Ñusta Huillac, la tirana

Publié le 28 Octobre 2013

Ñusta Huillac, la tirana
Une histoire, un festival et un film

Le 16 juillet de chaque année au Chili, on peut assister à la célébration de la fête de « La tirana » dans une localité du même nom située à 75 kilomètres à l’ouest de la ville d’Iquique dans le désert d’Atacama. Le village de La Tirana est situé dans la région de Tarapaca et en dehors de la fête compte 800 habitants.

30.000 danseurs et fidèles s’y rendent et se rencontrent.

Cette cérémonie a des origines préhispaniques.

Elle correspond au culte d’un « mal’ku »nommé Tira-Tirani. Ce culte est célébré dans la culture des chipaya.

Une version métisse du mythe original de cette fête situe ses origines au XVIIIe siècle : quand Diego d’Almagro et ses hommes retournèrent au Pérou, Ñusta Huillac, fille du dernier grand prêtre inca (kolla) les pourchassa avec ses guerriers dans la pampa del Tamarugal où elle tua des centaines de soldats espagnols.

Sa valeur militaire la rendit célèbre et on la nomma La tirana (la tyranne).

Un jour, ses guerriers lui amenèrent un prisonnier portugais, Vasco de Almeyda capturé à Huantajaya où il exploitait une mine d’or. La jeune femme pour son malheur en tomba amoureuse. Le couple fut surpris par les guerriers quand il se disposait à fuir et la princesse et son amant furent tués sur le champ.

Une autre version dit que des natifs les ont surpris au moment où la princesse se faisait baptiser pour épouser la religion de son futur époux. La sanction pour autant reste la même.

Un siècle plus tard, un moine, Antonio Rendon, trouva sur le lieu où le couple fut assassiné la figure d’une femme taillée sur les rochers et une croix en bois. Il fit construire une chapelle qui est devenue le lieu de culte de la tirana où se rendent les milliers de pèlerins.

Extrait du livre de Luis Pradenas : Le théâtre au Chili, traces et trajectoires XVIe –XXe siècle

Ñusta Huillac, la tirana
Le festival de La Tirana

Le festival de La Tirana qui a lieu autour du 16 juillet est une fête syncrétique inspirée d’une ancienne tradition aymara liée à la pachamama.

La célébration de cette vierge devient alors une fête majeure dans les traditions communautaires des mineurs, des ouvriers et des salpêtriers qui travaillent dans la région de Tarapaca.

Avant cette fête se réalisait trois fois par an. Avec l’annexion du village au territoire du Chili après la guerre du Pacifique, le gouvernement choisit la date du 16 juillet comme date unique. La vierge Marie est remplacée par la vierge Del Carmen patronne de l’armée chilienne.

Il existe différents groupes qui offrent leur danses. On les reconnaît grâce aux costumes et aux origines :

Ñusta Huillac, la tirana
  • Les antawaras : ceux qui adorent le soleil
Ñusta Huillac, la tirana
  • Les chunchos : qui sont originaires de Bolivie
Ñusta Huillac, la tirana
  • Les diabladas : qui utilisent des masques colorés symbolisant le mal et dont l’origine est un mélange entre les héritages espagnols et aymaras
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  • dLes gitans : qui dansent à côté de l’église parce qu’ils ne sont pas considérés comme groupe catholique
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  • esLes kullacas : femmes qui dansent au soleil avec des rubans autour d’un poteau
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  • Les noirs : leurs danses sont d’origine afro-portugaise de Bolivie et elles viennent des esclaves noirs même si les danseurs sont à présent métissés
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  • Les bailes chinos : d’une confrérie religieuse métisse qui se caractérisent par leurs le fait qu’ils dansent tout en jouant de leurs instruments : flûtes et tambours
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  • Les morenos : danses liées aux ancêtres africains amenés en Amérique en utilisant les hochets comme accompagnement

lien des dessins

Ñusta Huillac, la tirana
Le film

Ñusta Huillac la Tirana est un film chilien de 2012 en version espagnole d’une durée de 100mn

De Juan Luis Muñoz Fabrega avec l’actrice Magaly Solier

La bande annonce :

Rédigé par caroleone

Publié dans #indigènes et indiens, #Des femmes pas comme les autres

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