Ce vendredi 13 septembre, le gouvernement du PRI, avec à sa tête Enrique Peña Nieto, a utilisé la force armée et la répression pour venir à bout du mouvement social des professeurs et maitres d´écoles qui étaient contre la réforme éducative proposée par son gouvernement. Le premier grand projet du PRI depuis le 1er décembre, qui a provoqué un véritable taulé dans le secteur éducatif.
Depuis quelques jours le mouvement prenait de plus en plus d´ampleur, avec d´autres demandes sociales comme par exemple la lutte contre la réforme énergétiques qui s´apparente beaucoup à la privatisation de la PEMEX, unique entreprise pétrolière du pays, qui en quéte d´investissement cherche a donner des concessions a des entreprises étrangeres.
Mais, le dimanche la fête nationale du Mexique doit justement avoir lieu dans chaque place centrale de chaque ville, et donc sur le Zocalo ou Peña Nieto doit prendre la parole, et donner le "Cri de l´Indépendance" sur cette même place ou Miguel Hidalgo déclara l´indépendance du Mexique en 1810. Une fete nationale qui ne pouvait etre gachée par la présence de milliers de manifestants.
Le 16 septembre, le lundi, l´armée doit défiler sur cette même place pour fêter son centenaire....
Une forte repression
Le gouvernement a donc décidé de déloger les professeurs qui occupaient le zocalo, place principale de la capitale du pays. Apres avoir annoncé qu´à 16 heures les forces policieres comptaient évacués les professeurs, les forces de sécurité fédérale ont lancé une offensive contre les derniers occupants du zocalo. Mais ils n´en sont pas restés la et ont lancé une véritable chasse au sorcière dans les rues de la capitale, lançant contre les étudiants en soutien à leur professeur, qui bloquaient le périphériques du gaz lacrymogène à partir d´hélicoptères, et en s´en prenant aux médias libres qui assuraient des retransmissions en direct, radio ou vidéos, via les réseaux sociaux ou autres pages internet.
Cette répression aurait engendré plus de 200 blessés, et l´arrestation des leaders du mouvement de la Coordination Nationale des Travailleurs de l´Education. CNTE. On parle également de plus de 100 détenus. 40 ont été identifiés, 60 restent "disparus".
Différents campus universitaires se sont d´ailleurs solidarisés avec les professeurs et se sont mis en greve immédiate et illimitée. Nombre d´étudiants sont sortis dans les rues pour bloquer les principaux axes du DF.
Aujourd´hui les professeurs se retrouvent réunis place de la révolution en attendant un éventuel retour sur le zocalo.
A moins d´un an de la prise en fonction du PRI du pouvoir suprême, le retour des mauvaises méthodes qui avait marqué cette dictature parfaite durant plus de 70 ans, fait frémir.
Au Chiapas depuis des mois le PRI fait sentir son retour
Au Chiapas, le gouvernement a effectué différentes actions contre les leaders de mouvements sociaux, comme ce fut le cas du Compañero Juan Vazquez Guzman, leader de Bachajon, qui luttait contre l´expulsion de sa communauté, comme la libération des paramilitaires du massacre d´Acteal, et la réactivation de ces groupes, qui ont provoqué le déplacement forcé de plus de 100 personnes de leur communauté qui restent a camper sans rien dans la communauté d´Acteal. La justice, peu indépendante au Mexique, a libéré sous pression de la France Florence Cassez sans jamais déclarer son innocence mais juste en dénonçant un vice de forme dans la procédure, ainsi ils ont pu libérer aussi les paramilitaires du massacre et différents narcotrafiquants notoires.
En revanche le prisonnier politique indigène du Chiapas, Alberto Patishtan est quant à lui rester emprisonné, malgré de nombreux espoirs donnés par la voix juridiques.
Alors que les Zapatistes avaient invité plus de 2000 sympathisants triés sur le volet, à assister à la Escuelita, pour présenter leur lutte, un communiqué de la comandancia de l´EZLN dénonçait le survols d´hélicoptères.
Ces évenements de criminalisation des luttes sociales font craindre une escalade de la violence dans les différentes régions en lutte du pays.