Internement des tziganes, 1939-1946

Publié le 23 Juillet 2013

Internement des tziganes, 1939-1946

Image archives Jacques Sigot

Parfois, les hommes prennent mille fois plus de précautions

Pour leurs animaux de compagnie

Que pour des êtres humains vivant autrement.

Parfois, les hommes sont si racistes

Que leur haine de l’autre fait faire n’importe quoi.

Pourtant le sang d’un homme est toujours rouge

Et coule dans des artères irriguant un corps conforme aux autres corps.

Seule la couleur de la peau diffère

Seules les croyances peuvent sembler bizarres

Ou bien le mode de vie qui sur la route mène les nomades.

Mais jamais un être humain ne doit être traité pire qu’un chien

Jamais on ne peut maudire un homme car il est différent

Vouloir sa mort car sa présence dérange

Vouloir faire disparaître jusqu’à sa lignée entière

Car elle perturbe un ordre établi.

L’histoire a déjà maintes fois écrit ses plus sombres pages

Elle a sorti son encrier de mort et tranché la veine offerte

Pour en imprégner ses pages d’une encre de sang indélébile

Oui, indélébile car l’histoire sans pudeur recommence sans cesse

Et sème dans les cœurs mauvais des gr'Haines putrides dont l’odeur nous fait fuir

Pourtant l’histoire tire sans cesse le signal de larmes

Celui qui dit Stop, n’allez pas plus loin car le point de non-retour,

c’est sûr est atteint.

Il l’est.

Chaque jour nous dépeint son cercle de lumière brune

Chaque jour nous décrit des horizons futurs qui sentent le gaz maudit

Chaque jour des hommes enfermés renvoyés reniés repoussés parqués

Vivent la honte d’un pays qui se disait terre d’accueil.

Et j’écris sans pour autant que cela importe

Puisqu’autour de moi la résignation l’emporte.

Et j’écris. Vous vous dites : « A quoi bon ?

L’histoire se répète et c’est ainsi ».

Mais tant qu’une goutte de vie et une goutte d’encre de lutte coulera dans mes veines

Je ne me satisferais jamais de l’exclusion qui vomit

Ses instincts moribonds ses relents de fascisme

Ses critères de racisme, son dédain du regard de l'autre

Et si le poids des mots peut adoucir l’ordre des choses

Semer dans les esprits une conscience grandissante

Semer dans les esprits un espoir renaissant

J’écrirais sans repos jusqu’à la fin des temps.

Carole Radureau (23/07/2013)

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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B
Il faut continuer de s'indigner encore et encore pour qu'un jour enfin cela cesse ...
C
Bonjour Brigitte,<br /> <br /> J'espère en effet que l'indignation et la colère prendront enfin le pas sur la pensée unique<br /> ça craint de voir et d'entendre chaque jour des choses qui devraient être enterrées à jamais<br /> <br /> Bises et bonne journée<br /> <br /> caro