Roumanie : La communauté rom
Publié le 16 Septembre 2013
Groupe ethnique originaire d’Inde qui vit en Roumanie et fait partie des communautés ethniques de Roumanie reconnues par la constitution.
With the Rroma kids Romania - for Terre des hommes François Struzik - simply human - report photography - child protection
sur ce lien de magnifiques images en Roumanie de François Struzik
Rom ou roma = "humain" en romani
Rromi : en roumain (on met 2 r afin de ne pas confondre avec les mots dérivant du mot Rome). Ce nom tend à se populariser.
En Roumanie on les appelle fréquemment tigani (tsiganes)
Le terme Roms qui est proche du mot roumain român phonétiquement parlant n’a pas de lien étymologique avec le second.
L’union romani internationale (IRU) a adopté le terme rom comme nom légitime.
Langue : romani ou rromani, langue parlée par les gitans, tziganes originaires de l’Inde. Le romani fait partie des langues indo-aryennes centrales.
Population : 619.007 personnes (3.25% de la population roumaine)
Ils sont représentés par un ou plusieurs députés dans la chambre des députés de Roumanie en tant que minorité ethnique reconnue officiellement
Maline, gitane de Montreuil - 1950 C'est mon week-end Rrom à défaut de week-end à Rome Tant pis pour vous Comment s'y retrouver avec tous les noms que l'on donne à la même population : les Rro...
http://cocomagnanville.over-blog.com/article-parole-de-rrom-108371703.html
Lors du Congrès mondial tzigane tenu du 8 au 12 avril 1971 à Londres, la communauté se choisit comme emblème un drapeau bleu et vert, avec une roue de couleur rouge. Le mouvement institua la date anniversaire de ce congrès, le 8 avril, comme journée nationale qui « sera désormais, célébrée chaque année par toutes les communautés rom dans le monde ». L'hymne, Djelem, djelem, a été écrit par Jarko Jovanovic sur une chanson populaire tzigane.
L'Inde du nord est aujourd'hui clairement la zone géographique d'origine des Roms, comme en témoignent la linguistique et la génétique comparées. Selon les recherches en génétique de l'UWA, les caractéristiques génétiques de la population rom permettent de démontrer leur origine indienne et d'estimer que leurs origines remontent de 32 à 40 générations environ.
- 800 à 950 : les roms partent d’Inde
- XIIIe siècle : ils arrivent dans le sud-est de l’Europe et dans la principauté de Valachie en tant qu’hommes libres avec leurs savoirs-faires ancestraux (travail du fer entre autre). Les seigneurs féodaux ont besoin d’une force de travail et ils réduisent ce peuple en esclavage. Certains roms tentent de fuir en Allemagne et Pologne mais le racisme qu’ils rencontrent les force à revenir en Roumanie et se cacher dans les Carpates ou retomber dans les pattes des esclavagistes.
- 1331/1355 : premières traces écrites relatant cet esclavagisme sous le règne de Rudolf IV.
- 3 octobre 1385 : Dan Ier, prince de Valachie fait donation de 40 familles de robs roms au monastère de Tismana. La robie* est un statut traduit en français et roumain moderne par « esclavage » qui s’apparentent à un contrat féodal de servitude personnelle. Le rob appartenait à son maître qui ne pouvait être qu’un voïvode*, un boyard* ou un monastère et le rob pouvait racheter sa liberté. C’est pour cette raison qu’ils portaient souvent sur eux leur « or » (bijoux bien souvent) afin de montrer leur solvabilité et signe de leur dignité.
- 1500 : le terme roumain tsigan devient synonyme d’esclave. Ces derniers sont répertoriés dans plusieurs catégories : « tsigani de ogor » = esclaves des champs, « tsigani de casali » = esclaves de maison (plusieurs classes, « sclavi domnesti » esclaves de nobles, « sclavi curte », esclaves de la cour, « sclavi monastivesti « esclaves de l’église)
- XVIe siècle : la Valachie* et la Moldavie* passent sous l’administration turque (en conservant une relative autonomie)
- 1634 / 1654 : règne de Basile le loup de Moldavie qui institue une loi en 40 points concernant les esclaves roms
- XVIIIe siècle : des fils de boyards étudiants à Paris, initiés à l’esprit des Lumières lancent un mouvement abolitionniste. Le processus se fait en plusieurs étapes.
- XVIII e siècle : domination ottomane. Le sort des esclaves romani est inchangé.
- 1818 : le code de Basile le loup est oublié, d’autres règles apparaissent par exemple ci-dessous le code pénal de Valachie : » Section 2 : les tsiganes naissent esclaves. Section 3 : tout enfant né d’une mère esclave est esclave Section 5 : tout propriétaire a le droit de vendre ou de donner ses esclaves Section 6 : tout tsigane sans propriétaire est la propriété du Prince. «
- 1833 : le code pénal de Moldavie indique par exemple :» Section II.154 : des mariages légaux ne peuvent avoir lieu entre des personnes libres et des esclaves.Section II.162 : Les mariages entre esclaves ne peuvent avoir lieu sans le consentement de leurs propriétaires.Section II.174 : Le prix d’un esclave doit être fixé par le tribunal, selon son âge, sa condition et sa profession. «
- Dans les Carpates, des roms affranchis ou évadés liés à des gadgé (non roms) ont formé des communautés semi-nomades. Ils sont alors considérés comme des héros par les roms robs par contre l’idéologie dominante les considèrent comme les pires dépravés, les accusant même de cannibalisme.
- 1844 : l’église moldave libère ses esclaves
- 1847 : l’église de Valachie en fait de même
- 1848 : révolution démocratique bourgeoise menée par les « bonjouristes » contre l’empire ottoman. Les leaders proclament : »le peuple roumain rejette la pratique inhumaine et barbare e la possession d’esclaves et annonce la liberté immédiate de tous les tsiganes appartenant à des propriétaires privés »
- 1849 : réintroduction des anciennes lois dont fait partie l’esclavage par les forces turques au sud et russe au nord. Les barons réussissent à récupérer leurs ex esclaves mais la lutte continue contre l’esclavage.
- 23 décembre 1855 : abolition de l’esclavage en Moldavie
- 8 février 1856 : abolition de l’esclavage en Valachie
- 1859 : union sous l’impulsion du Traité de Paris de la Valachie et de la Moldavie occidentale : La petite Roumanie.
- 1856 : suite à l’influence des idées de la révolution de 1848 et par Victor Schoelcher, le prince Alexandru Ioan Cuza sécularise les immenses domaines ecclésiastiques et abolit la robie en Moldavie et Valachie. Le prince Barbu Stirbei finit de libérer les tsiganes de Valachie en faisant voter la libération de ceux qui appartiennent aux particuliers.
- Même libérés de la robie les roms vivent dans des conditions dramatiques. De nombreux fuient dans les pays voisins voire en Amérique. Ceux qui restent en Roumanie vivent dans une grande misère.
- 1861 : unification des provinces pour former la Roumanie
Le 5 février 1862, les deux principautés fusionnent officiellement. Elles dépendent toujours en théorie de l'empire ottoman.
- En 1866, le prince Alexandru Ioan Cuza est déposé par une révolte. Les puissances européennes le remplacent par un prince d'origine allemande, Karl von Hohenzollern-Sigmaringen, ce qui met l'autonomie de la Roumanie sous "garantie" des puissances européennes.
- Situation générale au XIXe siècle : les roms sont vendus et achetés lors des foires aux esclaves pour une pièce d’or par kilo sans se soucier des liens familiaux existant. Parfois ils sont vendus par « lots ». Les mariages entre roms étaient arrangés entre les propriétaires pour des raisons de reproduction. L’acte de reproduction était soumis sous la force. Alors que de code de Basile le loup disait « qu’un tsigane qui viole une blanche doit être brûlé vif », les propriétaires ne se privent pas de violer les esclaves. Un journaliste français Félix Colsen note à cette période que de nombreux roms étaient blonds.
