UNILEVER DOIT ASSUMER SES RESPONSABILITES
Publié le 3 Juin 2012
Enfin, au bout de 613 jours de lutte, un processus de table ronde que nous revendiquions est engagé.
L’ouverture de cette première séance a été faite par Hugues PARANT Préfet de Région.
Autour de la table étaient présents le médiateur désigné par le Ministre Arnaud MONTEBOURG, les 4 ministères qu’il a nommés dans notre dossier (Ministère du Redressement productif, du Travail, de l’Agriculture et de l’Economie sociale), les Collectivités Territoriales, la direction régionale des Finances, l’Union Régionale des SCOP, la CCI, la DIRECCTE, le Député de la circonscription, le DRH UNILEVER France , le cabinet SOFRED, le groupe HOLFIMER et bien sûr nous et nos structures syndicales.
Que toute la lumière soit faite sur un « scandale d’Etat ».
Nous avons fait une intervention liminaire avant que le Préfet ne quitte la salle, rappelant en présence du représentant du Cabinet du ministre du Travail que nous avons eu connaissance de l’existence,
- d’un Procès Verbal de constat de carence établi dès la notification par la société Fralib à la DIRECCTE lors de la 3ème procédure de consultation du CE de FRALIB,
- d’une lettre d’observation que devait adresser la DIRECCTE à la société FRALIB et faisant état d’irrégularités manifestes avant la fin de la dite procédure de consultation.
Ces deux documents fondamentaux ont été escamotés sur instruction de X. BERTRAND Ministre du Travail à l’époque.
Cette intervention du ministre de tutelle de l’époque, véritable scandale d’Etat, a eu à l’évidence des conséquences sociales graves, tout d’abord en permettant les mesures de licenciements et ensuite en faisant pression sur la décision judiciaire rendue par le TGI de Marseille le 20 avril 2012. Celle-ci a validé un Plan de Sauvegarde de l’Emploi contesté par les salariés et leurs représentants et entaché de graves irrégularités.
Nous demandons que ces pièces nous soient fournies et que toute la lumière soit faite sur cette opération honteuse d’escamotage de travaux sérieux réalisés par l’administration publique. Comme l’affirme notre nouveau Président de la République François HOLLANDE, tout dans notre pays doit être transparent et juste pour tout le monde. Il n’y a pas de place pour les magouilles !!! Nous allons écrire, à partir de nos appréciations, dans les jours à venir une lettre ouverte au Président de la République.
Notre solution alternative est crédible.
Le médiateur Monsieur Michel BENTOUNSI nous a fait part de la lettre de mission que lui a confiée le Ministre Arnaud MONTEBOURG.
Il a rappelé que la volonté du Ministre est d’aller vite, de privilégier le projet alternatif des salariés et d’examiner également les autres dossiers dans leurs dimensions respectives. Une nouvelle réunion avec le Ministre doit avoir lieu d’ici la fin du mois.
Le médiateur nous a présenté son projet de méthode de travail. Après discussions et échanges, il a retenu l’existence de 2 groupes de travail :
Le premier travaillant exclusivement sur notre projet alternatif et constitué par :
Le Comité d’Entreprise FRALIB et ses experts.
Les Organisations Syndicales.
L’Union Régionale des SCOP Entreprises.
Les collectivités locales.
Les services de l’Etat
Les Ministères.
ODEO.
Ce groupe se réunira pour la première fois jeudi 7 juin 2012.
Le deuxième groupe travaillera sur les obligations de revitalisation du bassin de l’emploi, il sera composé de :
UNILEVER.
Les collectivités locales.
Les services de l’Etat
La CCI.
La SOFRED et MTI.
Il intégrera le dossier BENKEMOUN, sorti du chapeau par Unilever au dernier moment. Il a été, dès cette première séance, critiqué de plusieurs côtés, du fait des antécédents négatifs du porteur de projet lui-même, tant des points de vue social, économique qu’environnemental.
Ce groupe se réunira pour la première fois mercredi 6 juin 2012.
Il a été affirmé notamment par le médiateur qu’il n’y avait pas concurrence entre les projets. L’objectif est de créer de l’emploi viable. Pour notre part, nous avons émis à plusieurs reprises des doutes quant à l’attitude d’Unilever qui participe pour l’instant, à reculons, au processus de table ronde. Toutes les forces s’inscrivant dans la claire volonté de développer le potentiel industriel, de créer des emplois pérennes, de conforter l’économie régionale agroalimentaire, de permettre aux salariés de construire leur solution alternative autour de la production de thés et d’infusions et de récupérer leur patrimoine et notamment la marque « Eléphant » devront agir politiquement avec force et détermination pour que l’une des plus puissantes multinationales agroalimentaires du monde assume ses responsabilités.
Les collectivités locales ont une nouvelle fois réaffirmé leur entier soutien à notre projet. Elles ont affirmé qu’elles mettraient tout en œuvre pour sa réalisation. C’est le sens qu’elles ont donné à la préemption des terrains et bâtiments opérée la semaine passée.
Le représentant du Ministère du Redressement Productif, Monsieur Boris VALLAUD, a réaffirmé les engagements du Ministre, que tout sera mis en œuvre pour aider le projet élaboré par les salariés. La balle est dans le camp d’Unilever. Le groupe ne pourra pas éternellement jouer le muet du sérail, faire intervenir les petits soldats à sa solde ou affiché une attitude cynique de rejet de tout ce qui ne profite pas aux actionnaires du groupe.
Nous avons demandé dans un souci de clarté, dans un esprit constructif, dans la volonté d’avancer vraiment, qu’une réunion d’étape se tienne avec l’ensemble des acteurs concernés avant la rencontre avec le Ministre. Elle pourrait avoir lieu le 19 juin, la date pouvant se modifiée.
Globalement pour nous cette première réunion dans le cadre de la table ronde va dans le bon sens. Notre projet est au cœur du processus de consultations et de décisions. Nous restons mobilisés et déterminés pour que notre lutte sur le maintien de notre outil industriel et nos emplois aboutisse.
Encore et toujours :
continuons le Boycott de LIPTON
NOUS NE LAISSERONS PAS PARTIR LE THE DE L’ELEPHANT DE PROVENCE
Le thé de l’Eléphant est né il y a 120 ans à MARSEILLE,
L’Eléphant est Français en Provence il doit rester.