Brésil : Le peuple Naruvotu

Publié le 25 Novembre 2013

image ISA

Les naruvotu

Peuple autochtone du Brésil qui vit dans l’état du Mato Grosso

C’est l’un des peuples qui vit au sein du parc indigène du Xingu (PIX)

Population : 81 personnes (2003)

Langue : kalapalo de la famille des langues karib

Ils sont comme les autres peuples de langue karib du parc les spécialistes des coquillages et détiennent sur leur territoire les arbres péqui.

Terres indigènes

  • T.I Xingu - 2.642.003,93 hectares, 6090 personnes, réserve homologuée dans l'état du Mato Grosso. Villes principales : Feliz Natal,  Gaúcha do Norte, Querência, São Félix do Araguaia, São José do Xingu. 16 peuples y vivent : Aweti (langue aweti), Ikpeng (langue karib), Kalapalo (langue karib), Kaiabi (langue tupi), Kisêdjê (langue jê), Kuikuro (langue karib), Matipu (langue karib), Mehinako (langue arawak), Nahukuá (langue karib), Naruvotu (langue karib), Tapayuna (langue jê), Trumai (langue trumai), Waujá (langue arawak), Yawalapiti (langue arawak), Yudja (lanhue juruna).
  • T.I Pequizal di Naruvotu - 27.978 hectares, 69 personnes, réserve homologuée dans le Mato Grosso. Villes : Canarana, Gaúcha do Norte.

Histoire

Les premiers contacts sont ceux de l’allemand Von Den Steinen en 1884 et 1887.

Au début du XXe siècle, les peuples du haut Xingu sont touchés par les maladies apportées dans la région par l’intermédiaire des bakairi, un groupe d’indiens qui fut utilisé par la SPI dans l’intention de créer des contacts et ainsi d’attirer et pacifier les autochtones de la région. Toutes les expéditions ont apporté des maladies infectieuses dans leur sillage affectant les populations locales.

En 1920, les naruvotu sont rencontrés à proximité des rivières Kuluene et Sete de setembro par une expédition ordonnée par le SPI (service de protection des indiens).

En 1931, l’expédition de Vincent Petrullo pour le musée de Philadelphie les rencontre au même endroit et ils organisaient des kwarup auxquels étaient invités les membres des autres tribus de la région.

En 1944 et 1954, deux grandes épidémies ont frappé la région, il ne restait alors qu’une douzaine de membres de leur ethnie et pour survivre ils durent aller vivre dans les villages des kalapalo et des kuikuro (ethnies de groupes karib comme eux). Des indigénistes pensèrent même qu’ils avaient disparu.

A cause de cette situation, la lutte pour la délimitation de leur territoire a commencé assez tard.

Après les contacts avec l’expédition Roncador-Xingu, les naruvotu sont contraints de déménager pour se rendre sur le territoire qui allait plus tard devenir le parc autochtone du Xingu.

En 2006, leur territoire, le pequizal ne naruvotu terres autochtones est identifié et approuvé par la funai.

Quelques particularités de l’ethnie

Tout ce qui concerne leur mode de vie est semblable aux données des autres peuples de la réserve du Xingu et vous en aurez quelques détails dans l’article généraliste mis en lien ci-dessous sur les peuples de la réserve.

Sur les noms

Chez les caraïbes du haut Xingu, chaque individu porte deux noms, l’un hérité de la grand-mère ou du grand-père paternel et l’autre du grand-père ou de la grand-mère maternels. Chaque parent alors appelle son fils ou sa fille du nom de l’un de ses parents.

image

Le péqui

Dans la culture naruvotu l’arbre péqui (caryocar brasiliense) tient une place important en tant que mythe de la création. Il est lié à la puissance créatrice et reproductive des femmes. Les mariages entre les groupes supérieurs du Xingu s’expriment rituellement avec le péqui qui est un symbole de fertilité dans la culture régionale. De plus, l’arbre que les naruvotu détiennent sur leurs terres leur procure un monopole économique comme celui qu’ils ont également avec les coquillages. Ce groupe fait partie d’un moteur essentiel à l’économie du parc.

Le fruit du péqui est très riche en caroténoïdes, en acides gras oléiques et palmitique.

Sinon, ils organisent des voyages saisonniers sur leurs terres ancestrales pour aller à la pêche dans les baies entre le Sete de Setembro et la rivière Kuluène.

En novembre ils se ressemblent pour aller chercher les escargots, pour chasser les singes et d’autres animaux. Ils collectent également des fûts de flèches, ils cultivent le manioc dans leur sol très fertile.

Les hommes naruvotu étaient considérés parmi les meilleurs lutteurs de huka-huka du haut Xingi. D’ailleurs certains de leurs grands noms sont toujours rappelés aujourd’hui.

uluri yawalapiti

L’uluri

Les femmes du haut Xingu portent toutes un uluri, un tablier ou ceinture de modestie qui est leur unique vêtement féminin constitué en une ceinture en fibre de palmier buriti.

L’uluri joue un rôle de régulateur sexuel. Les garçons, à partir de l’âge de 5 ans n’ont pas le droit d’y toucher sous

Peine de maléfices : il pourrait tomber malade, revenir bredouille de la chasse et se faire chambrer par l’ensemble de la tribu ou bien encore perdre sa voix qu’il est chanteur.

Composé de plusieurs fibres, l’uluri enserre la taille de la femme puis passe entre ses jambes. Porté dès la puberté, il n’est enlevé que lors des règles. Ce qui sert aussi d’indicateur pour les hommes. Il joue également un rôle esthétique, les femmes se considèrent nues sans leur uluri !!

Source : socioambiantal

A propos des escargots

Leur activité productive (comme celle des autres groupes de langue karib du parc) est la fabrication des colliers de coquillages dont les escargots utilisée ne se trouvent que sur leur territoire. De nombreux groupes du Xingu obtenaient bien souvent les coquillages avec les xavante qui en possèdent sur leurs terres. Mais avant l’arrivée des blancs, les xavante étaient ennemis de ces groupes. Les naruvotu possèdent donc une matière première très convoitée dans le haut Xingu.

Il existe deux types d’escargots d’eau utilisés pour la confection des colliers de coquillages marquant la culture de la région : « Ino et oink » qui est plus petit. Les escargots vivent dans les marais, les souches d’arbres, sur la face inférieure des feuilles, ils sont très appréciés. Les coquilles sont utilisée pour confectionner deux types de colliers : l’uruka en coquilles coupées en petits ronds et la « divériku » qui est fabriquée avec des pièces plus grands et carrées, qui compote moins de coquilles.

Ces colliers sont utilisés lors des rituels, le kwarup, le tolo et le yamurikuma. Cela place les naruvotu au rang des spécialistes d’arts particuliers comme les wauja avec la fabrication de pots en argiles, les meinaku et leur production de sel et les kamayura et leur spécialité d’arcs en bois.

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Naruvotu

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article