Brésil : Le peuple Korubo
Publié le 28 Avril 2013
Peuple autochtone vivant dans la vallée du Javari dans l’état d’Amazonas au Brésil.
Il s’agit d’un peuple isolé qui refuse tout contact avec les indiens et les non-indiens.
Population : environ 200
Vallée du Javari état d'Amazonas
Autre nom : les indiens caceteiros (hommes –massues)
Korubo serait un nom donné par les indiens matis, un nom péjoratif : koru = couvert de sable, de boue
Langue : c’est une langue non classée de la famille des langues pano. Elle est semblable à celle parlée par les matis
Ils vivent en deux groupes isolés se déplaçant entre les rios Itui, Coari et Branco.
La terre indigène Vale do Javari
La Terre Indigène Vale do Javari a été démarquée en 2001. Elle couvre 85'444 km2 - deux fois la superficie de la Suisse - sur six municipalités de l'État d'Amazonas. Elle est peu peuplée, environ 4'500 indiens de plusieurs ethnies : Kanamari, Korubo, Kulina, Marubo, Matis, Matsé, Tsohom Djapa et plusieurs groupes isolés. Voir la carte ci-dessous.
Historique
- Fin du XIXe siècle : boom du caoutchouc, les indiens sont forcés de travailler dans des conditions d’esclavage en échange de quelques produits manufacturés et leur survie. Dux choix s’offraient aux indiens de ce territoire : travailler pour ces soit-disant « patrons » ou être exterminés. Plusieurs groupes indigènes disparaitront d’ailleurs à cette période.
- Années 1920 : contacts sporadiques avec les korubo
- 1928 : 40 korubo sont tués par un groupe péruvien accompagnés d’indiens ticunas
- Années 1950 : expansion des activités d’exploitation de leur territoire, conflits avec les indiens isolés. L’armée réprime les indiens sensés menacer les entreprises péruviennes et brésiliennes.
- Années 1970 : une surface considérable est déjà occupée dans la vallée du Javari. Les indiens sont exploités ou exterminés s’ils font acte de résistance. Les korubo demeurent dans l’imaginaire collectif de la région comme des sauvages. A la même époque arrive la compagnie pétrolière petrobras qui fait des recherches sismiques et se sert d’explosifs. Conflits entre indiens et non indiens, les groupes se dispersent.
- Le 15 octobre 1996 : la funai contacte les korubo pour la 1ère fois, c’était un groupe qui avait été sollicité plusieurs fois à l’aide de cadeaux. Il y a 18 personnes : 4 femmes, 6 hommes, 2 filles et 6 garçons.
- Début 1998 : un homme et deux garçons sont morts après avoir contracté le paludisme
- Juillet 1998 : plusieurs korubo furent massacrés par des résidents d’une communauté sur la rivière Ladario.
Les korubo ont à leur actif plusieurs attaques contre des ouvriers de petrobras et des agents de la funai . Il ne fait pas bon se frotter à eux, les approches n’ont pas toujours été bien pensées et des hommes y ont laissé leur vie.
Mode de vie
Le village
Chaque communauté est formée par une grande maloca (maison communautaire) qui abrite plusieurs familles et de petits logements qui contiennent moins de personnes. La maloca a une ou deux entrées sans portes latérales. Les maisons possèdent parfois des trous dans le sol pour entreposer les massues et des crochets dans les poteux de soutènement pour y accrocher les hamacs.
Ils chassent avec un arc et des flèches et aussi une sorte de lance ainsi qu’avec une sarbacane aux fléchettes empoisonnées. Les massues servent pour se défendre et lors des guerres.
Ils cultivent un peu dans les sentiers autour des villages, du
Les hommes boivent une sorte de bière faite à partir d’une vigne appelée tati qui leur donne force et vitalité lors des chasses.
Détails de leurs ornements
Ils vivent entièrement nus, une caractéristique de l’ethnie est la coupe en demi-bol de leurs cheveux. Seuls les cheveux du centre de la tête jusqu’au front sont conservés, le reste est rasé avec les lames d’une herbe de la région.
Ils portent des parures de bracelets de palmier tucum. Les femmes utilisent une bande de fibres en palmier pour porter leurs bébés.
Leur fléau actuel : les épidémies
Les korubo sont affectés par toute sorte de maladies, le paludisme entre autre dont tous les membres ont été infestés en 2008 ainsi que d’autres maladies, résultat des contacts avec les blancs mais aussi avec d’autres peuples indigènes. Un groupe de travail de la FUNASA a été détaché pour déterminer les pathologies et mettre en place un parcours de soin, les maladies les plus rencontrées étaient l’hépatite C et quelques cas d’hépatites B.
caroleone
Source : socioambiantal.org
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