Ethiopie : Le peuple Karo
Publié le 4 Septembre 2013
Ou kara
Peuple sédentaire de la vallée de l’Omo en Ethiopie qui vit en majorité dans le village de Douss sur la rive orientale de l’Omo.
Population : moins de 1000 personnes
Langue : kara ; langue omotique très proche de celle des hamers dont ils partagent les croyances religieuses, les rites et les coutumes.
La crue annuelle de l’Omo alimente la riche biodiversité de la région et garantit une sécurité alimentaire aux karo lorsque les précipitations se font rares.
Ils pratiquent une agriculture de décrue en se servant du limon qui a été déposé sur les berges lors du retrait des eaux.
Les cultures sont celles du sorgho, du millet, des haricots, du coton, de la canne à sucre puis des bananes et du tabac.
Les récoltes sont propices à faire une fête qui dure plusieurs jours.
La racine de sorgho est cuite pour obtenir une pâte molle qui a un goût insipide. Elle est relevée et mise en forme un peu comme une barre de céréales occidentales mais sans sucre.
Ils récoltent également le miel.
La saison des pluies est celle des activités liées au bétail.
Elevage
L’élevage du bétail est important dans leur mode de vie. Ils en tirent du sang, du lait, de la viande et du cuir. Le bétail sert également de monnaie d’échange pour justifier d’un statut social et prétendre à pouvoir se marier.
Rites
Les hommes prennent leurs repas entre eux.
La natalité est décidée par les anciens par une planification qui est destinée à limiter la tribu dans un souci de survie. Or, le nombre peu élevé de karo (moins de mille) risque de mener l’ethnie à sa disparition alors cette règle tend à être inversée de nos jours.
Il n’y a pas d’autorité politique chez les karo, ce sont les anciens qui se réunissent sous le contrôle des « nu-imba » (imba = père, nu= feu). Ils invoquent les ancêtres pour leur demander conseil.
La beauté du corps revêt une grande importance chez les karo comme chez de nombreux peuples d’Afrique. Les femmes portent de nombreux colliers et bracelets de fer blanc enserrent leurs poignets, leurs chevilles et leurs bras. Le collier de la première épouse est fait d’un cercle métallique surmonté d’un deuxième cercle en cuir et métal. Le menton est percé en-dessous de la lèvre inférieure pour y insérer une épingle.
Les femmes vont torse nu, elles portent une jupe en peau de chèvre ou de vache ornée de perles métalliques et de broderies. Les karo aiment aussi les cauris, de petits coquillages venant de l’océan indien qui leur sert d’ornement.
Hommes et femmes ont des scarifications faites à l’aide de petits cailloux incrustés sous la peau.
Les hommes se font des peintures corporelles avec de la craie, de l’ocre ou du charbon de bois lors d’occasions particulières, les cérémonies et les danses.
Les hommes portent des habits colorés et se ceignent la taille d’un pagne. Malgré tout les tee-shirts et autres vêtements occidentaux ont fait leur apparition.
Le rituel de saut de vaches
Comme le ukuli chez les hamers, les jeunes hommes doivent passer un rituel d’inititiation en sautant par-dessus des vaches préalablement tenues et ce par trois fois. Si le garçon ne réussit pas cette épreuve il ne peut pas se marier et doit recommencer la prochaine fois.
De nos jours, les conflits entres ethnies voisines deviennent plus meurtrières car les armes à feu ont fait leur entrée sur le territoire éthiopien lors de la guerre au Soudan. Les karo comme les autres peuples vont armés chaque jour vaquer à leurs occupations.
Les armes sont l’occasion d’échanges aux frontières du Soudan, de l’Ouganda et du Kenya.
Les suri comme d'autres peuples sont concernés par le barrage gilgel gibe III qui est construit sur la rivière Omo.
Leur mode de vie traditionnel serait fortement compromis si des déplacements étaient prévus.
Pour en savoir plus, lire cet article sur cocomagnanville, puis bien sûr, il est conseillé de suivre le déroulement des évènements sur le site de l'association survival.
PC : Je regrette sincèrement le peu de sources ethnologiques de qualité à propos des peuples d’Éthiopie, en particulier celui-ci qui n’a pas vraiment été étudié par les spécialistes. En dehors des multiples sites de voyages touristiques qui exploitent allègrement ce beau filon, de quelques comptes-rendus de touristes, ces peuples sont sous-alimentés au sens propre comme au sens figuré.
C’est bien dommage car ils mériteraient que leurs modes de vie soient mieux connus afin d’être appréciés à leur juste valeur et ainsi la fragilité de leur devenir, les luttes qu’il convient de mener pour eux ainsi que pour les autres peuples premiers du monde seraient alors concrètes, informées et en cela judicieuses.
Caroleone
Sources : toi qui viens d’Ethiopie, wikipédia, cocomagnanville