Quand la Bretagne voit rouge, elle lutte contre le capitalisme
Publié le 14 Novembre 2013
Le dimanche 23 juin 1675, un groupe de paroissiens de Combrit se révolte et moleste le seigneur du Cosquer. Son château est pillé. La population détruit tous les actes notariés. Dès le lendemain, les Combritois s'attaquent au château de Pont-L'Abbé, siège de la baronnie du Pont, et dérobent ou brûlent les aveux qui consignent les droits et privilèges seigneuriaux. Plusieurs manoirs du pays bigouden connaissent le même sort. Notamment Brénanvec en Plonéour, mais également les Carmes de Pont-L'Abbé, grand propriétaire foncier, qui doivent, sous la menace, renoncer par écrit aux corvées imposées à leurs métayers et domaniers, travaux obligatoires et non payés. C'est un épisode de la révolte dite des "Bonnets rouges".
A la fête organisée par le PCF à Pont-L'Abbé, le 7 août 1938, Marcel Cachin, président des Bretons émancipés, appelle au renforcement des acquis du Front populaire et conclut par une défense de la culture et de la langue bretonne: "Ici, sur la côte bretonne du Sud Finistère, les marins se livrent surtout à la pêche côtière, métier pénible, dangereux entre tous, dont les victimes sont nombreuses, dont les risques sont de chaque jour, et qui par surcroit n'enrichit pas les travailleurs de la mer soumis à l'exploitation des capitalistes et de la conserve. Ils sont même plusieurs milliers qui se groupent et se défendent en adhérant à leurs syndicats de la CGT et aux partis les plus hardis." Le fim Breizh Nevez (disponible sur Internet) illustre avec force les solides implantations du Parti communiste en Bretagne, ainsi que sa politique culturelle sous le Front populaire, prenant en compte les aspects régionalistes, nationaux et internationaux.
A Quimper, le samedi 2 novembre 2013, sur les bords de l'Oder, 20 000 personnes défilent contre l'écotaxe, pilotées par la FNSEA, chantre de l'agriculture productiviste, la CGPME et le MEDEf, l'UMP. Ceux-là mêmes qui font rouler leurs camions pour plus de profits avant de faire égorger puis découper les cochons dans les abattoirs allemands où des travailleurs venus d'Europe centrale sont payés au rabais! Le tout sous un maquillage pseudo-historique pour tenter de faire passer les nouveaux hoberaux de 2013 pour les "Bonnets rouges" qui, de Carhaix à Pnt-L'Abbé ont marqué profondément l'histoire bretonne. Qu'ils sachent que ce sont dans les territoires les plus marqués par cette révolte du XVIIe siècle, que les communistes, avec Marcel Cachin, ont plus tard étendu leur influence contre le capitalisme.
Par Pascal Bavencove, l'Humanité du 14 11 2013, par ailleurs auteur en mai 2013 de 100 Ans de luttes et demain: la CGT du Nord Geai bleu éditions.
Plage bretonne envahie par la conséquence d'une agriculture productiviste
Note de ma pomme: J'ai été obligé de censurer mon article La révolte des Bonnets rouges en 1675 et l'écotaxe aujourd'hui. J'y avais cité un texte de Secher, Reynald/ Le Honozec, René (éds.) (1991, 2ème édition 1999): Histoire de Bretagne. 1532-1763. Tome 4. : Noyal-sur-Vilaine: Éditions Reynald Secher. (Collection Mémoire du Futur.) Mais sans préciser qu'il était contenu dans un blog, ce qui a contrarié son auteur. Peut-être aussi que mon titre avait aussi déplu. Les mots de Pascal Bavecove redonne vigueur à mon article défunt et en rajoute.
Il y a aussi le débat "peut-on être fier de l'identité culturelle de sa région d'origine et se prétendre progressiste?" L'éphémère Commune de Narbonne en 1871 baigna dans l'occitan, la langue maternelle de cette ville. En 1907, la Révolte du Midi viticole s'exprima aussi en occitan. Mon grand-père, qui refusa de pousser le camion poussif de l'administration des PTT ne voulait pas changer et qui fut puni, exprima sa revendication en occitan. Quant à mon père, délégué CGT de l'usine CECA et membre du comité de grève à Port-la-Nouvelle en 1968, c'est naturellement qu'il parlait l'occitan avec ses camarades lutte.
Aussi, m'en voudrez-vous si je suis fier de cet héritage à la fois révolutionnaire et occitan?
Allez, Lengadoc roge. Languedoc rouge, hommage à la révolte de 1907 et aux fusillés pour l'exemple de la Grande guerre.
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Quand le Bretagne voit rouge, elle lutte contre le capitalisme
Le dimanche 23 juin 1675, un groupe de paroissiens de Combrit se révolte et moleste le seigneur du Cosquer. Son château est pillé. La population détruit tous les actes notariés. Dès le lendem...