- Fin du XIXe siècle : des roms qui ont pu étudier commencent à s’organiser pour exiger l’égalité avec les gadgé.
- 1918 : à l’apparition de l’état-nation roumain, les tsiganes de tous les territoires annexés (Transylvanie, Bucovine, Bessarabie) deviennent citoyens de la Grande Roumanie. Ils habitent dans des villages et pratiquent l’agriculture.
- 1918/1920 : la réforme agraire transforme les tsiganes en petits propriétaires agricoles. Ceux qui ont participé à la première guerre mondiale ont reçu des terres en indemnisation. Les nomades, eux, n’ont pas profité de cette mesure. Les différences entre roms et roumains persistent néanmoins, ils sont dans une classe sociale à part du fait de leur situation économique.
- Années 1920/1930 : l’atmosphère raciste devient pesante dans le pays avec des pogroms fréquents en Moldavie et Bessarabie à l’encontre des juifs et des roms. Le fascisme (parti de la garde de fer créé par horia sina) est soutenu par une fraction de la bourgeoisie. Le racisme anti-rom mis en avant par Ion Facaoan demande de lutter contre « le péril tsigane d’appauvrissement génétique du peuple roumain ».
- 1921/1923 : réformes (droit de vote des femmes, naturalisation des tsiganes et réfugiés juifs, partage des grandes propriétés)
- 1933 : création du 1er congrès tsigane qui restera dans l’histoire des tsiganes de Roumanie
- 1938 : le roi Charles II réprime la garde de fer fasciste et le PC. La garde de fer organise des attentats et tue des ministres et intellectuels démocrates, s’en prend aux juifs et aux roms. Création du commissariat général aux minorités qui doit « régler ». L’instauration de la dictature royale annihile les efforts d’intégration sociale déployée par les leaders intellectuels roms. Création du commissariat aux minorités qui doit s’occuper de la « question tsigane ». les universités (celle de Cluj-Napoca entre autre) se tournent vers l’étude de l’anthropologie eugéniste. L’idéologie de « sang pur » et « impureté tsigane » avance.
- 1940 : abdication du roi Carol II en faveur de son fils Michel 1er qui appelle au pouvoir le fasciste ion antonescu soutenu par la garde de fer. L’URSS occupe la Bessarabie et la Bucovine et la Hongrie du fasciste horty annexe le nord de la Transylvanie. La Roumanie devient un état « national légionnaire » et s’allie avec l’Allemagne nazie.
- 1941 : stérilisation des femmes roms
- 1941 : Hitler offre la Transnitrie* à la Roumanie en compensation de la Transylvanie du nord cédée à la Hongrie.
- Mai 1942 : Antonescu ordonne un recensement général de la population rom : 208.700 roms sont recensés.
- 1er juin 1942 : déportation des roms « nomades et semi nomades. Ils ne savent pas où on les emmène.
- 12 septembre 1942 : déportation des roms sédentaires qui seront déportés en train avec un seul bagage à main. Tout le reste de leurs biens est confisqués. Ils partent en Transnitrie : les attend le froid, la faim, le typhus, la mort pour ceux qui tentent de fuir, ils vivent parfois nus même en plein hiver.
- 1943 : antonescu comprenant que l’Allemagne ne gagnera pas la guerre, les déportations cessent. Le roi Michel dissout le gouvernement antonescu le 23 août 1944 et déclare alors la guerre à l’Allemagne.
