Les galets de Bordighera
Publié le 11 Juin 2013
La frontière est passée,
la riviera change de tonalité.
On laisse derrière soit la flore exubérante
pour plonger sur une authentique
côte baignée par la Méditerranée.
Le contraste saisit,
au loin des villages perchés
n’ont pas le même cachet,
les maisons vieillottes plus délabrées,
un semblant de vie d’autrefois
plane au-dessus des toits.
Derrière nous les palmiers, lauriers-roses et bougainvillées,
devant nous les roches dénudées,
pourtant le soleil brille aussi beau,
pourtant la mer roule son écume,
pareillement,
sans doute roule-t-elle les R plus promptement.
/image%2F0566266%2F201306%2Fob_19386b4e86974840ac9b37f49ab294c1_45.jpg)
Petite halte à Bordighera.
Elle fut croquée dans toute sa beauté
par le célèbre Claude Monet.
Nous, c’est la plage qu’il nous faut.
S’imprégner de cet air particulier,
revenir avec son énergie de demain.
J’aime par-dessus tout poser le pied
sur ton sol mon Italie au cœur,
sentir tes parfums de fille du sud,
écouter ton accent, plonger dans ton passé,
j’aime tout de tes turpitudes,
tes bons côtés et aussi les mauvais.
A Bordighera, la plage recouverte de galets
est belle à perte d’horizon,
la mer qui mord les pierres, les polit de la plus belle des façons,
elle les roule dans la farine d’écume,
les retourne, les prend dans ses lèvres de mère,
elle les adoucit comme pour les maux des hommes,
qu’ils deviennent moins amers,
qu’ils perdent leur air austère.
La mer, sur les galets ronds et gros de Bordighera
joue une musique digne d’un opéra,
c’est un roulis pas comme les autres,
celui dont le bruit ne nous quitte plus,
un rouli-roula avé l’assent latin.
Quand un jour on a la chance
d’entendre sa chanson,
on est plus fort d’une musique au cœur.
J’ai rapporté dans ma poche un gros galet,
un souvenir de pierre,
ma petite fille sur sa surface
y peignit de jolis agrumes.
Les agrumes poussent sur cette côte minérale,
leur liberté les rend encore plus nourris.
Et de la pierre à l’orange,
on touche du bout du rêve des hommes :
un monde de sensations dans lesquels les sens ont raison
d’être des sens :
pour écouter le discours de la mer,
regarder son écume des jours,
caresser ses galets qui s’expriment en râle,
sentir la fleur d’oranger qui embaume
et goûter la chair juteuse des fruits du soleil.
/image%2F0566266%2F201306%2Fob_999533a89f5da60960cd9b5f30a5d694_dsc00634m.jpg)
Carole Radureau (10/06/2013)
! Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons