Le roucou

Publié le 18 Mai 2013

Le roucou
Le roucou

Description et propriétés médicinales

Nom latin : Bixa orellana ou bixa americana

Famille : bixacées

Arbre originaire de l’Amérique tropicale et introduit dans de nombreux pays au climat tropico-équatorial. Il n’est pas exigeant au niveau du sol mais demande une pluviosité abondante que quelques mois de l’année. Il mesure 2 à 4 mètres de haut.

Le roucou
Le fruit

Les graines contiennent 45 à 50% de glucides, 13 à 16 % de protéines, 3 % de lipides, très peu d’HE, des tanins et des saponines. Les fruits sont rouges à épines et sont remplis de graines rouges aussi.

Les fruits sont riches en vitamine E (3.29 g pour 100 g), du sélénium, du calcium et du magnésium.

Les caroténoïdes sont présents uniquement dans l’enveloppe cireuse des graines. Ce sont des pigments jaune-orange ou rouge selon la proportion des deux constituants principaux très voisins au niveau chimique :

La bixine, liposoluble qui est rouge

La morbixine qui est soluble dans l’eau et de couleur jaune-orangé

Les graines sont à la fois antipyrétiques, antibactériennes, anti diarrhéiques, hypotensives et hyperglycémiantes. Elles sont aussi très utiles pour les asthmatiques.

Le Roucou est également un tonifiant. Il suffit de consommer régulièrement trois tasses par jour de la décoction d’une demi-cuillerée à café de la poudre des graines par tasse d’eau.

Utilisation de la coque :

La coque du fruit enferme 0,05% d’huile essentielle et une matière cireuse vermifuge.

Le roucou

Les fleurs sont roses et très jolies

Les feuilles en forme de cœur sont munies de duvet.

L’extrait aqueux des feuilles est immunostimulant, anti inflammatoire et antidiabétique. L’extrait hydro alcoolique est efficace pour la cicatrisation des ulcères gastriques. La sève est anti inflammatoire et antibactérienne.

Le roucou

L'arbre

Les autres appellations

  • Au Brésil : urucum (du tupi urucu), roucouyer
  • En Bolivie, au Nicaragua : achiote (qui vient du nahatl)
  • Arbre rouge à lèvres
  • Haïti, Guadeloupe, Martinique et Guyane : woukou
  • République dominicaine : bija
  • Vénézuela : onoto

Le roucou protection solaire et effet bonne mine

Très riche en vitamine A (Bêta-carotène) et en oligo-éléments tels que le magnésium, le calcium, le sélénium, etc. le Roucou favorise la production de mélanine et apporte bonne mine. C’est donc un auto-bronzant naturel. Il contient aussi 40% à 45% de cellulose, 3.5% à 5.5% de saccharose, 0.3% à 0.9% d’huile essentielle, 3% d’huile fixe, 4.5% à 5.5% de colorant et 13% à 16% de protéine.

Le roucou
Le roucou colorant industriel

L’extrait de roucou est un additif alimentaire, E160b, non toxique (dose journalière permise 2mg/kg).

Elle sert, donc, à la coloration des sauces, des confitures, des potages, du beurre, de l’huile, des bonbons et du chocolat. Il est également utilisé pour colorer certains fromages tels que le Leicester rouge, l’Edam, la Mimolette, le Cheddar hollandais, le Saint-Paulin, la boulette d’Avesnes, le Livaro, le Chester, etc.

Il peut provoquer des allergies alimentaires car c’est un des rares pigments d’origine végétale qui présente un pouvoir allergisant au niveau des pigments obtenus par synthèse chimique.

Les peuples d’Amazonie et des Antilles se servent du roucou pour colorer leurs aliments

Le Roucou entre également dans la composition de plusieurs colorants utilisés dans l’industrie cosmétique.

Le roucou

Quelques exemples d’utilisations médicinales par les peuples

  • Colombie : les guérisseurs s’en servent pour soigner les infections. Il a été vérifié par in vitro le pouvoir antibiotique de l’extrait éthanoïque sur Escherichia coli, bacillus cereus et même candida albicans.
  • Brésil : les feuilles de roucouyer servent à combattre le venin des serpents
  • Guyane : les créoles se servent de la sève perlant au bord des feuilles fraîchement coupées pour nettoyer les yeux englués de sécrétions purulentes
  • Guyane : les wayapi appliquent des bourgeons légèrement chauffés sur les bacès cutanés
  • Porto-Rico : la bouille (massa) de graines est appliquée sur les brûlures
  • Amazonie, à Bagua : l’infusion de feuilles de roucou sert à rafraichir les estomacs, calmer les douleurs, les

brûlures gastriques et elle est efficace contre les nausées.

