Une équipe d'archéologues allemands a découvert onze établissements inconnus de la culture Casarabe sous les arbres de la forêt amazonienne, dont deux grandes villes entourées de champs et de canalisations.

Grâce au LIDAR, la ville amazonienne de Cotoca apparaît en relief sous la jungle.

Francesc Cervera
Rédacteur en chef

Mis à jour le 27 mai 2022 - 09:17 - Lire : 3 minutes

Il y a vingt ans, Heiko Prümers et son étudiante Carla Jaimes Betancourt ont découvert une ancienne civilisation amazonienne dans les plaines de Mojos, une zone inondable de la forêt amazonienne. Année après année, les spécialistes de l'Institut allemand et de l'université de Bonn ont mis au jour les vestiges de cette culture, qui remonte à une période comprise entre 500 et 1400. Toutefois, avec l'avènement du LIDAR, une technologie relativement récente, les découvertes dans ce domaine s'accélèrent.

Le LIDAR est un scanner laser moderne qui peut produire une carte en relief de n'importe quel terrain depuis les airs en supprimant la végétation, ce qui est inestimable dans la dense forêt amazonienne. Après quelques campagnes de cartographie, Heiko et son équipe ont réussi à couvrir 200 kilomètres carrés avec des lasers, révélant deux villes et neuf centres plus petits.

UNE CIVILISATION PRÉCOLOMBIENNE SOUS LA JUNGLE

La nouvelle carte 3D de la zone occupée par Casarabe révèle un réseau complexe de routes et de canaux. Comme la plaine est facilement inondée lors des pluies torrentielles, ces personnes ont construit des milliers de terrasses artificielles avec de la terre pour protéger leurs bâtiments.

Des pyramides pouvant atteindre 22 mètres de haut servaient de centre de culte dans les centres urbains, à partir desquels une série de routes surélevées reliaient les villes et villages environnants. Grâce au LIDAR, il a été possible de découvrir que chaque ville était entourée d'une série de murs de terre concentriques selon un modèle polygonal, enfermant les champs entre eux.

Les villages de la culture Casarabe occupent entre 2 et 6 hectares, entourés d'un arrière-pays fermé de terres arables qui pouvait atteindre 41 hectares. De nombreuses terrasses isolées, sans lien avec un quelconque établissement, ont été découvertes autour d'eux. Il pourrait s'agir de groupes de maisons, de petits temples ou même de terrasses pour des camps temporaires pendant la saison des récoltes.

DEUX GRANDES VILLES

Mais ce sont les deux grands centres de Landívar et Cotoca qui ont le plus attiré l'attention des archéologues. D'une superficie de plus d'un kilomètre de diamètre, ces villes étaient les centres administratifs autour desquels s'organisait la région. On y a découvert de grandes places cérémonielles entourées de pyramides et des structures de pierre en forme de U construites au sommet de monticules de terre.

Cotoca est le plus grand établissement de cette culture découvert jusqu'à présent, avec une vaste superficie de 315 hectares de champs, alimentés en saison sèche par des canaux et des citernes qui apportaient de l'eau d'aussi loin que la lagune de San José, à sept kilomètres.

Les résultats de cette recherche sont publiés dans le numéro de juin de la revue Nature (anglais). Et si la fonction de toutes ces structures nouvellement découvertes reste un mystère, les campagnes de fouilles que l'Institut entreprendra à l'avenir en collaboration avec les universités de Bonn et d'Exeter permettront d'en savoir plus sur une culture disparue depuis des siècles.

traduction caro d'un article de national geographic.com du 27/05/2022

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culture casarabe