- De 1941 à 1943 : 36.000 roms sont morts en déportation en Transnitrie (500.000 tsiganes d’Europe seront victimes du génocide sous le nazisme)
- 13 septembre 1944 : armistice. Le ministre de l’intérieur exhorte les roms à reprendre leurs activités traditionnelles en Roumanie
- 1945 : l’union générale des roms reprend ses activités
- 25 janvier 1948 : recensement : 53.425 personnes déclarent avoir la langue tsigane (romani, suite à la question de la langue qui leur était posée) comme langue maternelle = 0.3 % de la population totale. V Achim estime que le nombre réel de tsiganes dans les années d’après-guerre est d’environ 200.000.
- 1948 : la Roumanie devient une démocratie populaire sous le joug de l’URSS de staline. Il ne semble pas que le pouvoir de Gheorghiu dej, secrétaire du PC ait fait une différence entre le sort réservé aux roms et celui des autres roumains. Les discriminations portaient plus facilement envers les hongrois, les serbes et les croates. Les roms néanmoins restent une main d’œuvre non qualifié dans l’industrie et l’agriculture.
- 1949 : Avec le prétexte de l’instauration du modèle de l’homme nouveau, socialiste et l’application de l’uniformisation sociale, cela justifie la politique d’assimilation forcée dont l’une des mesures et la suppression du l’union générale des roms. Les biens de l’association sont confisqués par l’état.
- Début des années 1960 : les autorités continuent de lutter contre le nomadisme
- L’impact du régime communiste roumain sur la situation des tsiganes est difficile à évaluer à cause de l’accès limité aux sources documentaires, historiques qui auraient permis de reconstituer l’évolution des politiques officielles. L’opinion de Viorel Achim,qui travaille sur l’histoire des tsiganes est celle-ci : « L’histoire sociale des tsiganes de Roumanie dans les années du communisme se trouve en lien direct avec l’histoire sociale du pays dans son ensemble. En l’absence d’une étude sociologique, nous sommes loin de connaître dans le détail l’impact sur la population tsigane des transformations faites durant ses décennies en Roumanie. »
- 1965 : Nicolae ceausescu prend la tête du PC. La Roumanie développe une idéologie ultra-nationaliste en se référent à la supériorité de la race « dace ».
- 1977 : une campagne nationale confisque tout l’or (bijoux en particulier) appartenant aux roms. Peu de documents démontrent la situation des roms sous la dictature de ceausescu, quelques chiffres : sur les 80.000 enfants placés dans les orphelinats roumains en 1990(des mouroirs), 80% sont des enfants roms.
Durant la dictature de ceaucescu, des efforts ont été faits pour l’intégration des tsiganes au terme de l’assimilation avec la sédentarisation, l’habitat, l’éducation obligatoire. Mais les effets politiques sont contradictoires car malgré ses avancées sociales les roms continuent alors de rester en marge de la société.
- Décembre 1989 : la révolution roumaine qui n’a été qu’un coup d’état d’une clique proche du pouvoir en place développe encore une atmosphère de racisme dont les roms sont les premières victimes.
- 1989 : dans le village de Virghio, les villageois assassinent deux roms et brûlent leur maison.
- 1990 : à Turulung, 36 maisons appartenant aux roms sont incendiées, 5 autres maisons sont incendiées à Raghin, a roms assassinés et 6 maisons incendiées à Lunga…..de nombreux pogroms continuent
1993 : Une commission gouvernementale publie un rapport qui nie les motivations ethniques de ces actes et explique que la communauté rom à sa part de responsabilité :
» – Elle est un danger pour la stabilité ethnique du village puisqu’ils ont entre cinq et dix enfants par famille ;
Ils ne sont pas natifs du village et ne s’y sont installé qu’après 1977.
Ils ne possèdent pas de terre, et donc » certains vivent du vol «.
Le niveau culturel est très bas et nombreux sont ceux qui sont illettrés «.
Ils appartiennent à la religion orthodoxe mais n’observent pas les rites et cérémonies traditionnels de cette religion .
Contrairement aux Roumains et aux Hongrois, ils n’ont pas formé de société agraire.