Les amérindiens qui ont isolé et cultivé le roucou dont l’espèce sauvage n’est pas connue à ce jour s’en servent comme parure et protection magique.

Dans la forêt tout devient rouge orangé à son contact, les hommes, les pagnes …

Le roucou des amérindiens

Le roucou anti-moustique

Lorsque les indigènes se parent de ses couleurs, l’odeur nauséabonde du produit à aussi l’avantage de faire fuir les moustiques.

La crème solaire indigène

Chez eux aussi l’utilisation comme protection solaire est efficace et bien utile.

Le roucou
Le tascalate

Au Mexique dans l’état du Chiapas existe une boisson chocolatée utilisant le roucou : le tascalate.

Cette boisson est composée d’un mélange de chocolat, de pignons de pin broyés, de roucou, de vanille et de sucre.

Sa recette

Tascalate (pâte de cacao et de farine de maïs d’origine aztèque)

Pour un kilo de Tascalate :

250 g (une tasse) de sucre
250 g (une tasse) de cacao moulu
250 g (une tasse) de farine de maïs
250 g (une tasse) d’achiote (roucou)

On mélange les ingrédients pour obtenir une pâte uniforme.

Pour faire une boisson au Tascalate, on en dilue une tasse dans un litre d’eau froide (ou ¼ de tasse dans une tasse d’eau froide). On y ajoute une pincée de cannelle moulue pour en relever le goût. Le Tascalate goûte le maïs et le chocolat et se boit froid.

site radio canada

Mais bien entendu c’est le roucou pour l’ornementation corporelle qui tient la place prépondérante, cette couleur rouge on la retrouve chez de nombreux peuples, on ne peut passer devant elle sans l’apercevoir et s’interroger sur les fonctions essentielles des ornementations corporelles.

Quelques petites pistes illustrées d’images des peuples qui lorsqu’ils sont présents sur ce blog auront droit à un lien (c’est mon lien de cœur, la petite partie de moi que je leur offre sur ce blog)

L’art du corps

Les sociétés tribales d’Amazonie qui ignoraient l’écriture ont privilégié les peintures corporelles comme façon de représenter leurs pensées. C’est un système de communication structuré et qui indique le statut social d’un individu. Différents évènements sont propices à la décoration du corps : naissances, cérémonies d’initiation, rituels, mariages. Chez certains peuples les personnes malades ou en deuil ne sont pas autorisées à se peindre.

Les peintures sont souvent tirées des fruits de la forêt. Le rocou fournit le célèbre colorant rouge indispensable, le noir qui est apprécié par les indiens provient d’un jus incolore du génipa mélangé à du charbon de bois et de la salive. Cette teinture qui est presque invisible après application apparait au bout d’une journée environ. Le blanc utilisé par certaines tribus est réalisé avec de l’argile. Le blanc et le rouge partent facilement lors de la baignade, le noir est plus long à disparaître.

Chez les peuples premiers l’ornement corporel est important car il renvoie à la notion de personne. Dans la nature, les animaux selon leur perception animiste sont des êtres qui arborent des dessins sur le corps, alors la panoplie corporelle humaine s’enracine dans une relation d’identité entre congénères, une relation de parenté.

Certains groupes s’ornent le corps en combinant jusqu’à une quarantaine de motifs géométriques, distincts, nommés et reconnus. Les combinaisons de dessins et les couleurs ont une signification sociale précise : appartenance tribale, classe d’âge, groupe cérémoniel, état relationnel dans lequel se trouve celui qui porte la peinture (père d’une 2e enfant de moins de 2 mois, convalescent d’une maladie …)

Je vous renvoie sur l’article qui m’a inspirée sur regards éloignés pour en savoir beaucoup plus : ICI

caroleone

Sources : regards éloignés, wikipédia, un peu partout sur le net

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