81222020000300907&script=sci_arttext

Si une version traduite en français de ce travail vous intéresse, merci de me contacter.

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Brésil, #Waujá, #Peuples originaires

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