Ils perturbent l’ordre par des violences verbales, des discussions obscènes, un langage trivial, volent le bien d’autrui et commettent parfois des coups et blessures. »
- Années 1990 : les violences de grande envergure à l’encontre des roms perdurent toute la décennie. Même si le rapport de la commission européenne contre le racisme et l’intolérance, rendu public le 23 avril 2002 précise que « les affrontements violents comme ceux qui se sont produits durant les années 90 entre les groupes minoritaires et majoritaires de la population entre autre la communauté rom-tsigane se sont apaisés ", les discriminations subsistent à tous les niveaux : violences policières régulières, politiques municipales visant à chasser les roms de la ville, ségrégation dans les écoles, discriminations à l’embauche et à l’accès aux soins. Puis s’ajoutent les propagandes anti-roms des groupes d’extrême droite qui collent régulièrement des affiches avec pour slogan « mort aux tsiganes » et « les roms hors de Roumanie »
- 1er janvier 2007 : entrée de la Roumanie dans l’UE, ce qui facilite la circulation des roms roumains. Ils n’ont pas besoin de visa pour entrer dans les pays de l’UE mais jusqu’en 2014, les ressortissants bulgares et roumains doivent posséder un titre de séjour ou une autorisation de travail pour pouvoir travailler officiellement. La libre circulation des ressortissants de l’UE n’a pas été totalement transposée en droit français, en ce qui concerne les dispositions relatives aux garanties accordées aux personnes expulsées notamment ses dispositions relatives aux garanties accordées aux personnes expulsées.
Sources : communisme ouvrier, wikipédia, Thèse de doctorat de Katerina Karabencheva-Levy : Politiques publiques à l’égard des minorités ethniques et religieuses, étude comparative entre la Bulgarie et la Roumanie
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La Tzigane savait d'avance Nos deux vies barrées par les nuits Nous lui dîmes adieu et puis De ce puits sortit l'Espérance L'amour lourd comme un ours privé Dansa debout quand nous voulûmes Et l'oiseau bleu perdit ses plumes Et les mendiants leurs Avé On sait très bien que l'on se damne Mais l'espoir d'aimer en chemin Nous fait penser main dans la main À ce qu'a prédit la tzigane
Les roms de Roumanie sont essentiellement chrétiens :
- Christianisme orthodoxe 81.9%
- Catholicisme 3.8 ù
- Autres chrétiens 12.2%
- Islam 0.15%
Dans leurs pays d’origine les roms sont bien souvent sédentaires, seule une parie d’entre eux ont une vie nomade ou semi-nomade. Les roms sédentaires et propriétaires vivent de l’agriculture. Avec le tri des ordures et la vente de fleurs, la collecte de ferraille constitue l’une des principales ressources des roms dans les grandes villes roumaines. Ses revenus non déclarés leur permettent de faire face au quotidien. La moitié de la population vit avec moins de 3euros 40 par jour selon un rapport de la banque mondiale publié en 2010.
Une enfant sur 4 quitte le système scolaire après la fin du primaire pour aider ses parents à compléter les maigres revenus. Les adultes sont plus d’un tiers à souffrir d’illettrisme et un quart n’a aucune qualification. La chute du communisme a été dramatique pour les travailleurs roms de Roumanie, ils ont été les principales victimes de la transition économique. Passant du plein-emploi et une relation d’égalité entre citoyens à un marché du travail concurrentiel où ils subissent le racisme exacerbé (l’humanité).
En général les activités sont saisonnières et variées, regroupant les métiers du spectacle, la vente ambulante, les métiers de la fête (forains, musiciens, danseurs) le commerce.
Ce qui caractérise ce peuple c’est le besoin d’indépendance et de liberté. Les roms n’hésitent pas à changer de patron ou de métier si l’occasion ou la nécessité l’imposent. Ils aiment en général vivre en marge de la société dans laquelle ils ne peuvent s’insérer car leur mode de vie s’accommode mal de l’individualisme caractérisé par la société moderne et conformiste.
