La triste toile de l'automne

Publié le 8 Novembre 2013

Les cheveux décoiffés du chèvrefeuille

Tissent une à une les voilures du temps

Un pétale sur le sol

Tache rouge qui vivote en suivant le vent fuyant

Le soleil traverse de ses rayons la feuille jaunie

Un rai opportun d'un puissant laser signe son agonie

Une goutte de rosée et deux larmes de givre plus tard

La pauvreté cache sa misère sous un carton de fortune

Une eau trouble qui a perdu sa pureté de rosée cristalline

Coule, sanglotant dans le caniveau de l'exclusion

Si le pétale se fait complice, il tend sa coupe déployée

Une petite goutte de compassion remplit alors son cocon

De gris cheveux décoiffés déroulent

Leurs fils tristement tissés sur un visage sans expression

Le soleil a fui. Il craint les tristes compagnies

Et sur la terre qui roussit sous les feux de l'automne

Ceux qui jamais n'ont leur place auprès du feu de bois

Ferment leurs cils embrumés de détresse

Et dorment dans la froideur lugubre d'un monde

Trop souvent imparfait.

Deux pétales de givre et une toile finement tissée plus tard

Je récris l'histoire à l'envers

Mon chemin d'araignée qui prospère

Au cœur d'une toile de justice aux fils de fer complices

A noyé dans le caniveau la détresse à pleins flots

Et elle a jeté aux oubliettes le carton délavé

Pour tricoter de concert les mailles fortes et fières

De la solidarité.

La triste toile de l'automne
Carole Radureau (06/11/2013)

Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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