Brésil : Le peuple Nahukwá

Publié le 27 Novembre 2013

Peuple autochtone du Brésil qui vit dans l’état du Mato Grosso

C’est l’une des ethnies qui vit au sein du parc indigène du Xingu (PIX)

Autres façons d’écrire de nom : nafukwa, nahkwa, nafuqua

Population : 143 personnes (2014)

Langue : karib

Ils parlent une langue karib comme les kalapalo, et les matipu dont ils partagent le même dialecte. Les kuikuro eux ont un dialecte différent mais tous sont mutuellement intelligibles.

Sur l'article ci-dessous, vous aurez de plus amples détails de ce qui fait la vie des ethnies qui peuplent le parc indigène du Xingu qui ont des habitudes de vie smilaires.

Histoire et territoire

Ils occupaient traditionnellement la partie sud-est de la région du haut Xingu.

Quand arrive l’allemand Van Den Steinen, les nahukwa-kalapalo- kuikuro sont reconnus comme un seul peuple, l’un des plus nombreux de la région qui vit réparti dans 9 villages.

Entre 1900/1901, Max Schmidt au cours de son expédition à la source du Xingu fournit des données mentionnant les nahukwa comme l’un des rares peuples caraïbe habitant la& rive sud du fleuve Amazone.

La plupart des autres selon lui avaient déjà migré vers le sud-est des Guyanes.

Entre 1947/1949, Pedro de Lima au cours de 4 voyages vers le bas de la rivière Xingu signale que le nombre de nahukwa a considérablement diminué (28 personnes).

Vers les années 60, les frères Villas Boas les encouragent à reconstruire leur village auprès des kalapalo. Ils vivent 8 ans dans cette région jusqu’à ce qu’un assassinat attribué à la sorcellerie mes pousse à migrer de nouveau. Ils reviennent en 1977 sur la rive orientale de la rivière Kuluene.

En 1953, après l’épidémie de rougeole qui décime une bonne partie des peuples de la région, une ethnologue Gertrude Dole annonce que le groupe est éteint.

Malgré tout, les soins apportés puis les mariages interethniques leur permettent de croitre à nouveau et en 1963 ils étaient 51 personnes, en 1977, 69 personnes vivant dans le même village. Ces dernières années le processus démographique est plus prononcé et en 2003 on comptait 105 nahuakwa.

Terre indigène

  • T.I Xingu - 2.642.003,93 hectares, 6090 personnes, réserve homologuée dans l'état du Mato Grosso. Villes principales : Feliz Natal,  Gaúcha do Norte, Querência, São Félix do Araguaia, São José do Xingu. 16 peuples y vivent : Aweti (langue aweti), Ikpeng (langue karib), Kalapalo (langue karib), Kaiabi (langue tupi), Kisêdjê (langue jê), Kuikuro (langue karib), Matipu (langue karib), Mehinako (langue arawak), Nahukuá (langue karib), Naruvotu (langue karib), Tapayuna (langue jê), Trumai (langue trumai), Waujá (langue arawak), Yawalapiti (langue arawak), Yudja (lanhue juruna).
La spécialité des caraïbes sur le parc Xingu : les coquilles d’escargot

Comme les autres peuples de langue karib du parc indigène du Xingu, les nahuakwa sont spécialistes dans la production de colliers de grandes coquilles d’escargot terrestre qui sont très appréciées dans le haut Xingu.

Il y a un système d’échange de produits artisanaux dans le parc. Pour obtenir des pots en argile les nahukwa vendent alors leurs colliers de coquillages aux waura, mehinako et yawalapiti.

Mode de vie

Les nahukwa possèdent des stocks de sel dans leur village. Ils préfèrent ce produit à la version trouvée dans parc qui est constituée de chlorure de potassium.

Ils cultivent des parcelles dans de petits jardins situés à proximité du village. Les hommes défrichent les parcelles en mai/juin après la saison des pluies puis les brûlent fin aôut et début septembre avant l’arrivée des nouvelles pluies.

Les femmes plantent le manioc en priorité qui est leur alimenta de base mais aussi au second plan, le maïs, les bananes, les pastèques, les pommes de terre, les ananas et elles désherbent et récoltent les plantes.

La pêche est l’activité principale pour les ressources en protéines animales mais les nahukwa aiment chasser avec les armes à feu ou encore avec les arcs et les flèches. Ils chassent les tortues tracaja, les singes, des oiseaux (mutum, guan, macuco, colombe) qui remplacent le poisson quand il est interdit d’en consommer (tabou que l’on retrouve lors des naissances, de maladies graves).

La collecte est une source importante de nourriture. Surtout celle d’œufs de tracaja pour laquelle de petits groupes partent en expédition à la saison propice avec de grands paniers qu’ils ramènent remplis d’œufs distribués à tout le village. Les œufs sont consommés crus ou cuits avec du tapioca, ils sont une importante et excellente source de protéines.

image des lutteurs huka-huka durant un kwarup dans le parc du Xingu

Relations inter groupes

Les relations entre les nahukwa et les autres groupes sont bonnes malgré la longue histoire d’hostilité qui exista entre certains. Par exemple les nahukwa et les ikpeng se faisaient la guerre bien avant que n’arrive les premières expéditions dans le haut Xingu. Avec les non indiens, ils semblent s’être toujours bien entendus, ils ont travaillé dans les fermes puis ils ont toujours participé à des marchés pour vendre leur artisanat.

Les échanges les plus importants dans le parc ont lieu au moment des tournois et au cours des réunions organisées par l’ATIX (organisation autochtone) qui implique toutes les ethnies et au cours desquelles il est question de la planification de la surveillance, de la santé et de l’éducation.

Cosmologie

Comme certains peuples du Xingu et aussi d’Amazonie, ils pensent que les émissions corporelles sont potentiellement dangereuses. Le sang lors des menstruations et les placentas posent problème et lors des accouchements, même si la maman est encouragée et conseillée par les autres femmes, aucune n’interviendra physiquement pour la délivrance.

Comme les autres peuples du parc , les rites de passage consacrent des étapes de la vie organisées autour de rituels précis qui utilisent les mêmes habitudes concernant les ornements corporels : cheveux coupés au bol, tatouages et scarifications, oreilles percés.

Ils participent aux rituels du kwarup et du javari et aiment la lutte qui tient une relation importante dans les relations entre les groupes.

Le chamanisme tient encore sa place malgré la présence de centres de soins pratiquant la médecine occidentale.

Certaines maladies sont considérées comme autochtones, le vol d’âme et les sorts peuvent être guéris uniquement par le chaman. Ce dernier à le pouvoir d’enlever les objets pathogènes du corps des patients par le biais de l’aspiration et des massages. La fumée de tabac et le chant font partie du processus de guérison.

Les chamans en dehors de leur rôle de guérisseurs tiennent une place importante dans la vie politique.

Quelques images de ce peuple sur le site de l'ISA

Source : socioambiantal

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Brésil, #Nahukwa, #Peuples originaires, #Nahukwá

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