Leur comportement est incompris de la population formatée par la pensée unique et cela provoque intolérance et rejet.
La communauté compte plus que l’individu et la famille qui n’existent qu’intégrée dans des groupes sociaux plus larges ou clans.
La famille comporte plusieurs enfants qui tiennent une grande place et sont vite autonomes.
Dans les clans, la solidarité et l’entraide sont essentielles ainsi que les conduites visant à conserver l’honneur et la réputation de la famille. Toute faute de conduite peut conduire à l’exclusion du groupe.
Les personnes âgées, les enfants et les orphelins ne sont pas mis de côté, au contraire ils sont des membres à part entière de la famille.
Il est traditionnel et diffèrent selon les groupes. Les garçons se marient vers l’âge de 18 ans, les filles plutôt 16 ans voire 14 ans. Le père choisit la future épouse de son fils, mais par le biais d’une connivence entre père et fils, le caractère arbitraire de cette coutume semble acceptable.
Les mariages sont prétextes à de grandes fêtes et banquets ou la musique, la danse et des chants tiennent une grande place et la fête dure plusieurs jours.
Des mariages avec des gadgés sont parfois possibles à condition que le conjoint accepte de s’intégrer aux use et coutumes de la communauté.
Il existe de nombreux rites pour accompagner les funérailles qui tiennent un rôle important pour les roms.
Le mort est veillé pendant 3 jours et 3 nuits sans que le veilleur ne prend de repas. Pleurs, lamentations, histoires très tendres se rappelant le défunt, visites de tous les proches accompagnent cette veillée. De nombreuses bougies brûlent pendant la veillé. La caravane est brûlée après les funérailles ou bien vendue à un gadjo et avec l’argent récolté on paie le caveau. Chaque proche garde un petit souvenir, un petit objet sans valeur marchande.
Lien vers le site d'Eric Roset pour l'image ci-dessous et beaucoup d'autres
Les roms sont réputés pour être d’excellents musiciens et danseurs. En Roumanie ils sont appelés parfois lãutari (joueurs de musique populaire) et dans toute l’Europe ils ont laissé des traces de leur musique. Ils influencèrent le flamenco en Espagne dont ils sont devenus les protagonistes.
Le théâtre était également une de leurs activités traditionnelles mais il devient plus rare à présent.
Le jazz manouche est fortement représenté avec le grand Django Reinhardt qui influence encore les générations de guitaristes.
*Manouches/gitans, écoutons-les au lieu de les expulser ICI
* Les gitans ont du talent : The Rosenberg trio
* Les gitans ont du talent : Carmen Amaya
* Les gitans ont du talent : Taraf de Haïdouks
* Les gitans ont du talent : Elek Bacsik
Les expulsions de roms hors de France sont passées de 2000 en 2003 à 8000 en 2008. Cela représenté environ 30 % des objectifs chiffrés de reconduite à la frontière.
En 2010 le gouvernement français de Sarkozy met en place un programme nommé « Mesures d’éloignement des roms de nationalité étrangère en France « et qui consiste en un renvoi à la frontière des roms bulgares et roumains en situation irrégulière. Pourtant, ces derniers ont le droit d’entrer en France sans visa car leurs pays font partie de l’UE mais les règles d’immigration françaises les obligent à avoir un permis de travail ou un titre de séjour pour rester plus de 3 mois en France.
En 2010, les 3 quarts des 600 à 700 campements roms sont évacués en France. Cette politique suscite une controverse au sein de l’UE avec la colère de la commissaire européenne de la justice, la liberté et la sécurité Viviane Reding qui déclare qu’elle prendra des mesures légales contre le gouvernement français, disant même que « c’est une honte ».
