Guatemala / Belize : Le peuple Q'eqchi
Publié le 6 Novembre 2013
Peuple indigène descendant des mayas qui vit principalement au Guatemala et au Belize. Une petite communauté vit au Salvador.
Langue : q’eqchi du groupe kichean-mamean
image : Rio Dulce Izabal, carte postale début du XXe siècle
Guatemala : 852.958 personnes : Alta Verapaz et Baja Verapaz (C’est la deuxième communauté autochtone importante au Guatemala)
image San Pedro Columbia
Belize : 11.143 personnes : district de Toledo
Originaires du département d’Alta Verapaz au centre du Guatemala, les kekchi ont été chassés de leurs terres par la guerre civile et ils se sont réfugiés la plupart dans la jungle d’Izabal. De nombreux kekchi seront exterminés durant la guerre civile.
Ils vivent d’agriculture dite d’essartage (brûlis et temps de jachère) sur les parcelles des milpas situées bien souvent sur les versants déboisés et les collines. Ils cultivent le maïs, les haricots rouges et noirs. Les semailles se font en saison humide, de mai à décembre.
Communautés de population en résistance
Durant le conflit armé dans les années 80 dans l’Ixca’n et l’ensemble des terres basses de Huehuetenango et du Quiché, les indigènes sont raflés, torturés et égorgés et des milliers d’entre eux s’enfuient, au Mexique en particulier.
Certains indigènes sont regroupés de force dans des « hameaux stratégiques » dits « villages modèles » qui sont sous le contrôle de l’armée.
D’autres, environ 20.000 de différentes ethnies refusent de se soumettre et prennent un maquis civil dans deux zones du Guatemala : les pentes de la Sierra (15.000 personnes environ) et les forêts de l’Ixca’n (environ 7000 personnes).
Ce sont des indigènes des ethnies kekchi, mam, kanjobale, quiché, jacaltèque, ixil, chuj, cakchiquel.
Ils vont tenter de survivre au sein de collectifs nommés « communautés de populations en résistance » : certains y vivent encore de nos jours.
( Irréductibles indiens du Guatemala de Maurice Lemoine dans le monde diplo)
C’est pour fuir la guerre civile et le conflit particulièrement centralisé dans les régions d’Alta Verapaz et Baja Verapaz au Guatemala que les kekchis se sont réfugiés au Belize.
Ils se sont installés dans les alentours des agglomérations urbaines et certains dans le sud plus faiblement peuplé.
Ils vivent isolés et font partie des groupes les plus indépendants du pays. Ce sont des gens pacifiques connus pour leur esprit de coopération dans le développement agricole et culturel.
Ils sont proches des mayas mopan avec lesquels ils partagent des coutumes communes dont les fêtes.
Les fêtes sont toujours inspirées du folklore traditionnel et en ces occasions, les costumes élaborés sont portés par les danseurs, les chanteurs et les musiciens.
Il y a une fête à l’époque de la toussaint avec des festins préparés pour les ancêtres. A la tombée de la nuit les plats sont fixés sur des tables avec des bougies dans les maisons qui ont perdu des proches. Si la nourriture est partie dans la matinée, ils croient que les ancêtres sont venus la chercher.
A pâques est célébrée la fête de San Luis avec des danses traditionnelles dont la danse Cortès et la danse du cerf. La danse du cerf symbolise l’importante relation entre l’humanité et la nature.
Elle a un rapport avec la chasse aux cerfs d’autrefois avec pour instruments de musique la harpe et la violine qui offrent un autre regard sur cette hybridation entre le christianisme et la culture maya. Un homme est déguisé en cerf, d’autres en tigres et les femmes en chiens de chasse. Elle représente la relation entre l’humanité et la nature.
Ils vivent sur des parcelles individuelles sur lesquelles les milpas sont cultivés en communauté en suivant les méthodes utilisées de puis l’époque précolombienne. Sur ces parcelles ils cultivent le maïs, les haricots, les bananes, les agrumes, les mangues.
Ils maîtrisent les connaissances des plantes médicinales et des remèdes hérités de génération en génération. Ils continuent de récolter les plantes pour guérir les maladies et se tenir en bonne santé.
Ils chassent dans la forêt du gibier et des cochons sauvages, des cerfs et élèvent des poulets, des dindes et des porcs.
L’alimentation
Elle est celle des mayas en général, basée autour de la tortilla et ses variantes.
Le « poch » est une préparation de maïs bouilli fermenté et placé dans une feuille que l’on fait ensuite bouillir. C’est une sorte de tamal qui se mange avec une soupe à base de poulet ou de porc.
Les fèves de cacao séchées, torréfiées et moulues donnent une boisson chaude ou froide, sucrée ou non tel notre cacao.
Les alcades
Les communautés sont régies par un système d’alcade. Tous les trois ans, un alcade est élu au cours du mois de novembre. Tous les habitants participent à une assemblée au cours de laquelle le vote décide à la majorité d’un leader qui est une personne importante devant assurer la paix et l’harmonie dans le village, régler les conflits et représentant les droits des habitants.
La scolarité
Les enfants vont à l’école à partir de quatre ans jusqu’à l’obtention du diplôme à 14 ans. Les enfants aux bons résultats peuvent obtenir des bourses d’études. En général les jeunes étudiants reviennent vivre auprès de leurs familles pour les aider.
Cosmogonie succincte
Leurs croyances sont mêlées de syncrétisme religieux avec des rites propiatoires adressés à Huitz-Hok (dieu de la montagne de la chasse et de la pêche à la nivrée).
Le maïs le cacao et les fruits de cultures traditionnelles ont des esprits gardiens et des rites également.
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Ils ont une organisation propre, la Toledo indian cultural council.
Cette organisation lutte pour le développement communautaire, octroi d’un territoire, l’égalité des chances dans le système éducatif et l’enseignement bilingue (anglais/mopan ou kekchi).
Une organisation non gouvernementale maya, Tumul k'in
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Si les mayas anciens ont toujours la cote sont étudiés et analysés afin de comprendre leur ingéniosité d'avant-garde et le mystère de leur disparition, il en est tout autrement de leurs desce...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2013/11/les-mayas-du-guatemala.html