Publié : 23/05/2024

La leader Kichwa Marisol García avec des conseillers de Paris, France. Photo : Programme des peuples forestiers (FPP).

La leader kichwa a rencontré à Paris des sénateurs, des militants et dans l'espace public pour dénoncer l'achat de plusieurs millions de dollars de carbone par TotalEnergies dans un parc national du Pérou, qui viole les droits des Kichwa.

Servindi, 23 mai 2024.- Ces derniers jours, la leader Kichwa Marisol García Apagüeño a été chargée de porter la voix de son peuple contre le géant pétrolier TotalEnergies à travers différents espaces à Paris (France).

Rencontrant des sénateurs et des conseillers municipaux, des militants ou dans des espaces publics, García a dénoncé l'achat de plusieurs millions de dollars de crédits carbone de TotalEnergies au parc national Cordillera Azul (Pérou) qui viole leurs droits.

Le courageux voyage de García à travers les terres parisiennes culminera ce 24 mai lorsqu'elle rejoindra la manifestation Liquidation Totale contre TotalEnergies. Voici un compte rendu de ses activités à Paris jusqu'à présent.

Leader Kichwa à Paris

Le 21 mai, depuis l'emblématique Tour Eiffel, García a annoncé son arrivée à Paris pour dénoncer les violations des droits de son peuple. « Non aux fausses solutions basées sur la nature ! » a-t-elle indiqué.

Ce 23 mai, elle a partagé ses expériences avec des militants du climat comme l'Ougandaise Nakabuye Hilda F. qui a demandé à TotalEnergies de respecter les droits humains du peuple Kichwa et de soutenir la démarcation de leurs terres.

De même, García a tenu des réunions avec des sénateurs et des conseillers à Paris pour aborder les violations des droits territoriaux des peuples indigènes par le Parc National de la Cordillera Azul (PNCAZ) et les crédits carbone de TotalEnergies.

Servindi a également appris que Marisol García avait participé à un événement public parrainé par la Commission Transnacionale de Europe Ecologie les Verts (EELV), France Amérique Latine (FAL) et le Collectif de Péruviens en France pour partager ses inquiétudes.

Le leader Kichwa exige que Total Energies soit tenu pour responsable d'avoir investi dans de fausses solutions basées sur la nature et reconnaisse que la PNCAZ couvre le territoire ancestral de son peuple et qu'il doit être restauré.

Participation de Marisol García à un événement public parrainé par l'association France et Amérique Latine, le collectif de Péruviens en France et la Commission Transnationale d'Europe Ecologie Les Verts. Photo : avec l'aimable autorisation

En savoir plus sur le procès Kichwa contre TotalEnergies

Le peuple Kichwa dénonce que la PNCAZ a été créée sur leur territoire en 2001 sans leur consentement et que le projet REDD+ leur a été imposé pour compenser les émissions des entreprises polluantes par l'achat de crédits carbone.

En 2021, Total Energies a acheté des crédits carbone dans la PNCAZ pour 84,7 millions de dollars, à l'insu de toute la communauté Kichwa, bien qu'il s'agisse de la plus grande vente de crédits carbone de l'histoire du Pérou.

Lorsque les Kichwa l'ont découvert, après s'être rendus devant un tribunal d'accès à l'information, ils ont écrit avec inquiétude à Total Energies en octobre 2022 et mai 2023 ; cependant, ils ont été ignorés.

En juillet 2023, après presque un an de silence, Total Nature Based Solutions (TENBS), qui fait partie du groupe français Total Energies, a répondu . Cependant, pour le peuple Kichwa, il s’agissait d’une réponse faible et qui ne répondait pas à ses griefs structurels.

Le peuple Kichwa estime que la compagnie pétrolière entend laver son image commerciale avec l'achat de ces crédits, alors que ses activités extractives, liées à au moins 23 « bombes à carbone » , continuent de se développer.

Face à l'absence de réponse, les Kichwa se sont rendus en France pour protester contre Total Energies, représenté par Marisol García Apagüeño, qui rencontrera également d'autres peuples touchés par les activités de cette entreprise.

À propos de Marisol García

Marisol García Apagüeño est une dirigeante du peuple Kichwa de la communauté indigène Túpac Amaru, à Bajo Huallaga, dans la région de San Martín.

Elle est l'actuelle présidente de la Fédération des peuples autochtones amazoniens Kechwa Chazuta (FEPIKECHA) et ancienne dirigeante de la Coordination pour le développement des peuples autochtones de la région de San Martín (CODEPISAM).

Elle a porté la voix des femmes Kichwa et les revendications territoriales de son peuple, en confrontant le modèle de dépossession coloniale par la conservation dans des espaces tels que le Congrès de la République du Pérou, ainsi que la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), le Bureau sud-américain du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), la COP26 et la COP27.

Elle est également ancienne boursière de la 16e édition du Diplôme d'Expert en Peuples Indigènes, Droits de l'Homme et Coopération Internationale, de l'Université Interculturelle Indigène (UII) et de l'Université Carlos III de Madrid.

traduction caro d'un article de Servindi.org du 23/05/2024

Voz kichwa contra Total Energies resuena en París

Voz kichwa contra Total Energies resuena en París

Lideresa kichwa se reunió en París con senadores, activistas y en espacios públicos para denunciar la compra multimillonaria de carbono de TotalEnergies a un parque nacional en Perú que viola s...

https://www.servindi.org/actualidad-noticias/23/05/2024/voz-kichwa-contra-totalenergies-resuena-en-paris

"solutions basees sur la nature"