Le dernier au revoir

Publié le 5 Mai 2013

Le dernier au revoir

Ta gaieté de pinson

ton entrain quotidien

un jour sur un lit de misère

se couchèrent en vain.

L’agonie pris le pas

chaque jour peu à peu

d’une décadence funeste

chaque jour sous nos yeux.

Ta fraîcheur rossignol

ton éclat de pivoine

ta bonne humeur étoile

rivés sur ce matelas

d’escarres et de douleurs

s’effaçaient à peine

malgré les malheurs.

Un jour, c’était le dernier

que la vie m’offrait,

je t’embrassais pour partir.

Ce dernier au revoir

d’hypocrisie habillée

était bien un adieu,

tes yeux le demandaient :

la seule à être franche

ce devait être moi.

Je n’ai pas su le dire

cet adieu à la vie,

celui qui interrogeait

mon âme rabougrie.

Toujours en moi depuis,

ce regard me transperce,

je t’embrassais ma mie,

et puis c’était la fin.

Je partais. Tournant la page

de notre histoire,

te laissant à ton devoir.

En descendant une à une les marches,

larme après larme un flot de misère,

je disais au revoir

à ta peau/papier de soie,

ta chaude voix de velours,

ton regard de tendresse,

ta gaieté troubadour,

ta chaleur nourricière.

Je partais tête basse

comme si j’avais trahi

ton regard de question

qui me disait : Vas-y !

Les choses jamais ne changent.

Il est impossible de dire le mot de la fin

même quand on nous y invite,

la fin on n’y croit pas,

on la repousse au lendemain,

et de lendemain en lendemain,

à la fin on croit que la vie revient.

Que reste- t-il de ceux qu’on aime

qui un jour sont partis ?

Dans notre mémoire ritournelles

chaque jour l’histoire écrit.

Sur mon papier de soie, ta peau

de douceur écrit ton parcours,

les mots signés à l’encre rose

à jamais éternisent ta vie.

A l’encre de ma Marie-Rose

je suis, je vis, j’écris

je ne crie pas car l’amour s’enfuit

si le cocon n’est pas de soie garni.

Carole Radureau (04/05/2013)

! Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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H
Bonjour Caro<br /> <br /> L'écriture du cœur est vraiment la plus belle. Tu as su lui ajouter un douce musique. Le résultat est sublime. Elle doit être émue et fière de toi.<br /> <br /> Beau dimanche<br /> bises<br /> Serge
C
Bonjour Serge,<br /> <br /> Je suis confuse, mais j'accepte de bon cœur tes compliments.<br /> Écrire à l'encre de ma Marie-Rose, c'est facile mais ce qui est le plus dur c'est de trouver le bon moment. C'est quand entre chien et loup, le cœur se trouve au bord de la coupe mais qu'il tient encore, accroché à de petits filaments d'énergie qui disent malgré tout : attention fragile !<br /> J'étais bien à plat hier soir mais il fallait que j'écrive avant de m'endormir, sinon, ça trottine dans ma tête toute la nuit .<br /> Je ne sais pas si ma grand-mère s'est doutée qu'un jour je serais capable d'écrire .<br /> Elle a tout fait malgré tout pour m'éveiller, surtout aux choses des sciences humaines, la politique c'était mon grand-père, la lecture et la poésie plus la musique, c'était moi toute seule pour combler un grand vide dans ma vie.<br /> <br /> Bises et merci de ta visite, bonne fin de week-end<br /> <br /> caro
M
Qu'il est difficile de les oublier ces grands-parents qu'on a tant aimés, qu'on sache ou pas si c'était le dernier &quot;au revoir&quot; quand on les a quittés ... Ce sont souvent les premiers vrais chagrins d'enfance et d'adolescence, ceux qui ne s'effacent jamais. Et puis, voir &quot;ceux qu'on aime disparaître, c'est ce qui fait vieillir trop tôt&quot; comme dit Ferrat, mais la vie continue, avec et pour ceux qui restent. Et le printemps qui revient chaque année nous encourage à profiter de cette vie qui renaît, tout en gardant ses souvenirs bien au chaud dans son coeur ...<br /> <br /> Comme dit Roger, très beau texte Caro !<br /> <br /> Bises.
C
Bonjour Michèle,<br /> <br /> Je crois que tu as bien résumé les raisons qui font que ces premiers chagrins que la vie nous offre sont liés à nos chers grands-parents. Je savais pour ma part que c'était un au revoir/adieu puisque j'habitais déjà dans les Yvelines et je ne venais plus si souvent voir mes grands-parents. Pour autant, j'ai su dans son regard qu'elle était demandeuse de sa sanction et que personne n'avait eu la franchise ni un comportement tendant à démontrer qu'elle était perdue. La situation était différente de ce que l'on vit de nos jours avec les malades hospitalisés en fin de vie car ma grand-mère a passé toute son agonie (11 mois) chez elle, entourée des siens, l'infirmière et le médecin la suivaient et ma mère faisait les soins . Ce qui d'après les médecins a prolongé son temps de vie car les conditions étaient malgré tout plus harmonieuses.....mais ô combien difficiles pour ceux qui voyaient au quotidien sa déchéance.<br /> Nous sommes contents malgré tout dans la famille d'avoir pu lui offrir ce qu'elle souhaitait, c'est à dire mourir chez elle près des siens. C'est mon oncle, son fils qui est décédé 3 ans après elle qui l'a veillée la nuit où elle est partie, il dormait chaque jour à côté d'elle les derniers moments.<br /> Mais, même si cette blessure et surtout ce manque sont toujours présents en moi, je sais faire revivre la mémoire des personnes qui me sont chères grâce à ses quelques mots que la muse m'offre. C'est un grand luxe et j'en suis consciente.<br /> <br /> Bises et merci de ta visite (les manifestants de la marche vont être dans de belles conditions, le soleil est là, on a même pu déjeuner dehors)<br /> <br /> caro
R
mon dieu comme disent ceux qui croient au ciel, c'est vachement beau!
C
Bonjour et merci Roger,<br /> <br /> C'est triste aussi, j'en écris pas trop de ce genre de confidences car ça me fout le bourdon et la larme à l’œil.<br /> Je te pardonne mon fils pour cette allusion à un père que je ne connais pas .<br /> Amitiés et bon dimanche<br /> <br /> caroleone