Changement de gouvernement et de politiques (parait-il) et les choses n’ont pas changé, ce gouvernement étant bien loin d’être revenu sur ses mesures honteuses les amplifient il me semble.
En janvier 2013, le comité européen des droits sociaux condamne la France pour violations manifestes des droits des populations roms.
Le CNDH Romeurope publie son rapport d’Observatoire sur les situations de ressortissants européens en situation de précarité en France, pour la période 2012/2013. Le bilan documenté dans ce rapport est alarmant : l’accès aux droits (santé, logement, travail, scolarisation) relève d’un parcours du combattant ; les évacuations sans proposition de solution se multiplient. Le Collectif Romeurope dénombre dans son rapport, depuis la publication de la circulaire du 26 août 2012, près de 100 évacuations de bidonvilles et de squats sur l’ensemble du territoire français ; et la mise en oeuvre du volet préventif de la circulaire du 26 août 2012, qui prévoit l’anticipation et l’accompagnement des opérations d’évacuation des bidonvilles, reste lettre morte sur les différents territoires, les préfets continuant d’évacuer les terrains sans véritable diagnostic ni proposition de relogement. Dans ces conditions, les évacuations de bidonvilles et de squats réduisent à néant les efforts des familles pour leur insertion. Ces évacuations les précarisent toujours plus en les éloignant du droit commun. lire la suite
Édité par le Collectif National Droits de L’Homme Romeurope, ce livret va permettre au public de s’informer davantage sur les réalités vécues par ces personnes afin de changer le regard porté sur elles. Ce livret s’inscrit dans un projet de sensibilisation du grand public mené par le Collectif et financé par le Conseil régional d’Ile-de-France dans le cadre du programme régional « Lutte contre les discriminations ».
Ce livret est essentiel
Communiqué de presse Roms : la CNCDH rend ses recommandations au gouvernement Paris, jeudi 2 août 2013 - La CNCDH appelle le gouvernement à la mise en oeuvre stricte de la circulaire du 26 août...
un lien utile
* Voïvode : Dans les pays roumanophones, c'est le prince, le souverain d'une principauté (en roumain voievod, abrégé vodă, parfois nommé aussi hospodar). Un voievod (en pays roumain) est un officier de rang princier.
* Boyard : aristocrate
* La robie : il s’agit du nom roumain qui désigne l’esclavage ou la servitude
* Valachie : La principauté de Valachie était l'une des trois principautés médiévales à majorité roumanophone, et, avec la Moldavie, elle est l'origine de la Roumanie.
* Transnitrie :Transnistrie est le nom roumain d’un territoire de l’Ukraine, situé entre les fleuves Dniestr et Boug méridional, habité d’Ukrainiens, de Russes et de minorités roumanophones, et appelé ainsi par les Roumains depuis le début du e siècle.
Sources pour cette dernière partie : romeurope, mayvon chez alice
wikipédia Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr) Source : Article Communauté rom de Roumanie de Wikipédia en français (http://fr.wikipedia.org/wiki/Communaut%C3%A9_rom_de_Roumanie).
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Vous l'aurez compris, je ne peux que me situer aux côtés des roms qui subissent des injustices et des discriminations depuis plus de 500 ans sur notre territoire européen.
Entre la robie, le racisme, l'exclusion, la déportation, les régimes nazis, le communisme pour lequel on a peu de données, les pogroms, les expulsions en France, décidément ce malheureux peuple est mal aimé.
Cet article est un peu là pour aider à contribuer à leur reconnaissance ou qui sait leur renaissance ?
Merci aux sources qui m'ont permis d'alimenter cet article.
Caroleone
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Peuple rom, peuple de Roumanie
Toi qui subit la robie
Le racisme de toute sorte
Partout se ferment les portes
Je t'offre un morceau de mon cœur
Une terre franche sans douleur
Dans mon ventricule gauche
Un paradis pour toi s'ébauche
C'est la terre que je te tends
Prends-là comme une rose des vents