Mon petit berger
Publié le 6 Mai 2013
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Mon petit berger a 20 ans.
Parcours de vie qui suit
l’étoile du berger, bien loin de celle du nanti.
Parcours de chaos, d’incertitudes,
de blessures ;
en manque de repères,
cette société délétère
ne sait pas donner de place
aux êtres poussière,
à ceux qui dans l’ombre
existent sans faire d’ombre,
cette pensée unique qui juge,
à ceux qui jugent mais jamais
n’assistent, tendent une main,
à ceux qui la demandent en vain.
Mon petit berger vient de naître.
Sur ma peau sa tête est posée,
son air semble soufflé.
L’air qui lui manque me manque aussi.
J’imprime ses traits dans ma cervelle.
On me l’enlève.
Puis petite âme en lutte,
il part quelques jours
vivre sa vie en gouttelettes de vie,
seul, là-bas parmi
les petits d’hommes qui démarrent avec un hoquet
leur petite existence.
Petit berger qui combat,
pleure ta mère attendant ton retour,
pleurent ta sœur, ton frère et ton père
se demandant si le mauvais tour,
de cette vie parfois cruelle
te rendra à nos bras impatients.
Puis tu reviens.
Mes yeux de maman cernés et rougis
flashent tes petits poings,
tes petits pieds troués par les aiguilles,
puis tes petits sourcils froncés,
comme un bébé qui déjà de soucis
encombre son avenir.
Et c’est la magie.
Petit à petit, le sourire s’arrondit,
les soucis s’estompent,
même si d’autres surviennent,
tu embellis et grossis.
Un magnifique poupon de celluloïd
la vie m’a offerte enfin.
Des rondeurs, des sourires, des fossettes,
jamais de cris, jamais de pleurs,
un petit être d’embellie.
Je sais que l’histoire de ta naissance,
jour après jour plombe ton parcours,
ces mots écrits à l’encre de mon cœur
exigent de cette histoire
le mot de la fin qui dit tout.
Pour que l’avenir qui s’ouvre à toi,
prenne les ailes d’un virage,
il faut qu’à présent tu tournes cette page.
Mon petit berger doit vivre sa vie,
il doit voler de ses ailes libres,
trouver la boussole qui indique la voie,
la voie jolie qui brandit son étendard,
un étendard sur lequel AMOUR est écrit.
Car ceci est signé sur le bas de notre contrat :
mon berger est aimé pour la vie,
il ne le sait pas sans doute.
Mais à présent c’est dit.
A mon fils Gianni
Carole Radureau (06/05/2013)
Poème intime et personnel, qui ne peux que figurer auprès de tous les autres poèmes, sur cet espace qui leur est dédié et que j'ai choisi de garder sur ce blog militant en toute connaissance de cause, en toute clarté et sincérité.