Pérou : Les ashéninka

Publié le 6 Septembre 2013

Ne pas confondre avec les ashaninka du Pérou dont j'ai déjà parlé dans un article.

Peuple d’horticulteurs, cueilleurs, chasseurs

Langue : arawak

Localisation et population

- Ashéninka pajonal (ou atsiri, ou pajonal ) : 12.000 personnes

- Ashéninka d’ucayali/Yurua, province d’Ucayali : 8700 personnes et 870 au brésil

- Ashéninka peréné : haut Peréné : 5500 personnes

- Ashéninkas Pichis, région du Pichi : 12.000 personnes

- Ashéninkas du sud ucayali, dans le haut-Ucayali : 13.000 personnes, certaines tribus partagent leurs terres avec les ashaninka du Tambon Ené (290 personnes)

Conceptions cosmologiques

En Amazonie bien souvent, chaque espèce animale est considérée comme une entité à part entière, une espèce de personne collective. Cette conception est soutenue par deux caractéristiques de la culture ashéninka, la langue er la place de l’homme dans l’univers.

Le jaguar par exemple se voit lui-même comme un homme et sa fourrure n’est que sa « kithaarentse » (tunique de coton traditionnel) aux dessins particuliers (ocelles).

Pérou : Les ashéninka
Pérou : Les ashéninka

liane ayahuasca

Conceptions cosmologiques

En Amazonie bien souvent, chaque espèce animale est considérée comme une entité à part entière, une espèce de personne collective. Cette conception est soutenue par deux caractéristiques de la culture ashéninka, la langue er la place de l’homme dans l’univers.

Le jaguar par exemple se voit lui-même comme un homme et sa fourrure n’est que sa « kithaarentse » (tunique de coton traditionnel) aux dessins particuliers (ocelles).

Pérou : Les ashéninka

La possibilité de le percevoir dans sa forme humaine est accessible aux hommes qui ont suffisamment de formation chamanique et qui se servent de l’aide d’une liane qu’ils nomment « kamarampi » (banisteriopsis caapi, ou ayahuasca) ou consomment d’autres hallucinogènes.

Les rapports entre hommes et animaux sont conçus sur le modèle des relations humaines : les personnes animales y sont tantôt assimilées à des membres d’une ethnie différente, tantôt à des beaux-frères potentiels très lointains.

Pérou : Les ashéninka

La flore

La structure symbolique des espèces végétales est plus diversifiée. A l’un des pôles les plus éloignés des humains on trouve les arbres et les plantes de la forêt qui sont doués d’une personnalité bien définie. Les plus remarquables prennent la forme de peuple aux traits humains comme pour les espèces animales et ils n’apparaissent que lors de prise d’ayahuasca. Plus près des humains se trouvent les espèces cultivées :

- Le manioc ou « kaniri » : les sœurs

- Le maïs ou « shinki » : les cousins parallèles

- Le palmier ou « kiri » : les frères

Toutes les relations avec les espèces végétales et animales sont pensées par les ahéninka en terme de parenté : les animaux se situent dans les relations d’alliance alors que les plantes sont du côté de la consanguinité

Pérou : Les ashéninka

La forêt comme jardin

Contrairement à d’autres peuples amazoniens des groupes pano, les ashéninka ne voient pas d’espaces entre les parcelles cultivées, la forêt secondaire et la forêt primaire qui pour eux ne représentent pas une rupture mais une sorte de continuum. L’entretien des parcelles est minutieuse, chaque brin d’herbe est enlevé sur l’esplanade où sont construites les maisons, chaque parcelle cultivable est très bien entretenue après le brûlis ainsi que les chemins de forêt et les abords.

Les femmes rapportent de la forêt en plus des feuilles coupées, des morceaux d’écorces et de lianes, des boutures et des plantes qu’elles repiquent près des maisons ou dans les parcelles de culture.

Pérou : Les ashéninka

Transmission des savoirs

C’est comme bien souvent une organisation tripartite qui ne suit pas toujours les règles néanmoins :

Les femmes : elles sont compétentes dans l’utilisation des plantes sauvages d’usage quotidien, alimentaire et médicinal.

Les hommes : ils ont les compétences pour les animaux, le bois et les palmes pour la construction et l’artisanat mais aussi la vente.

Le chamane : sa spécialité se situe dans le traitement des maladies d’influences malignes, la transmission des savoirs sur les plantes et les activités rituelles.

A vrai dire, dans les villages approchés, il a été constaté que les femmes possédaient les mêmes savoirs que les hommes et avaient les mêmes compétences au sujet des plantes et de leur utilisation.

Il faut soigner ses champs, bien les désherber, parce que les plants de manioc sont nos sœurs : nous en mangeons, nous sommes faits d'elles. Si on ne désherbe pas, Pawa [Dieu solaire suprême/ héros civilisateur] punit. Elles deviennent tristes et elles s'en vont. Il y a les tiges, tout est normal apparemment, mais il n'y a plus de tubercules, seulement des racines comme celles d'un arbre de la forêt. C'est la même chose pour les bananiers, sous la pelure il n'y a plus rien, c'est tout sec."

Sources : survival, tsenim, Marc Lenaerts anthropologue (ashéninka)

Rédigé par caroleone

Publié dans #indigènes et indiens, #ABYA YALA, #Pérou

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